Depuis 1957, toutes les conférences sont enregistrées. À ce jour, le fonds d’archives sonores du Club 44 comporte 250 bandes magnétiques et 1’690 cassettes audio auxquelles se sont ajoutés les enregistrements numériques depuis 2005. Les conférences ont été sauvegardées par la création de copies numériques, ceci grâce au soutien financier de Memoriav, association pour la sauvegarde de la mémoire audiovisuelle suisse. Jusqu’à présent, ce fonds n’était accessible que sur rendez-vous au Département audiovisuel (DAV) de la Bibliothèque de la ville de La Chaux-de-Fonds.
Les contributions volontaires sont toutefois bienvenues pour aider à l’entretien des installations et au maintien d’une offre de qualité. Informations bancaires : Association Club 44 – cH82 0900 0000 2300 2573 1
Comme la programmation touche à de très nombreuses thématiques, les personnalités invitées proviennent de toutes les disciplines. Des orateurs illustres se sont exprimés au Club 44 que vous pouvez ré-écouter : Jean-Paul Sartre, François Mitterrand, Ella Maillart, Nicolas Bouvier, François Truffaut, Henri Guillemin, Jeanne Hersch, Mario Botta,… Et plus récemment ce sont Bernard Stiegler, Axel Kahn, Christine Ockrent, Raphaël Enthoven, Marcel Rufo, Maylis de Kerangal, Enrico Letta, Cyril Dion, Julia de Funès, David Dufresne, Omar Porras, Sylvain Tesson, Alexandre Adler, Boris Cyrulnik, Edwy Plenel, Amandine Gay, Leili Anvar, René Prêtre, Pierre Hazan, Frédéric Lenoir, Christian Lutz, Claire Nouvian, Jacques Dubochet, Hubert Reeves, Peter Sloterdijk, Pap Ndiaye, Léonora Miano, Francis Kéré, Georges Didi-Huberman, Cynthia Fleury, Alain Damasio, Baptiste Morizot, Vinciane Despret, Barbara Stiegler, Laure Adler, Édouard Louis ou Delphine Horvilleur qui, parmi de très nombreux autres, ont honoré le Club 44 de leur présence.
Si vous deviez constater des erreurs, nous vous serions reconnaissants de nous les signaler en écrivant à mediatheque@club-44.ch car notre base de données est appelée à s’améliorer grâce notamment à l’attention de ses visiteurs. D’avance, merci !
Médiathèque
Et si le convivialisme était une réponse à la montée planétaire de l’extrême-droite et des régimes autoritaires ?
Alain Caillé
Groupy
Et si le convivialisme était une réponse à la montée planétaire de l’extrême-droite et des régimes autoritaires ?
Alain Caillé
Au tournant du millénaire tous les politologues estimaient que les dernières dictatures encore existantes allaient s’effondrer rapidement pour laisser partout la place à des démocraties parlementaires de marché. Vingt ans après, on se demande plutôt quelles démocraties vont encore tenir le coup face à la montée mondiale de l’extrême-droite et des régimes autoritaires. Alain Caillé mettra en lumière pourquoi il est possible de le comprendre qu’au regard de l’indétermination relative de l’idéal démocratique et des expériences totalitaires du XXe siècle, Selon lui, une approche « convivialiste » pourrait permettre de remédier à certains maux de nos sociétés contemporaines et réussir à incarner un véritable commun.
En partenariat avec l’Université de Neuchâtel (UNINE) et le Conviviabule
En collaboration avec Payot Libraire
Domaine(s) :
PHILOSOPHIE
société
Mots clé :
démocratie
Alain Caillé
Alain Caillé (1944), est professeur de sociologie émérite à l’université Paris Ouest-Nanterre où il a créé et codirigé le Laboratoire de Sociologie, philosophie et anthropologie politiques (Sophiapol). Il a créé en 1982 la Revue du MAUSS, Mouvement anti-utilitariste en sciences sociales. En 2024, il a lancé le mouvement convivialiste. Le Second manifeste convivialiste. Pour un monde post-néolibéral a été cosigné par près de 300 personnalités intellectuelles et militantes de 33 pays différents. Il est l’auteur de nombreuses publications remarquées notamment de : Anthropologie du don. Le tiers paradigme (La Découverte, 2007), Histoire raisonnée de la philosophie morale et politique. Le bonheur et l’utile (avec Christian Lazzeri et Michel Senellart, La Découverte, 2001, Flammarion, 2003), Le bonheur et l’utile. Extensions du domaine du don. Demander-donner-recevoir-rendre (Acte sud, 2019). Et le dernier en écho duquel interviendra Alain Caillé au Club 44, Extrême droite et autoritarisme partout, pourquoi ? La démocratie au risque de ses contradictions (Le Bord de l’Eau, 2023).
Yves Velan, formes de l’engagement - rééditions de Je et de La Statue de Condillac retouchée
Sylviane Dupuis • Jean Richard • Pascal Antonietti • Jérôme Tonetti • Daniel Maggetti
Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds, Département audiovisuel, Fonds Claire Schwob
Yves Velan, formes de l’engagement - rééditions de Je et de La Statue de Condillac retouchée
Sylviane Dupuis • Jean Richard • Pascal Antonietti • Jérôme Tonetti • Daniel Maggetti
« Velan est notre Joyce. Il était temps qu’on le réédite et qu’on le (re)lise […] pour lui donner la place qui lui revient : celle d’un des plus grands dynamiteurs de littérature du XXe siècle. » (Sylviane Dupuis).
Cette soirée marquera un double événement littéraire : la réédition en un volume des deux premiers romans d’Yves Velan
(Je, 1959, et La statue de Condillac retouchée, 1973), et la publication des Actes de la journée d’étude de l’université de Lausanne consacrée en 2022 à cet écrivain majeur (Yves Velan, une poétique de la rupture, Métispresses 2023). Les meilleurs connaisseurs de Velan, ainsi que les Editions d’en bas, présenteront ces parutions ; des lectures d’extraits des deux romans ponctueront la soirée. Modération par Pascal Antonietti.
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Au début des années 1950, membre du Parti ouvrier populaire, Yves Velan (1925-2017) est frappé d’interdiction professionnelle dans le canton de Vaud ; il s’installe à La Chaux-de-Fonds, y enseigne au gymnase (lycée). De 1968 à 1978, il est professeur de littérature française à l’Université d’Illinois (Etats-Unis). Il est l’auteur notamment de deux autres romans : Soft Goulag (1977) et Le narrateur et son énergumène (2018).
En partenariat avec l’Association pour la promotion de l’œuvre d’Yves Velan (APOYV) & les Editions d’en bas
En collaboration avec Payot Libraire
Domaine(s) :
arts
société
Mots clé :
La Chaux-de-Fonds
Neuchâtel (canton)
livre
littérature
Sylviane Dupuis
Sylviane Dupuis est poète, critique et auteure de Au commencement était le verbe. Sur la littérature de Suisse francophone du XXe siècle (Zoé, 2021) et elle a préfacé Je.
Jean Richard
Jean Richard vit à Lausanne. Après des études de lettres il devient responsable diffusion chez Zoé (1986-99), puis des éditions d’en bas (2001-21), il est aujourd’hui retraité.
Pascal Antonietti
Pascal Antonietti a été journaliste et enseignant. Conférencier et auteur de plusieurs publications sur la littérature romande, il a écrit une monographie consacrée à Yves Velan.
Jérôme Tonetti
Enseignant, Jérôme Tonetti a soutenu en 2006, à l’Université de Genève, un mémoire de licence consacré à La statue de Condillac retouchée.
Daniel Maggetti
Daniel Maggetti est professeur à l’université de Lausanne et dirige le Centre des littératures en Suisse romande.
L’Intelligence Artificielle n’existe pas
Luc Julia
Y. Forestier
L’Intelligence Artificielle n’existe pas
Luc Julia
Malgré une histoire chaotique et bien que la discipline existe depuis les années 50, l’«Intelligence Artificielle» est revenue en force dans la dernière décennie..Mais telle qu’elle est présentée, cette« Intelligence Artificielle »amène son lot de promesses irréalistes dignes des meilleurs films d’Hollywood, permettant à quelques charlatans de nous faire croire que les machines pourraient un jour prendre le pouvoir et nous réduire pratiquement à néant. Mais surtout de nous faire courir le risque, soit par peur, soit par dépit d’abandonner toutes les recherches dans ce domaine et de menacer les avancées dans des disciplines telles que le machine learning ou le deep learning qui seraient stoppées en plein élan, alors qu’elles n’en sont qu’à leurs balbutiements et qu’elles apporteront encore beaucoup à l’humanité...
En partenariat avec la Banque Raiffeisen des Montagnes Neuchâteloises
En collaboration avec Payot Libraire
Domaine(s) :
sciences exactes et appliquées
sciences humaines
société
Mots clé :
intelligence artificielle
Luc Julia
Luc Julia est directeur scientifique de Renault. Il a été directeur technique et vice-président pour l’innovation chez Samsung Electronics, a dirigé Siri chez Apple, été directeur technique chez Hewlett-Packard et a cofondé plusieurs start-ups dans la Silicon Valley. Lorsqu’il poursuivait ses recherches à SRI International, il a participé à la création de Nuance Communications, aujourd’hui leader mondial dans le domaine de la reconnaissance vocale. Chevalier de la Légion d’Honneur et membre de l’Académie nationale des technologies, il est diplômé en mathématiques et en informatique de l’Université Pierre et Marie Curie à Paris et a obtenu un doctorat en informatique à l’Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications de Paris. Il est l’auteur du best-seller L’intelligence artificielle n’existe pas (First 2019), détient des dizaines de brevets et est reconnu comme l’un des 100 développeurs français les plus influents dans le monde numérique.
Féminicides, une histoire mondiale
Volet I d’un triptyque thématique
Eglantine Jamet • Christelle Taraud
Ch. Krebs
Féminicides, une histoire mondiale
Volet I d’un triptyque thématique
Eglantine Jamet • Christelle Taraud
Dans tous les pays du monde, à toutes les époques, des femmes ont été tuées parce qu’elles étaient des femmes. L’historienne Christelle Taraud donnera une courte conférence au Club 44 en écho à l’ouvrage phare qu’elle a dirigé, Féminicides, une histoire mondiale (Découverte, 2023). Ce livre pionnier rassemble les meilleures spécialistes mondiales de la question, des œuvres d’artistes et d’écrivaines, des témoignages et des archives... Cela pour comprendre le continuum de violences qui s’exerce contre les femmes depuis la préhistoire, une réalité vastement niée, ne serait-ce qu’en la privant de nom. Cet ouvrage collectif est aussi essentiel qu’inédit, aussi scientifique que politique.
Rencontre
Dans un second temps, Christelle Taraud dialoguera avec
Eglantine Jamet, afin de mieux comprendre les enjeux pour notre région qui connaît un taux élevé de féminicide. Les «homicides» de ces dix dernières années, à l’exception d’un, en sont.
Cette soirée ouvre un triptyque thématique programmé entre 2023 – 2024 afin de cerner au mieux les enjeux vastes et complexes liés aux féminicides. Ce cycle est conçu en discussion fine avec Eglantine Jamet.
Cycle conçu avec Eglantine Jamet
En collaboration avec Payot Libraire
Domaine(s) :
divers
médecine et santé
psychologie
société
Mots clé :
femme
criminalité
Eglantine Jamet
Docteure en sciences sociales, spécialiste des questions de genre et de diversité, Eglantine Jamet a commencé sa carrière dans le monde académique en tant que Maîtresse de conférences à l’université Paris Ouest où elle a enseigné et mené ses recherches pendant près de 15 ans. Aujourd’hui établie dans le canton de Neuchâtel, ayant à cœur d’agir sur le terrain et de mettre son expertise au service des individus et des organisations, elle a co-fondé l’association SEM Succès Egalité Mixité en 2013, qui questionne les stéréotypes de genre dans l’éducation, et l’entreprise Artemia Executive en 2018, afin de promouvoir la mixité entre hommes et femmes dans le monde professionnel.
Christelle Taraud
Christelle Taraud enseigne à NYU Paris et est membre associée du Centre d’histoire du XIXe siècle (Paris I/Paris IV). Elle travaille sur les femmes, le genre et les sexualités en contexte colonial maghrébin et sur les violences faites aux femmes et les féminicides à l’échelle planétaire elle a ainsi forgé le concept de «continuum féminicidaire». Elle est l’autrice de nombreux livres dont La prostitution coloniale. Algérie, Tunisie,
Maroc, 1830-1962 (Payot, 2003 et 2009) et « Amour interdit ». Prostitution, marginalité et colonialisme. Maghreb 1830-1962 (Payot, 2012). Elle a par ailleurs co-dirigé Sexe & Race & Colonies. La domination des corps du XVe siècle à nos jours (La Découverte, 2018), Sexualités, identités & corps colonisés (éditions du CNRS, 2019) et a dirigé Féminicides. Une Histoire Mondiale (La Découverte, 2022).
La fabrique de nos servitudes dans nos sociétés de contrôle, comment s’en émanciper ?
BIG BOUNCE
Roland Gori
crédit Vincent Dufrêne
La fabrique de nos servitudes dans nos sociétés de contrôle, comment s’en émanciper ?
BIG BOUNCE
Roland Gori
Dans nos sociétés de contrôle, l’information est devenue le moyen de surveiller, de normaliser et de donner des ordres aux populations, au point que les individus se trouvent réduits à n’être que les supports de ces informations. Pour sortir de ces fabriques de servitude qui mettent en esclavage les individus et les populations au nom de l’efficacité technique, du bonheur apporté par les algorithmes et de la mondialisation marchande, Roland Gori nous invitera en écho à son dernier livre à imaginer de nouvelles utopies, de nouvelles fictions capables de convertir profondément nos habitus et nos habitudes.
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Parallèle:
31 octobre, 20h15 - Centre de culture ABC
Projection & rencontre
Documentaire Roland Gori, Une époque sans esprit (70 min./2021) du réalisateur Xavier Gayan.
Une rencontre suivra avec Xavier Gayan et Roland Gori, modérée par Karim Karkneni.
En partenariat avec le Centre de culture ABC & le Théâtre populaire romand - TPR
Dans le cadre de BIG BOUNCE : des rebonds pour penser et pour se réapproprier le présent
En collaboration avec La Méridienne
Domaine(s) :
divers
psychologie
société
Mots clé :
contrôle
société
psychanalyse
psychologie
Roland Gori
Roland Gori est professeur honoraire de psychopathologie clinique à l’université d’Aix-Marseille et psychanalyste. Il a été en 2009 l’initiateur de l’Appel des appels. Il est l’auteur d’une vingtaine d’essais parmi lesquels : Et si l’effondrement avait déjà eu lieu : l’étrange défaite de nos croyances (Les Liens qui Libèrent, 2020), La Dignité de penser (Les Liens qui Libèrent, 2011), De quoi la psychanalyse est-elle le nom ? La Santé totalitaire (avec Marie-José Del Volgo, Paris, Denoël, 2005) et La fabrique des nos servitudes (Les Liens qui Libèrent, 2022).
1841-2023: Giselle ne meurt jamais! Une plongée dans les métamorphoses de l’un des plus grands ballets romantiques
Florence Poudru
1841-2023: Giselle ne meurt jamais! Une plongée dans les métamorphoses de l’un des plus grands ballets romantiques
Florence Poudru
Ballet romantique dont le succès immédiat a suscité une diffusion européenne puis américaine, Giselle a longtemps été oublié à Paris, avant son retour sous l’impulsion des Ballets russes en 1910. Sans déflorer le spectacle qui s’appuie sur le livret co-signé par Théophile Gautier et sur la partition d’Adolphe Adam, cette conférence évoque comment ce ballet est devenu un symbole. Le rôle de Giselle conçu par Jules Perrot pour sa compagne Carlotta Grisi, est l’une des figures du répertoire auquel une danseuse doit être confrontée pour conquérir la gloire. L’amour impossible, la folie, la mort sont réinterrogés par la danse contemporaine, attirée par ce personnage éponyme. De la vision iconoclaste de Mats Ek en 1982 à la transposition d’Akram Kahn en 2016, Giselle fascine, jusqu’à la toute récente création théâtrale plurielle du metteur en scène suisse François Gremaud, où danse, musique et texte virevoltent…
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Parallèle:
29 octobre, 17h - Théâtre du Passage
Giselle… de François Gremaud
Coaccueil avec l’Association Danse Neuchâtel (ADN)
En collaboration avec Les Lundis des Mots & l’U3a
Avec le soutien de L’Ambassade de France en Suisse et au Lichtenstein
Domaine(s) :
arts
Mots clé :
danse
musique
opéra
Florence Poudru
Docteure de l’Université Paris1 Panthéon-Sorbonne, historienne de la danse, chercheuse, conférencière, a publié de nombreux ouvrages et textes sur Serge Lifar, les chorégraphes américains du XXe siècle, les femmes créatrices, et les spectacles des casinos. Elle travaille avec l’Opéra national de Paris, le Ballet du Capitole, l’Opéra du Rhin, l’Opéra national de Lyon et la Philharmonie de Paris. Elle a déjà été invitée à deux reprises par ADN - Danse Neuchâtel.
Turquie - Un pont, un paradoxe, entre deux mondes
Zeynep Ersan
Turquie - Un pont, un paradoxe, entre deux mondes
Zeynep Ersan
La Turquie est notre horizon. D’un côté, l’Europe. De l’autre, l’Asie. Comme jadis sous l’Empire ottoman, elle est le pont qui relie nos destins à ceux de cet Orient si compliqué vers lequel, disait le général de Gaulle, nous volons tous avec des idées trop simples. La Turquie d’aujourd’hui, c’est largement celle d’hier. On ne change pas un peuple millénaire qui porte en lui la richesse, la diversité et la dignité issues de trois empires successifs.
Bien sûr, la Turquie, qui célèbre cette année son centenaire, souffre autant qu’elle inquiète. Pour comprendre cette terre de paradoxes, loin des jugements parfois (rarement…) fondés, souvent hâtifs, il faut se plonger dans son histoire, l’écouter se raconter dans sa diversité, sa complexité et ses choix. Tout comme le chante si bien Zülfü Livaneli : « Istanbulu dinliyorum », j’écoute Istanbul…, du poète Orhan Veli.
Zeynep Ersan est journaliste. Elle a été directrice et rédactrice en chef de Bon à Savoir, avant de rejoindre la direction du Temps. Elle est aujourd’hui Associée chez Dynamics Group, conseil en communication stratégique. Elle a publié des guides pratiques et Turquie, un pont entre deux mondes (Nevicata, coll. L’Âme des peuples, 2022)
Conséquences géopolitiques de la guerre en Ukraine
Pascal Boniface
Conséquences géopolitiques de la guerre en Ukraine
Pascal Boniface
La guerre en Ukraine s’installe dans la durée et débouche sur une redistribution globale des cartes géopolitiques. Quels sont les nouveaux rapports de force et nouvelles lignes de fracture qui en sont issus ? Ce conflit va-t-il reconfigurer l’ordre mondial ou simplement faire évoluer l’existant ? Qui sont les perdants et les gagnants de cet épisode historique ?
En partenariat avec UBS & l’Association Industrielle et Patronale
En collaboration avec La Méridienne
Domaine(s) :
politique
société
Pascal Boniface
Conférencier renommé, Pascal Boniface est le directeur fondateur de l’Institut français des affaires internationales et stratégiques (IRIS), basé à Paris. Il a publié ou édité plus de soixante ouvrages, dont certains livres phares, traitant des relations internationales, de la dissuasion nucléaire et du désarmement, de la sécurité européenne, de la politique internationale française ainsi que du conflit au Moyen-Orient et de son impact en France. Il dirige La Revue internationale et stratégique depuis 1991, et est le rédacteur en chef de L’Année stratégique depuis 1985. Régulièrement présent dans les médias nationaux et internationaux, écrits et audiovisuels, il est aussi l’un des analystes géopolitiques les plus suivis sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter). Il analyse également les questions internationales sur sa propre chaîne YouTube et dans ses podcasts hebdomadaires Comprendre le monde, ainsi que sur son blog (IRIS, Mediapart et personnel). Il a été fait Chevalier du Prix de France pour services éminents rendus à titre public et privé, Officier de la Légion d’honneur et Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres.
Que montre une montre?
Etienne Klein
Gallimard - F. Mantovani
Que montre une montre?
Etienne Klein
Nous avons tendance à considérer que la montre serait le symbole suprême du temps, son incarnation véritable, c’est-à-dire un objet intrinsèquement plus temporel que tous les autres. Mais posons-nous sérieusement la question : que montre au juste une montre ? Du temps, bien sûr ! répondent sans hésiter ceux qui ont la langue bien pendule. Pourtant, l’idée que le temps manifesterait une présence plus forte de lui-même dans tout ce qui relève de l’horlogerie ne va pas de soi. Certes, une montre donne l’heure, nous en sommes bien d’accord, mais montre-t-elle le temps pour autant ? Ne le dissimule-t-elle pas plutôt derrière le masque convaincant d’une mobilité parfaitement régulière, celle de ses aiguilles ?
En collaboration avec La Méridienne et le Musée international d’horlogerie
Domaine(s) :
divers
psychologie
société
Etienne Klein
Etienne Klein est un physicien et philosophe des sciences. Professeur à l’École centrale Paris, docteur en philosophie des sciences, il a créé et dirigé le Laboratoire de recherche sur les sciences de la matière au Commissariat à l’énergie atomique (CEA). En parallèle, il mène une carrière dans le domaine de la vulgarisation notamment autour de la physique quantique et la physique des particules. La question du temps est l’une de ses thématiques de prédilection. Il est l’auteur de nombreux ouvrages qui ont rencontré un succès autant public que critique, distingués aussi de plusieurs prix. Il a notamment publié L’Unité de la physique (PUF, 2000) et aux éditions Flammarion : Les Tactiques de Chronos (2003, prix La Science se livre 2004), Petit Voyage dans le monde des quanta (2004, prix Jean Rostand), Il était sept fois la révolution. Albert Einstein et les autres (2005), Le Facteur temps ne sonne jamais deux fois (2007), Anagrammes renversantes ou le sens caché du monde (2011) En cherchant Majorana, le physicien absolu (2013) Tout n’est pas relatif (2017) et Courts-circuits (2023). Producteur de radio également, il anime actuellement chaque samedi La conversation scientifique sur France culture.
Les Garde-Temps
Luc Debraine
Luc Debraine
Les Garde-Temps
Luc Debraine
À l’occasion du vernissage, dès 19h, Luc Debraine présentera son travail et dialoguera avec Etienne Klein qui a préfacé le livre Les Garde-Temps (Noir sur Blanc, 2023).
Les garde-temps sont des horloges qui gardent un temps précieux : celui de la mémoire. Ils ont été arrêtés nets par des catastrophes naturelles ou humaines, du Titanic à Hiroshima, de Buchenwald aux tours du World Trade Center. Ils affichent encore des moments fatidiques. Certains ont été stoppés volontairement pour marquer une révolution, une libération, un événement singulier. Les garde-temps sont parfois hors d’usage, mais leur silence en dit long sur un destin hors du commun. Ils sont conservés dans des lieux publics, des musées ou chez des particuliers. Ils témoignent d’une volonté : ne pas oublier.
Par la photographie et le texte, Luc Debraine compose une
fresque de ces témoins muets de l’histoire. Il tire parti de sa quête menée pendant deux décennies dans le monde entier, pour interroger la nature profonde de la photographie et du temps. Prendre une image fixe d’une horloge arrêtée revient à suspendre le temps deux fois. Le geste permet de comprendre que la photographie et l’horlogerie, deux arts du temps, ont beaucoup en commun. Roland Barthes le disait : un appareil photo est une horloge à voir.
En partenariat avec les Editions Noir sur Blanc
En collaboration avec La Méridienne & le Musée international
d’horlogerie
Domaine(s) :
arts
PHILOSOPHIE
société
Mots clé :
photographie
temps (durée)
Luc Debraine
Luc Debraine est le directeur du Musée suisse de l’appareil photographique de Vevey. Il est également journaliste, photographe et commissaire d’exposition. Il a été chargé de cours en culture visuelle à l’université de Neuchâtel et est membre des rédactions du journal Le Temps et du magazine L’Hebdo.
ANNULÉ – La troisième guerre mondiale a commencé
Emmanuel Todd
B. Roscot
ANNULÉ – La troisième guerre mondiale a commencé
Emmanuel Todd
Au-delà de l’affrontement militaire entre la Russie et l’Ukraine, l’his-torien et anthropologue français Emmanuel Todd mettra en lumière la dimension idéologique et culturelle de cette guerre. Elle révèle l’émergence d’un nouvel ordre mondial et symbolise l’opposition toujours plus marquée entre l’Occident libéral et la reste du monde. Pour Emmanuel Todd, la Troisième guerre mondiale a bel et bien débuté, du fait d’un triple constat. D’une part, la résistance économique des Russes a pris de court l’Occident. D’un conflit territorial, l’affrontement économique est devenu global et implique des puis-sances telles que la Chine et les États-Unis. D’autre part, le conflit se prolonge et la contre-offensive ukrainienne s’enlise en dépit du soutien militaire et financier massif de l’OTAN, des États-Unis et des pays européens des puissances cobelligérantes. Et de surcroît, cette guerre révèle une fracture mondiale profonde et un conflit idéologique et culturel. « Pour le non-Occident collectif, la Russie affirme un conservatisme moral rassurant, s’érigeant comme un rempart aux transformations de la société occidentale. Ce contexte de guerre mondiale se joue à un niveau plus profond, renvoyant à des valeurs anthropologiques. C’est cette inconscience et cette profondeur qui rendent la confrontation dangereuse. (E.Todd) » Et son issue d’autant plus incertaine.
Docteur en histoire de l’université de Cambridge, il est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris. Historien, démographe et anthropologue, il a publié de nombreux essais, notamment l’ouvrage prémonitoire La Chute Finale (Robert Laffont, 1976) prédisant l’effondrement de l’Union soviétique. Fils du journaliste Olivier Todd, petit-fils de l’écrivain Paul Nizan, il signe plusieurs ouvrages de référence dans le domaine des sciences sociales tels que L’illusion économique (Gallimard, 1998), Après l’Empire, essai sur la décomposition du système américain (Gallimard, 2002). En 2015, Emmanuel Todd publie Qui est Charlie ? Sociologie d’une crise religieuse (Seuil), un ouvrage qui suscite un vif débat dans la presse. Son dernier ouvrage La Troisième Guerre mondiale a commencé paraît au Japon en 2022 et s’est déjà écoulé à plus de 100 000 exemplaires.
Une rentrée de tous les dangers
Hasni Abidi
RTS 19h30
Une rentrée de tous les dangers
Hasni Abidi
Cette conférence remplace celle d’Emmanuel Todd prévue initialement à cette date.
Au-delà de son impact politique et économique sur le continent européen, la guerre en Ukraine entraine l’émergence d’un nouvel ordre mondial : spectaculaire perte d’influence de la France sur le continent africain, front anti-occidental symbolisée par la montée en puissance du Sud Global, élargissement des BRICS à d’autres puissances émergentes comme l’Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis. La réconciliation inattendue entre l’Iran et l’Arabie saoudite ne rassure pas les alliés traditionnels du royaume wahabite. Sur le plan interne, contraints par les revendications populaires, les pouvoirs dans cette région ont introduit des ajustements ayant des conséquences sur la primauté du politique, la place de la religion dans les législations, la séparation des pouvoirs, la place de l’armée et les droits de la femme dans les systèmes juridiques et politiques. Cette région du globe, dont l’immobilisme a longtemps été souligné, est certes la région la plus courtisée au monde, mais elle est soumise à son propre défi : comment réconcilier les dynamiques internes et les contraintes externes ? Le politologue Hasni Abidi analysera les contours des mutations en cours dans l’espace arabo-musulman et les enjeux géopolitiques mondiaux dans le contexte d’une rentrée de tous les dangers.
Hasni ABIDI est politologue, spécialiste de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Il est membre du Panel international sur la sortie de la violence, cofondateur aussi en 1999 du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (CERMAM) à Genève. Titulaire d’un Doctorat en science politique de l’Université de Genève, il assure un séminaire au Global Studies Institute de l’Université de Genève sur « la Politique méditerranéenne de l’UE », un cours sur la « Géopolitique du Moyen-Orient » et un séminaire hebdomadaire sur les «Nouvelles dynamiques institutionnelles au Moyen-Orient ». Chercheur invité à l’Université Paris I durant plusieurs années, il enseigne à Sciences Po. Campus de Menton. Ses travaux portent sur l’évolution politique au Proche et Moyen-Orient et en Afrique du nord et les contours des transitions engagées dans le monde arabe. Focal est mise sur la participation politique des islamistes et la conversion politique et économique des jihadistes. Hasni Abidi a assuré aussi des mandats de recherches pour plusieurs organisations régionales et internationales dont l’UNESCO, CNUCED, UNAOC et le CICR. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et articles sur la région, notamment : Le Moyen-Orient selon Joe Biden, (dir, Erick Bonnier, 2021), Moyen-Orient, le temps des incertitudes (Erick Bonnier, 2018), Petit lexique pour comprendre l’islam et l’islamisme, (Erick Bonnier, 2015) ou encore Le Manifeste des Arabes (Éditions Encre d’Orient, 2011. A paraître en janvier 2024, Nouvelles dynamiques politiques et institutionnelles au Moyen-Orient (Encre d’Orient, Paris).
La journaliste Anne Nivat a été sur le terrain de plusieurs conflits importants, Afghanistan, Irak, Russie, ou même la France ! Elle prépare actuellement un ouvrage approfondi sur la société russe dont elle est une spécialiste reconnue. Elle évoquera au Club 44 les réflexions développées dans ce futur livre en amont de sa parution. Cela permettra de mieux comprendre la complexité du conflit en Ukraine où elle s’est rendue plusieurs fois depuis le début de la guerre. Anne Nivat s’est positionnée depuis ses débuts comme une écrivaine publique au service de celles et ceux qu’on n’entend jamais.
Anne Nivat est docteure en sciences politiques. Reporter de guerre indépendante, elle a vécu dix ans à Moscou basée en tant que correspondante pour des titres de presse francophone tels que Libération, Ouest France, Le Soir, Le Point, la radio RMC. Après avoir couvert seule, des années durant, la Tchétchénie, l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie, depuis une décennie elle porte son regard sur son propre pays. Elle est l’auteure de quatorze livres, dont « Chienne de guerre : une femme reporter en Tchétchénie »(Fayard, 2000), prix Albert-Londres, « Dans quelle France on vit »(Fayard, 2017), « Un continent derrière Poutine ? » (Le Seuil, 2018), « La France de face » (Fayard, 2022), et de deux romans graphiques dont « Dans la gueule du loup » (Marabulles, 2021).
Désinformation économique
ou la tendance à enjoliver les chiffres officiels
Myret Zaki
Désinformation économique
ou la tendance à enjoliver les chiffres officiels
Myret Zaki
Connaissez-vous votre véritable pouvoir d’achat ? Non, car l’indice d’inflation sous-estime certains coûts comme le logement et ne reflète pas le coût de la vie. Qu’en est-il de la statistique du chômage ? Elle exclut les chômeurs découragés, les inactifs, et n’informe pas sur le mal-emploi et le sous-emploi. Et les PIB des grands pays ? Ils sont souvent surestimés. La dette financière ? Sous-estimée. Les taux d’intérêt ? Ils ne reflètent plus le marché. Les principales monnaies ? Leur dévaluation passe inaperçue, sauf face à l’or... dont les cours sont manipulés. Et les rapports annuels des entreprises ? S’ils peuvent faire 500 pages, le marketing y dépasse parfois le reporting, et l’essentiel n’y figure pas toujours. On l’imagine réservée aux régimes autoritaires, mais la désinformation économique existe aussi dans les pays développés. Les statistiques officielles ne reflètent pas toujours l’expérience du plus grand nombre. La politisation des chiffres et l’embellissement des statistiques sont une réalité, souvent masquée par l’extrême mathématisation des calculs. On croirait presque qu’il s’agit de sciences dures, qui seraient apolitiques ; rien n’est plus faux. Derrière chaque chiffre, il y a des hypothèses et des choix de société. Outre la barrière technique, l’indépendance de l’information est menacée par l’essor fulgurant de la communication, du marketing et de la propagande idéologique et militaire du XXIe siècle. Mieux s’informer sur l’état réel de nos sociétés, recouper les informations n’a jamais été aussi primordial. Cet examen s’impose d’autant plus si l’on veut mieux comprendre le phénomène de perte de confiance dans les institutions et dans la parole officielle qui se manifeste dans les pays développés.
Myret Zaki est journaliste économique. Elle a été responsable des suppléments financiers du quotidien Le Temps et rédactrice en chef du magazine économique suisse Bilan. Elle a publié plusieurs best-sellers aux éditions Favre liés à l’actualité financière : « UBS, les dessous d’un scandale » (2008), « Le secret bancaire est mort, vive l’évasion fiscale » (2010), « La fin du dollar » (2011), et « La finance de l’ombre a pris le contrôle » (2016).
«Faire monde»
Rencontre autour de politique relationnelle et d’économie à venir
Rencontre autour de politique relationnelle et d’économie à venir
Felwine Sarr • Eric Tariant
L’économiste et écrivain Felwine Sarr reviendra dans cette rencontre sur les réflexions menées dans deux livres importants pour saisir sa pensée. Tout d’abord, « Habiter le monde, essai de politique relationnelle » (Mémoire d’Encrier, 2017) où il nous invite à se concevoir comme appartenant à un espace plus large que son groupe ethnique, sa nation, à pleinement habiter les histoires et les richesses des cultures plurielles de l’humanité. Autre ouvrage phare, « l’Économie à venir » (Les liens qui Libèrent, 2021). Il appelle dans ce dialogue approfondi avec Gaël Giraud à repenser l’héritage des Lumières, déconstruire le capitalisme, imaginer des gouvernements qui prendraient leurs distances par rapport au réductionnisme capitaliste... Mêlant philosophie, spiritualité, politique et économie, cet échange fluide rappelle que l’économie n’est pas une finalité et insiste sur la nécessité pour l’humanité de se définir un projet plus grand que la maîtrise des instruments. Felwine Sarr appelle constamment dans son œuvre, théorique et littéraire, à une réinvention du politique et du langage, fondamentale pour « habiter l’infini du monde ».
Et le 31 mai, à 20h30 au Centre de culture ABC, Felwine Sarr nous fera l’honneur d’une lecture d’extraits de son dernier roman «Les lieux qu’habitent mes rêves» (Gallimard, 2022), entrecoupée de quelques chansons.
Dans le cadre du Printemps culturel et en collaboration avec la librairie La Méridienne.
En partenariat avec le Centre de culture ABC où Felwine Sarr, le mercredi 31 mai, lira des extraits de son dernier roman, « Les lieux qu’habitent mes rêves » (Gallimard, 2022).
Felwine Sarr
Felwine Sarr est un écrivain et universitaire sénégalais, professeur à l’Université de Duke en Caroline du Nord après avoir enseigné à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis au Sénégal où il est Professeur Titulaire des Universités et agrégé en économie. Ses travaux académiques portent sur l’écologie des savoirs, la philosophie contemporaine africaine, les politiques économiques, l’épistémologie, l’anthropologie économique et l’histoire des idées religieuses. En 2016, il crée avec l’historien Achille Mbembé, « les Ateliers de la pensée de Dakar » qui est une plateforme qui réunit intellectuels et artistes du Continent et des diasporas pour penser les enjeux du monde contemporain. En 2018, il est chargé par le président français avec l’historienne de l’art Benedicte Savoy de rédiger un rapport sur la restitution du patrimoine africain présent dans les musées français. Il a publié à ce jour, « Dahij » (Gallimard, 2009), « 105 Rue Carnot »(Mémoire d’Encrier, 2011), « Méditations africaines » (Mémoire d’Encrier, 2012) « Afrotopia » (Philippe Rey, 2016), « Ishindenshin » (Mémoire d’Encrier, 2017), « Habiter le monde » (Mémoire d’Encrier, 2017), « Écrire l’Afrique-monde » (ouvrage collectif codirigé avec Achille Mbembé, Philippe Rey, 2017), « Restituer le patrimoine africain » (Philippe Rey/Seuil, 2018) avec Benedicte Savoy et « Politique des temps » (codirigé avec Achille Mbembé, Philippe Rey, 2019), « La saveur des derniers mètres » (Philippe Rey, 2021), « Traces » (Actes Sud, 2021), « l’Économie à venir » (Les liens qui Libèrent, 2021) avec Gaël Giraud et « Les lieux qu’habitent mes rêves » (Gallimard, 2022). Il est le coéditeur avec sa maison d’édition Jimsaan du Prix Goncourt 2021 de « La plus secrète mémoire des hommes » de Mohamed Mbougar Sarr.
Dans le cadre du Printemps culturel et en collaboration avec la librairie La Méridienne. En partenariat avec le Centre de culture ABC où Felwine Sarr, le mercredi 31 mai, lira des extraits de son dernier roman, « Les lieux qu’habitent mes rêves » (Gallimard, 2022).
Eric Tariant
Eric Tariant est journaliste indépendant. Il écrit sur l’art, l’écologie et les utopies réelles - des utopies expérimentées qui créent les conditions d’un avenir meilleur - dans les colonnes du quotidien Le Temps, du mensuel Connaissance des arts, du trimestriel WE DEMAIN, et de la revue source.
Le renouveau idéologique en Chine
Quelles conséquences pour le monde ?
Alice Ekman
Le renouveau idéologique en Chine
Quelles conséquences pour le monde ?
Alice Ekman
« La Chine ne peut pas exister sans l’Occident », entend-on souvent. En est-on vraiment sûr ?
Alice Ekman prend acte de la fin d’une époque, celle d’une Chine relativement ouverte, et analyse avec précision le début d’une autre, celle de la dissociation des mondes, et de l’émergence de ce qu’elle dénomme la « bimondialisation », structurée par des groupes de pays ennemis. Car c’est un fait : la Chine se ferme à l’Occident, et aux États-Unis en premier lieu, dans un contexte de tensions commerciales, technologiques mais aussi idéologiques prolongées. En parallèle, Pékin tente de bâtir une coalition alternative de pays, d’élargir son « cercle d’amis », au c œur duquel se trouve la Russie.
La Chine de Xi Jinping est désormais pleinement entrée dans une rude compétition entre systèmes politiques, et semble prête à payer le coût de ses choix géostratégiques. Le commerce n’adoucit pas les mœurs.
Grâce à sa fine connaissance de la politique étrangère chinoise et son travail de synthèse, Alice Ekman parvient par une analyse minutieuse à rendre compte de la nouvelle restructuration du monde, avec clarté et efficacité.
Reconnue comme l’une des meilleures spécialistes européennes de la Chine, Alice Ekman est analyste responsable de l’Asie à l’European Union Institute for Security Studies (EUISS). Parlant le mandarin, ses travaux portent en premier lieu sur la politique intérieure et extérieure de la Chine, les relations Chine-Europe/France, ainsi que sur les enjeux de sécurité en Asie de l’Est. Elle a notamment publié « Rouge vif – l’idéal communiste chinois » (Ed. de l’Observatoire), qui a remporté le prix du livre géopolitique 2020 et le prix Aujourd’hui 2020, et plus récemment « Dernier vol pour Pékin » (Ed. de l’Observatoire, novembre 2022).
Porté en commun avec le Centre du culture ABC, le Musée des
beaux-arts de La Chaux-de-Fonds et le Théâtre populaire romand, le projet « Shaeirat » (poétesses) veut nous faire découvrir des voix féminines de la poésie arabe contemporaine. Celles-ci s’inscrivent dans la lutte politique et sociale comme dans la revendication d’identités singulières. Un court spectacle poétique arabe-français performé dans une épure scénique par l’artiste qui les a écrits est ainsi programmé dans chaque lieu partenaire.
Le Club 44 accueillera en guise de dernier rendez-vous la performance de Soukaina Habiballah. La poétesse entrelace dans « Dodo ya Momo do », les voix d’une grand-mère et de sa petite fille qui se parlent à travers l’absence de la mère, et deux thématiques obsédantes : le trauma post-colonial de la grand-mère et la dépression post-partum de la petite-fille. Sur scène, Soukaina entrecroise les versions arabe et française du cycle de poèmes : elle devient sa propre traductrice. Comme si les deux voix alternaient dans son propre corps, sa propre psyché de poétesse. Comme si les deux femmes des poèmes vivaient en elle. La performance bénéficie d’un environnement sonore créé par Zouheir Atbane à partir de berceuses marocaines collectées auprès de très vieilles femmes dans tous les coins et toutes les langues du Maroc.
La performance sera suivie d’une discussion avec le metteur en scène et porteur du projet Henri Jules Julien. Celle-ci mettra en lumière la spécificité du « projet Shaeirat » et de la poésie arabe féminine, une poésie très peu connue, peu lue, peu traduite, et pourtant d’une grande puissance.
SAMEDI 13 MAI À 18H15
AU THÉÂTRE POPULAIRE ROMAND (TPR)
« Mishwâr » avec Lulu Rafat, la poétesse aux millions de followers, une invitation à déconstruire nos perceptions du monde, des autres et de nous-mêmes.
DIMANCHE 14 MAI À 11H
AU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE LA CHAUX-DE-FONDS
« À la saison des abricots » de Carol Sansour (Palestine), retour sur une histoire de vie tout entière, entre enfance, maternité et désirs inassouvis.
DIMANCHE 14 MAI À 18H & LUNDI 15 MAI À 19H
AU TEMPLE ALLEMAND (CENTRE DE CULTURE ABC)
«Celle qui habitait la maison avant moi» de Rasha Omran, un oratorio
à trois voix : celle en arabe, de la poétesse elle-même ; celle en français de la grande actrice syrienne francophone Nanda Mohammad ; et dans un idiome non identifié, la voix inouïe de l’improvisatrice française Isabelle Duthoit.
En partenariat avec le Centre de culture ABC, le Théâtre Populaire Romand et le Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds.
En collaboration avec la librairie La Méridienne.
Domaine(s) :
arts
Mots clé :
poésie
littérature
Soukaina Habiballah
Soukaina Habiballah est poétesse et romancière marocaine née à Casablanca en 1989. Elle est l’auteure de quatre recueils de poésie – « Un quart de siècle de regard » (Arab Scientific Publishers 2014), « Il n’y a pas besoin de toi » (The house of Poetry 2015), « Cinq papillons sans aile » (The Editions of Rawafid 2017) et « Plan B ». (Almutawassit Editions 2019), du roman « La caserne » (Arab Scientific Publishers 2016) et du recueil de nouvelles « Demain peut-être » (The Editions of Rawafid 2020). Elle a reçu plusieurs prix, dont le prix Buland Al Haidari 2015 pour la poésie arabe et le prix Nadine Shams 2019 pour les scénaristes arabes pour son court métrage « Who Left the Door Open ? ». Elle a été deux fois lauréate du Creative Writing Fund AFAC. Ses poèmes ont été traduits en français, en anglais, en allemand et en espagnol.
De plus en plus de citoyens du monde sont convaincus que la catastrophe écologique en cours ne peut être enrayée qu’en changeant de fond en comble nos relations aux milieux de vie et aux autres qu’humains. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Car un tel bouleversement ne passe pas seulement par des changements d’attitude individuels, une plus grande attention portée aux différentes manifestations du vivant, il passe aussi et surtout par un changement des institutions qui nous ont conduits à transformer les autres qu’humains en ressources, en objets de consommation et instruments de production. Dans quels projets de société cette nécessaire transformation peut-elle s’inscrire ? Et quels sont les moyens d’action pour la faire advenir ? En s’inspirant des données anthropologiques, des luttes territoriales et des combats autochtones, on esquissera la perspective d’une cosmopolitique hybride qui verrait s’articuler des structures étatiques renouvelées et des territoires autonomes dans un foisonnement des modes hétérogènes d’organisation sociale, de manières d’habiter et de cohabiter.
***Exceptionnellement, les réservations sont possibles pour cet événement. En tout temps pour les membres du Club 44, dès le 2 mai pour les non-membres, par email uniquement (info@club-44.ch).
En partenariat avec le Musée d’ethnographie, Neuchâtel. Philippe Descola donnera une conférence à l’aula du MEN le mercredi 10 mai sur « Les Formes du visible ». En partenariat aussi avec l’Université de Neuchâtel ainsi que le Centre de culture ABC et le Théâtre populaire romand dans le cadre de BIG BOUNCE : des rebonds pour penser et pour se réapproprier le présent.
Philippe Descola
Philippe Descola, anthropologue, a été professeur titulaire de la chaire Anthropologie de la nature au Collège de France de 2000 à 2019. Lauréat de la médaille d’or du CNRS en 2012, il est membre étranger de la British Academy et de l’American Academy of Arts and Sciences.
La poésie comme lieu de résistance
La voix poétique des femmes en littérature persane
La voix poétique des femmes en littérature persane
Leili Anvar
Qui tente de retracer l’histoire des femmes et de leurs productions intellectuelles ou artistiques se heurte partout dans le monde et en terre d’Islam en particulier, au silence des textes. Silence des historiens ou des politiciens, des hommes comme des femmes elles-mêmes, fruit de l’ignorance ou de la volonté délibérée de taire la voix des femmes et de les invisibiliser sur la scène publique. Les événements récents en Iran et en Afghanistan ne font que confirmer la permanence de la tension autour de la voix et du corps des femmes dans cette région du monde, alors même qu’elles sont désormais nourries des modèles européens. Or, depuis les débuts de la littérature persane, quelques femmes ont pourtant eu le courage non seulement de composer de la poésie, mais de la rendre publique (ce qui est beaucoup plus problématique). Rabi‘a de Balkh (Xe siècle), Mahsati de Ganja (XIIe siècle), et surtout, Simine Behbahâni, Forough Farrokhzâd et Nadia Anjuùan (XXe siècle) – inspirées des mouvements de libération des femmes en Europe – chacune des femmes évoquées a quelque chose à nous dire de notre rapport au féminin. À travers l’évocation de quelques-unes d’entre elles et une mise en parallèle avec les œuvres de Christine de Pizan, nous essaierons de montrer comment la poésie devient dans cette culture, lieu de résistance et espace de liberté, miroir du destin des femmes.
Dans le cadre de La Semaine de l’Europe et en partenariat avec le Printemps de la poésie qui organise le vendredi 31 mars à 19h30 au Temple du Locle le concert poétique «Liberté, elles chantent ton nom» donné par Leili Anvar, récitante, et Layla Ramezan, pianiste. Ce concert associe des œuvres musicales choisies, inspirées par l’Orient et des lectures de textes et de vers de poétesses iraniennes et afghanes depuis le Xe à nos jours, extraits notamment de l’anthologie «Le cri des femmes afghanes» publiée par Leili Anvar (Bruno Doucey, 2022). Car en Iran, en Afghanistan, comme ici, des femmes lisent et écrivent des vers, des chants, de la poésie. Pour mieux comprendre ce matrimoine persan, le concert sera suivi d’une table ronde intitulée « Musique et poésie : pour ne pas mourir de la réalité ».
En collaboration avec Payot Libraire.
Leili Anvar
Leili Anvar est une spécialiste de la littérature persane. Elle est maître de conférences à l’INALCO, chercheuse et traductrice. Elle a notamment publié : « Le cri des femmes afghanes. Anthologie de poèmes », (Bruno Doucey, 2022), « Leyli et Majnûn » de Jâmi, illustré par les miniatures persanes, traduction en prose poétique (Diane de Selliers, 2021), « Le Cantique des oiseaux de Attâr », traduction en vers (Diane de Selliers, 2014), « Paroles de Vérité, traduction de l’enseignement spirituel d’Ostad Elahi » (Albin Michel, 2017), « Malek Jân Ne’mati, la vie n’est pas courte mais le temps est compté » (Diane de Selliers, 2007), essai sur la vie et l’œuvre de la mystique kurdo-persane Malek Jân Ne’mati suivi d’une anthologie et « Rûmî » (Entrelacs, 2004) essai sur le poète mystique persan Rûmi suivi d’une anthologie.
Le Club 44 s’associe pour la première fois au Musée des beaux-arts, Le Locle (MBAL) pour présenter un cycle de réflexion en écho à leur exposition «Le Plaisir du texte» (24.03 – 18.09.2023). Pendant deux jours, le vendredi au Club 44 et le samedi au MBAL, des rencontres sonderont la place et le rôle social des magazines aujourd’hui et les perspectives de ses futures évolutions. En effet, dans un paysage médiatique radicalement reconfiguré par les nouvelles technologies, le format magazine est repensé, et traverse une mue certaine. Il reste pourtant un objet clé du quotidien, ancré dans notre société et témoin de ses évolutions.
D’autres rencontres suivront le samedi 29 de 10h30 à 15h30 au Musée des beaux-arts, Le Locle (MBAL).
La Suisse romande se distingue dès le 19e siècle par la densité et la diversité de sa presse écrite. Dans ce paysage, la presse magazine va jouer un rôle complémentaire à celui de la presse quotidienne : articulant de manière spécifique le texte et l’image, s’adressant aussi bien à des publics diversifiés tant sur le plan géographique que sociologique, ce secteur est marqué par des aventures au long cours («L’Illustré», «Femina») comme par des épisodes douloureux (la fin de «l’Hebdo» en 2017). Dans une période de transformations profondes du paysage médiatique, dans quelle mesure le magazine garde t’il sa spécificité et son identité.
Durant cette soirée au Club 44, nous porterons un regard particulier sur la presse magazine aujourd’hui. Une introduction de François Vallotton nous permettra de saisir l’histoire récente de ce segment éditorial. Puis les regards croisés de deux acteurs phares du paysage romand, nous permettront d’appréhender les enjeux concrets liés à la presse magazine aujourd’hui. En effet, Ariane Dayer a participé à l’aventure éditoriale de titres emblématique qui ont marqué l’histoire du journalisme romand. Julien Perrot, lui, a créé un magazine, «La Salamandre», une véritable success story. Cette revue fonctionne à contre-pied des modèles traditionnels et peut être une source d’inspiration pour repenser le magazine. Car aujourd’hui, à l’ère numérique, la notion de communauté réelle et le bénéfice social apporté à une région sont des piliers importants pour garantir la survie d’un titre, mais aussi sa nécessité et son rayonnement.
La soirée sera modérée par Séverine Cattin, conservatrice adjointe du MBAL, et par François Vallotton, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Lausanne, spécialiste des médias.
En partenariat avec le Musée des beaux-arts du Locle (MBAL). Dans le cadre de l’exposition Le Plaisir du texte présentée au MBAL (24.03–18.09.23)
Le samedi au MBAL, trois rencontres sur les magazines d’art, féminins
et généralistes permettront de poursuivre cet état des lieux de la place
et du rôle des magazines aujourd’hui, avec notamment Lucy Conticello
(M, le magazine du Monde), Alexandre Lanz (Femina) et Emanuela Mirabelli
(Marie Claire).
Ariane Dayer
Ariane Dayer est rédactrice en chef de la Rédaction Tamedia en Suisse
romande et du « Matin Dimanche ». Titulaire d’une licence en sciences politiques de l’Institut de hautes études internationales (HEI), Ariane Dayer a mené toute sa carrière dans le journalisme. Elle a notamment été rédactrice en chef du magazine « L’Hebdo » de 1997 à 2002. En 2003, elle a fondé l’hebdomadaire satirique « Saturne », qu’elle a dirigé pendant trois ans. Elle a intégré « Le Matin Dimanche » en 2005 et en est devenue la rédactrice en chef dès 2010, après un passage au quotidien « Le Matin », qu’elle a dirigé durant deux ans.
Julien Perrot
En octobre 1983, à l’âge de 11 ans, Julien Perrot écrit le premier numéro de la revue qui va devenir La Revue Salamandre. 40 ans plus tard, ce biologiste passionné est toujours aussi convaincu par la nécessité de réconcilier l’homme avec la vie sauvage. Référence dans l’univers naturaliste, Julien Perrot est régulièrement l’invité des médias en Suisse comme en France.
Séverine Cattin
Historienne de l’art, Séverine Cattin est conservatrice adjointe du Musée des beaux-arts du Locle (MBAL)
François Vallotton
François Vallotton, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Lausanne, spécialiste des médias.