Depuis 1957, toutes les conférences sont enregistrées. À ce jour, le fonds d’archives sonores Club 44 comporte 250 bandes magnétiques et 1’690 cassettes audio auxquelles se sont ajoutés les enregistrements numériques depuis 2005. Et depuis septembre 2014 les conférences sont également filmées.
Les conférences ont été sauvegardées par la création de copies numériques, ceci grâce au soutien financier de Memoriav, association pour la sauvegarde de la mémoire audiovisuelle suisse. Jusqu’à présent, ce fonds n’était accessible que sur rendez-vous au Département audiovisuel (DAV) de la Bibliothèque de la ville de La Chaux-de-Fonds.
Comme la programmation touche à de très nombreuses thématiques, les personnalités invitées proviennent de toutes les disciplines.
Des orateurs illustres se sont exprimés au Club 44 que vous pouvez ré-écouter : Jean-Paul Sartre, François Mitterrand, Ella Maillart, Nicolas Bouvier, François Truffaut, Henri Guillemin, Jeanne Hersch, Mario Botta,… Et plus récemment ce sont Bernard Stiegler, Axel Kahn, Christine Ockrent, Raphaël Enthoven, Marcel Rufo, Maylis de Kerangal, Enrico Letta, Cyril Dion, Julia de Funès, David Dufresne, Omar Porras, Sylvain Tesson, Alexandre Adler, Boris Cyrulnik, Edwy Plenel, Amandine Gay, Leili Anvar, René Prêtre, Pierre Hazan, Frédéric Lenoir, Christian Lutz, Claire Nouvian, Jacques Dubochet, Hubert Reeves, Peter Sloterdijk, Pap Ndiaye, Léonora Miano, Francis Kéré, Georges Didi-Huberman, Cynthia Fleury, Alain Damasio, Baptiste Morizot, Vinciane Despret, Barbara Stiegler, Laure Adler, Édouard Louis ou Delphine Horvilleur qui, parmi de très nombreux autres, ont honoré le Club 44 de leur présence.
Si vous deviez constater des erreurs, nous vous serions reconnaissants de nous les signaler en écrivant à mediatheque@club-44.ch car notre base de données est appelée à s’améliorer grâce notamment à l’attention de ses visiteurs. D’avance, merci !
Médiathèque
Le travail de l’histoire
Un art des déplacements
Patrick Boucheron
Cette conférence sera en ligne le jeudi 27 avril 2023
Le travail de l’histoire
Un art des déplacements
Patrick Boucheron
L’histoire, aujourd’hui, ne tient plus en place. Saisie par le monde,
troublée par l’effervescence des mémoires, elle aspire à décloisonner
les savoirs et à déplacer les regards. Faut-il s’en inquiéter ? Oui sans
doute si on attend d’elle qu’elle nous conforte dans nos certitudes,
qu’elle rassure nos identités, qu’elle consolide nos continuités.
Mais on peut aussi penser que cette hygiène de l’inquiétude est
susceptible de nous aider à relancer le pari de l’universel. C’est la
position que l’on défendra ici, en s’appuyant sur différents exemples
développés par l’historiographie d’aujourd’hui, notamment pour la
période médiévale, mais pas seulement. En suivant notamment les
voyageurs et les découvreurs, de l’époque antique aux aventuriers
d’un monde devenu clos au XIXe siècle, on cherche aussi à rappeler
que l’histoire est l’art de se ménager des surprises.
En partenariat avec Payot Libraire et dans le cadre du Printemps culturel.
Domaine(s) :
histoire
Patrick Boucheron
Patrick Boucheron est professeur au Collège de France. Membre du comité de rédaction de la revue «L’Histoire» et directeur des publications de la Sorbonne, il s’intéresse à l’écriture et à l’épistémologie de la discipline historique. Il a consacré de nombreux travaux à l’histoire politique et urbaine de l’Italie de la Renaissance, depuis sa thèse «Le Pouvoir de bâtir. Urbanisme et politique édilitaire à Milan, XIVe-XVe siècles» (École française de Rome, 1998). Il a notamment publié « Ce que peut l’histoire » (Fayard, 2016), « Un été avec Machiavel » (Éd. des Équateurs, 2017), « La Trace et l’aura : Vies posthumes d’Ambroise de Milan (IVe-XVIe siècle) » (Seuil, 2019), « Quand l’histoire fait dates : Dix manières de créer l’évènement » (Seuil, 2022). Il est le présentateur de l’émission diffusée sur ARTE «Quand l’histoire fait dates».
Le 1er mars, une histoire européenne ?
Sylvie Aprile • Irène Herrmann
Cette conférence sera en ligne le dimanche 23 avril 2023
Le 1er mars, une histoire européenne ?
Sylvie Aprile • Irène Herrmann
Cette rencontre s’inscrit dans le programme des festivités commémoratives organisées par le canton de Neuchâtel en 2023. Elle inaugure un cycle de réflexion composé de trois séances thématiques qui se tiendront au printemps dans des institutions culturelles emblématiques du canton. Chacune d’entre elles verra deux spécialistes, aussi bien suisses qu’internationaux, dialoguer, entre eux et avec le public, autour des enjeux locaux, transnationaux et globaux des révolutions du milieu du XIXe siècle et de leurs inscriptions dans le temps.
La première conférence qui aura lieu au Club 44 interrogera notamment l’inscription de la révolution neuchâteloise non seulement dans le processus révolutionnaire helvétique ayant abouti en septembre 1848 à la création de la Suisse moderne, mais aussi dans le mouvement du Printemps des peuples ayant suscité de profondes mutations politiques dans l’ensemble de l’Europe.
En partenariat avec la Société d’histoire et d’archéologie du canton de Neuchâtel (SHAN), la Société d’histoire de la révolution de 1848 et des révolutions du XIXe siècle (RH19) et le NCCR – On the move.
Domaine(s) :
histoire
Sylvie Aprile
Sylvie Aprile est professeure d’histoire contemporaine à l’Université Paris Nanterre. Elle est spécialiste de l’histoire politique et sociale de l’Europe du XIXe siècle, et en particulier de l’histoire des révolutions de 1848.
Irène Herrmann
Irène Herrmann est professeure d’histoire transnationale de la Suisse à l’Université de Genève. Elle est spécialiste de la gestion des conflits, des usages partisans du passé, des mécanismes conceptuels et de la réception du politique dans la Suisse des XIXe et XXe siècles.
Frères migrants
« un monde est en eux, un autre monde s’ouvre en nous »
Cette conférence sera en ligne le jeudi 20 avril 2023
Frères migrants
« un monde est en eux, un autre monde s’ouvre en nous »
Patrick Chamoiseau • Eva Baehler
Dans un dialogue avec Eva Baehler, Patrick Chamoiseau évoquera «Frères migrants» (Seuil, 2017), un texte à mi-chemin entre l’essai et le manifeste réfléchissant au drame des flux migratoires actuels. S’il rend hommage aux innombrables errants en provenance d’Irak, d’Afghanistan, d’Érythrée, du Soudan ou encore de Syrie, refoulés aux portes de l’Europe ou réduits à survivre de manière indigne au cœur même des jungles urbaines et périurbaines des villes occidentales, «Frères migrants» se révèle toutefois bien plus qu’une ode de circonstance. Chamoiseau y dénonce avec virulence la « barbarie néo-libérale qui a verrouillé le monde », un système déshumanisant qu’il situe dans le sillage de l’idéologie coloniale. Le gouffre méditerranéen où tant de migrants s’abîment encore ravive ainsi le souvenir de la traite atlantique, de la déportation et de l’asservissement massif de ceux qu’Édouard Glissant appelait les « migrants nus », dépossédés de tout. Mais face aux barbaries d’hier et d’aujourd’hui, Chamoiseau refuse de céder au désenchantement ou à l’oubli : par l’écriture poétique, il tente au contraire d’esquisser la voie d’un autre imaginaire relationnel.
En partenariat avec l’Université de Neuchâtel et en collaboration avec la librairie La Méridienne. Dans le cadre du Printemps culturel et de la Semaine neuchâteloise d’actions contre le racisme.
Domaine(s) :
société
Patrick Chamoiseau
Né à Fort-de-France (Martinique) en 1953, couronné du prix Goncourt pour son roman Texaco (Gallimard, 1992), Patrick Chamoiseau est l’une des grandes voix de la littérature contemporaine. Son œuvre éclectique comporte des contes, des manifestes, des essais historiques et autobiographiques dont la langue, hautement poétique, est marquée par la culture créole. Dans ses publications les plus récentes, « Le Conteur, la nuit et le panier » (Seuil, 2021) et « Le Vent du nord dans les fougères glacées » (Seuil, 2022), Patrick Chamoiseau revient sur la figure fondatrice du conteur antillais tout en expérimentant les possibilités formelles, poétiques et relationnelles offertes par ce qu’il nomme des « organismes narratifs ".
Eva Baehler
Eva Baehler enseigne le français au Lycée Blaise-Cendras. Elle a consacré sa thèse de doctorat à la question de l’intertextualité dans l’œuvre de Patrick Chamoiseau.
L’agroécologie
Des pistes d’action pour faire face à la crise environnementale
L’agroécologie se caractérise par une agriculture respectueuse des dynamiques naturelles, adaptée aux conditions locales, dans leurs dimensions environnementales et sociales. Elle veut œuvrer aussi en faveur de la santé humaine et de la sécurité alimentaire. Elle évite ainsi dans la mesure du possibles les pesticides et elle se pratique à une petite échelle, misant sur la coopération, et fonctionnant le plus souvent grâce aux circuits courts.
Cette table ronde nous permettra de saisir la multiplicité des pratiques dites « agroécologiques ». Elle mettra en lumière comment elles ouvrent des pistes d’action concrètes et efficaces en regard de la crise environnementale. Il s’agit de réfléchir collectivement aux moyens de renforcer ces initiatives positives et d’augmenter la durabilité de nos systèmes alimentaires.
La table ronde sera modérée par Jérémie Forney, professeur au département d’ethnologie à l’Université de Neuchâtel, spécialiste du monde agricole suisse.
En collaboration avec les Artisans de la transition. Dans le cadre de la campagne œcuménique de carême 2023 des trois œuvres d’entraide des Eglises : l’EPER, Action de Carême et Être Partenaires.
Domaine(s) :
environnement
Alex Aebi
Alex Aebi est Maître d’Enseignement et de Recherche en agroécologie à l’Université de Neuchâtel. Après une thèse de doctorat en entomologie, il s’est tourné vers une recherche plus appliquée en dirigeant un groupe travaillant sur la lutte biologique et les insectes invasifs à l’Agroscope. Il y a 6 ans, il a pris ses fonctions à l’Université de Neuchâtel où il est responsable d’un bachelor en biologie ethnologie. Il s’est formé en sciences sociales en menant des projets de recherche, au côté de professeurs de l’Institut d’ethnologie.
Diary Ratsimanarihaja
Diary Ratsimanarihaja, est née et a grandi à Madagascar, où elle a poursuivi des études pour devenir ingénieure agronome. Un choix pertinent dans un pays où 80% de la population dépend de l’agriculture. Elle s’est ensuite spécialisée en agroéconomie et obtient un diplôme de l’IHEID Genève en Politique et pratique du développement. Elle est actuellement membre de la coordination d’Action de Carême à Madagascar. En tant que responsable des thématiques agroécologie et changements climatiques, elle met son savoir et son énergie au service des populations locales dans le but de renforcer leur sécurité alimentaire et leur autonomie économique.
Danielle Rouiller
Depuis plus de 20 ans, Danielle Rouiller, agricultrice bio s’occupe de l’ancien domaine de l’Ecole d’Agriculture du site Evologia à Cernier. Elle s’engage activement pour des systèmes de production durables.
Jérémie Forney
Jérémie Forney a suivi toutes ses études à l’UniNE. Il passe sa licence en 2002, travaille ensuite sur différents projets ici et ailleurs, et est engagé comme assistant en 2005. Doctorat en ethnologie en 2010. Puis il collectionnera les bourses FNS : post-doc à l’Université d’Otago en Nouvelle-Zélande, recherche Ambizione à la Haute école spécialisée bernoise (HAFL), et depuis 2015, il est professeur boursier à l’UniNE et dirige une recherche sur les enjeux environnementaux liés à la production de nos aliments.
La guerre froide réchauffée
Un an de guerre en Ukraine, et après ?
Alexandre Vautravers
La guerre froide réchauffée
Un an de guerre en Ukraine, et après ?
Alexandre Vautravers
Le conflit armé le plus grave depuis un demi-siècle ébranle les certitudes et les « progrès » réalisés depuis l’éclatement de l’URSS. Quels sont les objectifs, les enjeux, les leçons ? À quels scénarios peut-on s’attendre? Et comment cette guerre pourrait-elle se conclure ? Il faut réapprendre à lire le monde. Les « dividendes de la paix » sont révolues depuis longtemps et le monde se réarme. L’usage de la force se banalise. On reparle désormais de sécurité, d’État et de frontières. Quels impacts sur la communauté internationale, la paix et le droit, la mondialisation et l’économie de demain ? Le conflit en Ukraine annonce t-il d’autres conflits, encore plus considérables et existentiels ?
Depuis 2015, Alexandre Vautravers est chargé de mission au Département de la sécurité, de la population et de la santé (DSPS) de l’État de Genève. Chargé des questions touchant à l’organisation et à la réforme de la police et de la protection civile. il est aujourd’hui responsable de la coordination de la réponse genevoise à la situation ukrainienne. Colonel d’état-major général (EMG) et commandant en second de la brigade mécanisée 1 jusqu’en 2019, Alexandre Vautravers est depuis 2006 rédacteur en chef de la Revue militaire suisse (RMS+). Depuis 2019, il sert aussi en tant que sous-chef d’état-major auprès du chef de l’Armée suisse, au sein de l’état-major militaire stratégique (MSS). Ancien chef de bataillon et expérimenté dans les missions de soutien à la paix, il est également directeur scientifique du Centre d’Histoire et de Prospective Militaires (CHPM) à Pully. Alexandre Vautravers a créé et coordonné le programme de CAS/MAS en Sécurité globale et résolution des conflits à l’Université de Genève, après avoir enseigné dans plusieurs universités à Accra, Beijing, Londres, Oxford ou Téhéran. Il enseigne de plus les Relations internationales à Genève depuis 2006. Docteur en Histoire et en Sciences économiques, ses domaines de recherche et de publication sont les relations internationales et les questions de sécurité, l’évolution des conflits armés et celle de la technologie de l’industrie d’armement ainsi que les questions humanitaires.
Artiste, photographe, éditrice : un double parcours
Géraldine Lay
Artiste, photographe, éditrice : un double parcours
Géraldine Lay
Geraldine Lay reviendra sur sa carrière de photographe auteur en parlant de sa formation, de ses influences et de la façon dont a évolué son travail au fil des résidences, de ses découvertes personnelles et aussi de ses contacts avec le milieu de l’édition qu’elle fréquente au quotidien comme éditrice dans le domaine de la photographie. Durant cette conférence, elle témoignera des rapports particuliers qui se nouent avec les artistes, les conservateurs et les historiens dans ce domaine. Et elle s’interrogera sur la spécificité de l’édition photographique, sur son évolution, et sa place aujourd’hui dans l’édition artistique en général.
La conférence sera suivie des projections de la Nuit de la Photo (dès 19h).
En partenariat avec la Nuit de la Photo dans le cadre de sa 10e édition. www.nuitdelaphoto.ch
Domaine(s) :
arts
Géraldine Lay
Originaire de Bourgogne, Géraldine Lay a obtenu une maîtrise d’Histoire de l’art à Lyon II en 1994, avant d’être diplômée en 1997 de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles où elle réside depuis. Elle a débuté son expérience professionnelle au service fabrication Beaux-livres des éditions Actes Sud, dont elle deviendra responsable à partir de 2000 après une formation aux métiers du livre à Nantes, le CECOFOP. En 2019, elle a été nommée éditrice pour la Photographie et l’Art contemporain au sein de la même maison d’édition. Elle poursuit en parallèle un travail de photographe, représentée par la Galerie le Réverbère à Lyon depuis 2005. Son travail, est le fruit de la manière singulière dont elle recourt à la photographie pour illustrer son appréhension du monde.
Vernissage de l’exposition de Géraldine Lay
Commissariat : Galerie Le Réverbère, Lyon et Nuit de la Photo
S’immerger dans le réel et lui donner le souffle d’une fiction, affronter ses contemporains en auteur plus qu’en spectateur, le travail de Géraldine Lay rejoint l’ambition de l’écrivain quand, dans sa démarche de photographe, cohabitent la rigueur descriptive et les saveurs du style. Nourrie d’une passion pour le cinéma et pour la peinture, l’œuvre ancre la photographie dans une recherche profonde sur l’esprit des lieux tel que l’incarnent celles et ceux qu’on y croise, passants ou autochtones. Visitée dans ses latitudes septentrionales, parcourue d’Helsinki à Saint-Pétersbourg et au Nord de l’Angleterre, la vieille Europe prête ses décors à la figuration involontaire des gens, groupes ou individus, qui laisse d’abord croire à une mise en scène. Or, cette aptitude à la fiction feinte par l’instantané qui fige, confortée par le jeu de lumières pleines ou obliques, opère dans l’ensemble des essais jouant sur la ligne qui sépare la réalité cernée par l’artiste et la pièce qu’elle en restitue. Avec les séries « Où commence la scène », « Un mince vernis de réalité » nous ne sommes jamais loin des « Failles ordinaires », où le vrai paraît si vrai qu’on le met en doute avant d’adhérer à l’image, pleinement. Assemblées dans l’exposition, les photographies de villes du Nord ou de résidences en France sont représentatives de la manière singulière dont elle recourt à la photographie pour illustrer son appréhension du monde, plus sensible que documentaire, aussi juste qu’esthétique. (Hervé Le Goff)
Exposition du 17.02 au 6.04.2023
À la suite de la présentation de l’exposition, sera projetée la série Far East de Géraldine Lay ainsi que 2 séries de photographes proches de G. Lay tirées de la programmation de la Nuit de la Photo. Un verre de l’amitié conclura ce vernissage.
En partenariat avec la Nuit de la Photo dans le cadre de sa 10e édition. www.nuitdelaphoto.ch
Domaine(s) :
arts
Géraldine Lay
Géraldine Lay (née en 1972 à Mâcon) vit et travaille à Arles. Elle a récemment exposé aux Rencontres d’Arles en 2018 et 2020, à Chambéry en 2017, à Lyon en 2016 et en 2022, à Dijon en 2021 et, en collectif, à Paris Photo 2018 et au Festival International de Pingyao en Chine en 2016. Quatre monographies ont déjà été éditées : « Où commence la scène » (Ed. Diaphane, 2010), « Failles ordinaires » (Ed. Actes Sud, 2012), « Impromptus » (Ed. Poursuite, 2017), « North End » (Ed. Actes Sud, 2018). Son travail au Japon paraît aux Éditions Poursuite en collaboration avec La Nuit de la Photo en février 2023. Il est également exposé à la galerie Le Réverbère pendant la Biennale de Lyon avec le soutien du CNAP.
Fusion des styles en musique, mythe ou réalité ?
Une évocation de quelques tentatives passées et à venir
Une évocation de quelques tentatives passées et à venir
Pascal Auberson • Ariane Haering • Gaspard Glaus
Le public assistera à la rencontre entre trois musiciens venus d’horizons différents, trois univers artistiques qui se nourriront l’un l’autre pour exprimer le mystère de la magie et tenter à travers lui de mettre ensemble, comme une surprise, des notes et des mots qui s’aiment. Pascal Auberson, Ariane Haering et Gaspard Glaus nous parlent ici de l’indicible, mais, paradoxalement, avec une aisance et une luxuriance que l’on devine, que l’on savoure déjà. Chercher à faire exister une telle fusion représente un défi artistique de taille. Les trois artistes y travaillent avec intensité et passion et seront en résidence à la Salle de musique du 10 au 14 février pour vous offrir, le jour de l’amour et du hasard, Eros, Thanatos & the Sun, un concert-spectacle en création, comme une preuve par l’exemple. L’idée de ce double événement est née en 2020, Ariane, Pascal et Gaspard chacun derrière un écran… Et puis il y eut la rencontre, les rencontres, vraies, enfin, non seulement entre des styles différents, mais entre des êtres humains.
En partenariat avec Perspectives Musiques qui présente «Eros, Thanatos & the Sun», concert-spectacle en création que Pascal Auberson donnera avec la pianiste Ariane Haering et le pianiste, compositeur et arrangeur Gaspard Glaus à la Salle de musique de La Chaux-de-Fonds le 14 février.
Mots clé :
musique
Pascal Auberson
Musicien passionné, multi-instrumentiste exceptionnel, Pascal Auberson explore depuis plus de 40 ans de nombreuses formes artistiques, de la chanson au free jazz, du théâtre à la danse contemporaine, de la danse à la musique de film.
Ariane Haering
Pianiste classique née et ayant grandi à La Chaux-de-Fonds, vivant à Salzburg, Ariane Haering est notamment membre de l’Alban Berg Ensemble Wien et forme avec la pianiste Ardita Statovci l’épicé Duo Ariadita.
Gaspard Glaus
Gaspard Glaus est un pianiste, compositeur et arrangeur à la largeur de vue exceptionnelle. Sur scène et en studio, il a accompagné, notamment, Pascal Auberson, Michel Bühler, Sarcloret, Henri Dès, Maurane, et Graeme Allwright.
La problématique des conflits oubliés
Éclairage sur la situation dans le Tigré et le rôle de l’action humanitaire sur place
Patrick Youssef • Charlotte Touati-Houillon
La problématique des conflits oubliés
Éclairage sur la situation dans le Tigré et le rôle de l’action humanitaire sur place
Patrick Youssef • Charlotte Touati-Houillon
En novembre 2020, des violences armées entre les forces fédérales et régionales ont éclaté dans le Tigré, dans le nord de l’Éthiopie, provoquant d’immenses souffrances pour les personnes qui y vivent. Les affrontements continuent d’avoir lieu et les besoins humanitaires sont énormes dans toute la région. Des centaines de milliers de personnes ont fui leur foyer à la recherche d’un abri et de sécurité. Des familles sont déplacées et séparées. Leurs moyens de subsistance ont été détruits. Le système de santé reste soumis à d’énormes contraintes. Beaucoup comptent sur l’aide humanitaire pour répondre à leurs besoins de base.
Le 31 janvier prochain le Club 44 accueillera en exclusivité une soirée consacrée à la situation dans cette région. Dans un premier temps, l’historienne Charlotte Touati-Houillon, sous la forme d’une courte conférence, reviendra sur les causes de cette guerre, multiples et complexes. Suivra ensuite un temps d’échange avec Patrick Youssef (CICR) sur les actions possibles et les difficultés sur le terrain rencontrées par les organisations humanitaires, avec un éclairage opérationnel plus particulier de l’action humanitaire du Comité international de la Croix-Rouge.
La rencontre sera animée par Monsieur Tony Burgener, ancien délégué du CICR, ancien Directeur de la Chaîne du Bonheur et Président actuel de la Fondation Hirondelle, spécialiste de ces questions.
En collaboration avec le Comité International de la Croix-Rouge (CICR).
Domaine(s) :
coopération au développement
Mots clé :
conflit armé
Patrick Youssef
Patrick Youssef est responsable de la section Afrique du CICR.
Charlotte Touati-Houillon
Charlotte Touati-Houillon, historienne, titulaire d’un doctorat, est spécialiste de l’Ethiopie, chargée de cours à l’université de Lausanne.
Femmes photographes : l’envers de l’objectif
La création de regards alternatifs depuis les années 1970
Clara Bouveresse
Femmes photographes : l’envers de l’objectif
La création de regards alternatifs depuis les années 1970
Clara Bouveresse
À partir des années 1970, de nombreuses femmes font de la photographie un moyen de prendre position et d’affirmer leur regard personnel, à rebours de l’objectivité et de la transparence traditionnellement associées à ce medium. Loin de faire de l’image un document prétendument neutre, elles participent à de multiples combats au moyen de leur appareil. Évitant un regard surplombant, elles revendiquent une approche subjective et incarnée. Certaines, comme Claude Batho ou Eve Arnold, s’emparent de sujets intimes, explorant l’infra ordinaire de scènes quotidiennes, en écho aux idées féministes. Les « non-sujets » que sont les tâches domestiques apparaissent dignes d’être documentés et d’entrer dans le débat public. D’autres, comme Susan Meiselas, transforment la photographie en outil de dialogue et de partage à travers des pratiques collaboratives, en donnant la parole à d’autres femmes pour contrer les stéréotypes. Cette conférence met en lumière leur travail et interroge la place des femmes dans l’histoire et les institutions photographiques.
En partenariat avec La Nuit de la Photo et en collaboration avec Payot Libraire.
Domaine(s) :
arts
Mots clé :
photographie
Clara Bouveresse
Maîtresse de conférences à l’Université d’Evry/Paris Saclay, Clara Bouveresse est notamment l’autrice d’une Histoire de l’agence Magnum. L’art d’être photographe (Ed. Flammarion 2017) et des trois volumes consacrés aux femmes photographes par la collection Photo Poche (Ed. Actes Sud).
Le siècle de Jeanne
L’histoire de la Suisse par la bande dessinée
Fanny Vaucher • Éric Burnand • John Lucien
Le siècle de Jeanne
L’histoire de la Suisse par la bande dessinée
Fanny Vaucher • Éric Burnand • John Lucien
Comment raconter autrement les temps forts de notre passé ? La dessinatrice Fanny Vaucher et le scénariste Eric Burnand veulent rafraîchir la mémoire des Suisses et des Suissesses à l’aide de dessins et de phylactères.
Coauteur·e·s de l’album à succès «Le Siècle d’Emma» qui traite du 20e, ils viennent de publier «Le Siècle de Jeanne» qui relate en bande dessinée les événements marquants du 19e en Suisse.
Au Club 44, Fanny Vaucher et Eric Burnand retraceront les étapes de leur travail en duo depuis l’écriture du scénario jusqu’à la création des planches. Ils évoqueront aussi leur approche, par la bande dessinée, de l’histoire – méconnue – de la Suisse.
Résumé de la BD
«Le Siècle de Jeanne» retrace l’histoire fictive d’une famille prise dans les remous du 19e. Jeanne, fille de paysans révoltés, participe à la jacquerie qui a embrasé les campagnes vaudoises en 1802. Elle est confrontée aux affres de la famine et de l’émigration forcée, provoquées par le changement climatique de 1816. Son fils et son neveu se retrouvent face à face dans la guerre civile de 1847. Et dans les années 1870, sa petite-fille dénonce le travail des enfants, exploités dans les fabriques.
Inspiré de faits réels, «Le Siècle de Jeanne» restitue par la bande dessinée des crises et des événements, souvent méconnus, qui ont profondément marqué le 19e en Suisse. Mais la BD nous plonge aussi dans la vie quotidienne, lumineuse et sombre, d’une femme ordinaire et de sa famille.
Autrice de BD et illustratrice, Fanny Vaucher a publié plusieurs albums. Cofondatrice de La bûche, fanzine collectif de dessinatrices et active au sein de la SCAA – Swiss Comics Artists Association – elle œuvre pour que le statut des artistes de BD soit mieux reconnu.
Éric Burnand
Historien, ancien journaliste à la RTS et producteur de Temps présent, Eric Burnand est passé en 2018 du petit écran aux cases de BD. Devenu scénariste, il écrit des romans graphiques avec l’envie de retracer des épisodes ignorés de notre histoire.
John Lucien
John Lucien est journaliste BD sur Radio Vostok et animateur/producteur du podcast « Complètement des Bulles »
Charlie Chaplin et la musique de ses films
Eugène Chaplin • François Lilienfeld
Charlie Chaplin et la musique de ses films
Eugène Chaplin • François Lilienfeld
Dans le cadre d’un focus consacré à Charlie Chaplin, organisé par le Club 44, le Centre de culture ABC et la Société de Musique, son fils Eugène Chaplin sera présent à notre tribune pour nous présenter différents aspects de la vie et de l’œuvre de son père. Il dialoguera avec le musicologue François Lilienfeld. Il y sera notamment question des musiques qui ont influencé les compositions de Chaplin, de son amitié avec Clara Haskil, mais aussi des problèmes que lui posa la chasse aux sorcières initiée par le Maccarthysme aux États-Unis. De nombreuses anecdotes personnelles enrichiront cette soirée, au cours de laquelle nous pourrons en outre entendre quelques extraits musicaux.
La conférence sera précédée de la projection du film documentaire «La naissance de Charlot» de Serge Bromberg et Éric Lange au Centre de culture ABC le jeudi 8 décembre 2022 à 18h15. Des archives rares et pleines d’émotion qui révèlent un Charlot juvénile et inconnu, et comment un acteur de music-hall anglais devint une star mondiale en réinventant le cinéma.
Ce mini-festival autour de la figure de Charlie Chaplin se poursuivra avec un ciné-concert du TPR et de la Société de musique à L’Heure bleue, le samedi 17 décembre à 18h15. Les films «Charlot l’émigrant» et «Charlot s’évade» seront projetés, avec un accompagnement musical au piano par Paul Lay.
En partenariat avec le Centre de culture ABC, le Théâtre populaire romand et la Société de Musique.
Mots clé :
cinéma
musique
Eugène Chaplin
Eugène Chaplin, fils de Charlie Chaplin, porte le prénom de son grand-père maternel, le dramaturge Eugène O’Neill. Sur les conseils de Charlie Chaplin, Eugène entre à l’illustre Royal academy of dramatic art de Londres et en sort diplômé à 18 ans. Il est ensuite engagé comme régisseur de scène au Grand Théâtre de Genève. Il travaille ensuite aux Mountain studios à Montreux. Puis il est engagé au Montreux Jazz Festival, avant de lancer la maison de production WJC avec Cass Warner et Jermaine Jackson. En 1996, Eugène Chaplin crée le spectacle Smile à Amsterdam. Il rejoint ensuite le Cirque Nock en 2003, dont il est encore aujourd’hui le directeur artistique. En 2005, il est directeur artistique de Pura Passion, spectacle de chevaux et participe en 2006 au court-métrage Circus. Eugène Chaplin participe à de nombreux festivals, il est notamment Président du Festival International du Film de Comédie de Vevey. En mai 2022 au Théâtre du Jorat, il est le narrateur dans la création du spectacle Chaplin Pianissimo, dédié aux musiques de son père. Entouré par deux pianistes, il raconte au travers d’anecdotes et de grands moments la vie et la carrière de son père.
François Lilienfeld
François Lilienfeld est un musicologue, grand connaisseur et pratiquant de musique juive : liturgie, chants yiddish, musique klezmer, auteur de diverses publications et de différents programmes radio en Suisse et en France. Il est aussi rédacteur musical du mensuel culturel « Ensuite », publié à Berne et membre actif de la Société de musique de La Chaux-de-Fonds.
LA CATASTROPHE ÉCOLOGIQUE COMME CATALYSEUR RÉVOLUTIONNAIRE
Au-delà des fausses solutions techniques
Aurélien Barrau
LA CATASTROPHE ÉCOLOGIQUE COMME CATALYSEUR RÉVOLUTIONNAIRE
Au-delà des fausses solutions techniques
Aurélien Barrau
Dans cette conférence, sera dressé un bref état du monde et le caractère fondamentalement systémique de l’effondrement sera mis en avant. L’astrophysicien et militant esquissera quelques lignes d’échappée possible, au-delà du « solutionnisme ingéniérique » qui, pour lui, est intrinsèquement intenable.
Aurélien Barrau est directeur de Centre de Physique Théorique de
Grenoble, Professeur à l’Université Grenoble-Alpes et astrophysicien au
CNRS, membre honoraire de l’Institut Universitaire de France et lauréat
de plusieurs prix scientifiques. Il est également docteur en philosophie et engagé sur les questions écologiques et sociétales.
«Esprit Club 44» - Démocratie ! un spectacle dont vous pourriez être les héros
Barbara Stiegler • Christophe Pébarthe
«Esprit Club 44» - Démocratie ! un spectacle dont vous pourriez être les héros
Barbara Stiegler • Christophe Pébarthe
Le Centre de culture ABC, le Théâtre populaire romand et le Club 44 ont l’honneur et le plaisir de présenter l’avant-première d’une création inédite : Démocratie ! Un spectacle dont vous pourriez être les héros.
Barbara Stiegler, celle qui s’est métamorphosée de philosophe à citoyenne engagée dans la cité revient une deuxième fois dans notre ville dans le cadre de Big Bounce. Elle continue son exploration de nouveaux territoires pour amplifier la pensée et l’action. Elle se met en jeu cette fois dans un format théâtral, avec l’historien de l’antiquité Christophe Pébarthe.
« Qui veut prendre la parole ? ». C’est ainsi que s’ouvraient les assemblées athéniennes. Et que commence ce spectacle. Une philosophe, Barbara Stiegler, et un historien, Christophe Pébarthe, décident de faire de la démocratie un spectacle. Ils la mettent en mots et la jouent comme elle se joue dans leur propre vie, privée et publique, professionnelle, intellectuelle et militante. Placés dans des situations différentes, prise de parole à la tribune, dialogue dans une table ronde, discussion dans un dîner privé, la philosophe et l’historien explorent les territoires de la parole démocratique, sur la démocratie. Et ils nous interpellent. Et si, par le débat et la confrontation avec les spectateurs et les spectatrices, nous pouvions faire advenir ensemble de nouveaux communs, politiques, parce que pensés et décidés ensemble, dans un théâtre, comme il y a 2500 ans ?
En partenariat avec le Centre de culture ABC et le Théâtre populaire romand dans le cadre de BIG BOUNCE : des rebonds pour penser et pour se réapproprier le présent.
En collaboration avec la librairie La Méridienne (tout le week-end).
Domaine(s) :
histoire
société
Barbara Stiegler
Barbara Stiegler est professeure de philosophie à l’Université Bordeaux Montaigne et membre de l’Institut universitaire de France. Initialement spécialisée en philosophie allemande, ses recherches s’inscrivent aujourd’hui dans le champ de la philosophie politique et portent sur l’histoire des libéralismes et de la démocratie. Elle a écrit récemment «« Il faut s’adapter » : Sur un nouvel impératif politique» (Gallimard, 2019), «Du cap aux grèves. Récit d’une mobilisation» (Verdier, 2020), «De la démocratie en pandémie : santé, recherche, éducation» (Gallimard, 2021), «Nietzsche et la vie : une nouvelle histoire de la philosophie» (Gallimard, 2021), «Santé publique année zéro» (Gallimard, 2022).
Christophe Pébarthe
Christophe Pébarthe est maître de conférences à l’Institut Ausonius de l’Université Bordeaux-Montaigne, et spécialiste d’histoire ancienne grecque.
Dans un jeu de discussion ouvert à toutes et à tous (dès 14 ans !), Richard-Emmanuel Eastes apportera dans cet atelier des ressources et des outils pour construire de manière réconciliante « le désaccord ». Il nous rendra attentif aux mécanismes de construction d’une opinion à travers un exercice pratique de discussion.
Professeur agrégé de chimie, docteur en sciences de l’éducation et en
philosophie, auteur de plusieurs ouvrages sur la science et l’éducation, Richard-Emmanuel Eastes coordonne le centre de soutien à l’enseignement supérieur de la HES-SO. En parallèle, il est chercheur associé au STS Lab de l’Université de Lausanne et dirige la société de conseil en communication scientifique et en ingénierie cognitive SEGALLIS.
«Esprit Club 44» - Le courage de la nuance
Ou comment résister à la brutalisation du débat
Jean Birnbaum
«Esprit Club 44» - Le courage de la nuance
Ou comment résister à la brutalisation du débat
Jean Birnbaum
La question de la nuance n’est pas pour Jean Birnbaum une question théorique. Elle s’impose comme une urgence à la fois intime et politique. Il constate, aussi bien sur les réseaux sociaux que dans les relations avec des proches, que les conversations ont tendance à se durcir, que le combat remplace le débat. Il est devenu de plus en plus difficile de faire droit à la complexité. Il voudrait donc faire une sorte de « câlin mélancolique » à des personnes comme lui, qui se reconnaissent dans cette formule d’Albert Camus : « nous étouffons parmi des gens qui pensent avoir absolument raison ». Car la fin des fins, c’est l’arrogance qui est impuissante, et c’est la nuance qui permet de tenir bon, de se tenir bien.
Rédacteur en chef du « Monde des Livres », Jean Birnbaum est l’auteur de plusieurs essais, notamment « Un silence religieux. La gauche face au djihadisme » (Ed. Seuil, 2016, Prix Aujourd’hui). Son dernier ouvrage, « Le Courage de la nuance », est paru chez Seuil en 2021.
«Esprit Club 44»
3 jours de conférences, rencontres, atelier et pièce de théâtre.
«Esprit Club 44»
3 jours de conférences, rencontres, atelier et pièce de théâtre.
Aujourd’hui, nous craignons toutes et tous la polarisation croissante des avis. Cette tendance stérile rappelle de manière inquiétante le climat dans lequel le Club 44 a été créé, en 1944. Il apparaissait alors vital d’offrir un espace où la parole pouvait être libre. Cette année, nous célébrons cet esprit particulier le temps d’un week-end avec Jean Birnbaum, Richard-Emmanuel Eastes et Christophe Pébarthe et Barbara Stiegler.
Détail de chaque événement sur nos programmes et notre site internet.
La question du sens hante les contemporains des 20e et 21e siècles, comme individus (le « sens de la vie ») et comme membres de grands collectifs (les nations, par exemple), pris dans les mutations et les cataclysmes de la modernité (industrialisation et urbanisation, conflits, catastrophe écologique…). Le « sens » s’est étiolé avec la disparition progressive des grands récits qui structuraient notre intelligence du temps qui passe - le providentialisme chrétien, dont le retrait a laissé un vide béant - mais aussi avec les échecs des religions politiques du 20e siècle, dont le fascisme, le nazisme et le stalinisme furent sans doute les plus puissantes. Que reste-t-il, désormais, pour donner sens ? La disparition des grands discours et des grands récits est-elle forcément un drame, ou bien une invitation, plutôt heureuse finalement, à nous interroger, de manière décisive, sur notre manière de lire et de vivre le temps ? Une pratique de l’histoire comme discipline scientifique et littéraire, comme partie intégrante des Humanités, nous offre peut-être une manière intelligente de nous tenir dans le devenir, de nous inscrire dans le vivant et d’habiter le monde en être pleinement humain.
Johann Chapoutot est professeur d’Histoire contemporaine à la Sorbonne (Sorbonne Université), titulaire de la chaire d’histoire des mondes germaniques et de la modernité occidentale. Auteur de dix ouvrages traduits dans quinze langues, il a vu son travail couronné par une dizaine de prix français et internationaux. On retiendra notamment « Le nazisme et l’antiquité » (Ed. PUF, 2008, rééd. 2012), « La loi du sang. Penser et agir en nazi » (Ed. Gallimard, 2014, rééd. 2020), « La révolution culturelle nazie » (Ed. Gallimard, 2017, rééd. 2022). Il a également publié « Le grand récit. Introduction à l’histoire de notre temps » (Ed. PUF, 2021) ainsi que « Les 100 mots de l’histoire » (Ed. PUF, Que Sais-Je, 2021).
«Le Mage du Kremlin»
Au cœur du pouvoir russe
Giuliano da Empoli • Manuela Salvi
«Le Mage du Kremlin»
Au cœur du pouvoir russe
Giuliano da Empoli • Manuela Salvi
Giuliano da Empoli interviendra à notre tribune en écho à son ouvrage «Le Mage du Kremlin», qui a rencontré un grand succès public et médiatique depuis sa parution ce printemps. Le « mage du Kremlin », c’est l’énigmatique Vadim Baranov qui fut metteur en scène puis producteur d’émissions de télé-réalité avant de devenir l’éminence grise de Poutine, dit le Tsar. Après sa démission du poste de conseiller politique, les légendes sur son compte se multiplient, sans que nul puisse démêler le faux du vrai. Jusqu’à ce que, une nuit, il confie son histoire au narrateur de ce livre... Le récit brillant du politologue italo-suisse nous plonge au cœur du pouvoir russe, où courtisans et oligarques se livrent une guerre de tous les instants. Et où Vadim, devenu le principal spin doctor du régime, transforme un pays entier en un théâtre politique, où il n’est d’autre réalité que l’accomplissement des souhaits du Tsar. Mais Vadim n’est pas un ambitieux comme les autres : entraîné dans les arcanes de plus en plus sombres du système qu’il a contribué à construire, ce poète égaré parmi les loups fera tout pour s’en sortir. De la guerre en Tchétchénie à la crise ukrainienne, en passant par les Jeux olympiques de Sotchi, «Le mage du Kremlin» est considéré comme le grand roman de la Russie contemporaine. Dévoilant les dessous de l’ère Poutine, il offre une sublime méditation sur le pouvoir.
Giuliano da Empoli, né en 1973 à Neuilly-sur-Seine, est un écrivain et conseiller politique italo-suisse. Il est le président de Volta, un think tank basé à Milan, et enseigne à Sciences-Po Paris.
Manuela Salvi
Journaliste à la RTS, Manuela Salvi invite régulièrement les intellectuels qui forgent la pensée du temps présent dans l’émission «À voix haute».
Le Club 44 est très honoré de présenter la première exposition de photographies de la créatrice Dominique de Rivaz mise à l’honneur cet automne par une vaste rétrospective organisée par la cinémathèque suisse. Les « petites gens » comme les nomme avec tendresse A. Tchekhov, la Russie des petites gens est celle du cœur de Dominique de Rivaz. La Russie des extrêmes est celle de son désir : la presqu’île de Kanine, au nord d’Arkhangelsk et l’enclave de Kaliningrad sur la Baltique… Les ouvrages dont sont extraits les images présentées au Club 44, « Kaliningrad, la petite Russie d’Europe » et « Les Hommes de sable de Choïna » ont vu le jour par amour : des mots qui, en cette année de guerre, résonnent tels une cloche fêlée.
À l’occasion du vernissage, Dominique de Rivaz conversera longuement à la tribune du Club 44 avec le journaliste Patrick Ferla (18h15 – 19h30)
Licenciée ès Histoire et Littérature, Dominique de Rivaz participe en 1978, Super-8 au poing, à l’émission des télévisions francophones La Course autour du monde. Plutôt que le journalisme, elle choisit ensuite le cinéma : elle obtient en 2004 le Prix du cinéma suisse pour «Mein Name ist Bach». Elle amorce une œuvre littéraire, Douchinka, La Poussette, Rose Envy, et photographique, avec «Sans début ni fin – Le Chemin du Mur de Berlin», «Les Hommes de sable de Choïna«, »Kaliningrad,la petite Russie d’Europe». Depuis 2014 elle réalise des essais documentaires, «Élégie pour un phare» et «Un selfie avec Anton Tchekhov». Elle partage sa vie entre Berne et Berlin.