Depuis 1957, toutes les conférences sont enregistrées. À ce jour, le fonds d’archives sonores du Club 44 comporte 250 bandes magnétiques et 1’690 cassettes audio auxquelles se sont ajoutés les enregistrements numériques depuis 2005. Les conférences ont été sauvegardées par la création de copies numériques, ceci grâce au soutien financier de Memoriav, association pour la sauvegarde de la mémoire audiovisuelle suisse. Jusqu’à présent, ce fonds n’était accessible que sur rendez-vous au Département audiovisuel (DAV) de la Bibliothèque de la ville de La Chaux-de-Fonds.
Les contributions volontaires sont toutefois bienvenues pour aider à l’entretien des installations et au maintien d’une offre de qualité. Informations bancaires : Association Club 44 – cH82 0900 0000 2300 2573 1
Comme la programmation touche à de très nombreuses thématiques, les personnalités invitées proviennent de toutes les disciplines. Des orateurs illustres se sont exprimés au Club 44 que vous pouvez ré-écouter : Jean-Paul Sartre, François Mitterrand, Ella Maillart, Nicolas Bouvier, François Truffaut, Henri Guillemin, Jeanne Hersch, Mario Botta,… Et plus récemment ce sont Bernard Stiegler, Axel Kahn, Christine Ockrent, Raphaël Enthoven, Marcel Rufo, Maylis de Kerangal, Enrico Letta, Cyril Dion, Julia de Funès, David Dufresne, Omar Porras, Sylvain Tesson, Alexandre Adler, Boris Cyrulnik, Edwy Plenel, Amandine Gay, Leili Anvar, René Prêtre, Pierre Hazan, Frédéric Lenoir, Christian Lutz, Claire Nouvian, Jacques Dubochet, Hubert Reeves, Peter Sloterdijk, Pap Ndiaye, Léonora Miano, Francis Kéré, Georges Didi-Huberman, Cynthia Fleury, Alain Damasio, Baptiste Morizot, Vinciane Despret, Barbara Stiegler, Laure Adler, Édouard Louis ou Delphine Horvilleur qui, parmi de très nombreux autres, ont honoré le Club 44 de leur présence.
Si vous deviez constater des erreurs, nous vous serions reconnaissants de nous les signaler en écrivant à mediatheque@club-44.ch car notre base de données est appelée à s’améliorer grâce notamment à l’attention de ses visiteurs. D’avance, merci !
Médiathèque
Conséquences géopolitiques de la guerre en Ukraine
Pascal Boniface
Conséquences géopolitiques de la guerre en Ukraine
Pascal Boniface
La guerre en Ukraine s’installe dans la durée et débouche sur une redistribution globale des cartes géopolitiques. Quels sont les nouveaux rapports de force et nouvelles lignes de fracture qui en sont issus ? Ce conflit va-t-il reconfigurer l’ordre mondial ou simplement faire évoluer l’existant ? Qui sont les perdants et les gagnants de cet épisode historique ?
En partenariat avec UBS & l’Association Industrielle et Patronale
En collaboration avec La Méridienne
Domaine(s) :
politique
société
Pascal Boniface
Conférencier renommé, Pascal Boniface est le directeur fondateur de l’Institut français des affaires internationales et stratégiques (IRIS), basé à Paris. Il a publié ou édité plus de soixante ouvrages, dont certains livres phares, traitant des relations internationales, de la dissuasion nucléaire et du désarmement, de la sécurité européenne, de la politique internationale française ainsi que du conflit au Moyen-Orient et de son impact en France. Il dirige La Revue internationale et stratégique depuis 1991, et est le rédacteur en chef de L’Année stratégique depuis 1985. Régulièrement présent dans les médias nationaux et internationaux, écrits et audiovisuels, il est aussi l’un des analystes géopolitiques les plus suivis sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter). Il analyse également les questions internationales sur sa propre chaîne YouTube et dans ses podcasts hebdomadaires Comprendre le monde, ainsi que sur son blog (IRIS, Mediapart et personnel). Il a été fait Chevalier du Prix de France pour services éminents rendus à titre public et privé, Officier de la Légion d’honneur et Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres.
Que montre une montre?
Etienne Klein
Gallimard - F. Mantovani
Que montre une montre?
Etienne Klein
Nous avons tendance à considérer que la montre serait le symbole suprême du temps, son incarnation véritable, c’est-à-dire un objet intrinsèquement plus temporel que tous les autres. Mais posons-nous sérieusement la question : que montre au juste une montre ? Du temps, bien sûr ! répondent sans hésiter ceux qui ont la langue bien pendule. Pourtant, l’idée que le temps manifesterait une présence plus forte de lui-même dans tout ce qui relève de l’horlogerie ne va pas de soi. Certes, une montre donne l’heure, nous en sommes bien d’accord, mais montre-t-elle le temps pour autant ? Ne le dissimule-t-elle pas plutôt derrière le masque convaincant d’une mobilité parfaitement régulière, celle de ses aiguilles ?
En collaboration avec La Méridienne et le Musée international d’horlogerie
Domaine(s) :
divers
psychologie
société
Etienne Klein
Etienne Klein est un physicien et philosophe des sciences. Professeur à l’École centrale Paris, docteur en philosophie des sciences, il a créé et dirigé le Laboratoire de recherche sur les sciences de la matière au Commissariat à l’énergie atomique (CEA). En parallèle, il mène une carrière dans le domaine de la vulgarisation notamment autour de la physique quantique et la physique des particules. La question du temps est l’une de ses thématiques de prédilection. Il est l’auteur de nombreux ouvrages qui ont rencontré un succès autant public que critique, distingués aussi de plusieurs prix. Il a notamment publié L’Unité de la physique (PUF, 2000) et aux éditions Flammarion : Les Tactiques de Chronos (2003, prix La Science se livre 2004), Petit Voyage dans le monde des quanta (2004, prix Jean Rostand), Il était sept fois la révolution. Albert Einstein et les autres (2005), Le Facteur temps ne sonne jamais deux fois (2007), Anagrammes renversantes ou le sens caché du monde (2011) En cherchant Majorana, le physicien absolu (2013) Tout n’est pas relatif (2017) et Courts-circuits (2023). Producteur de radio également, il anime actuellement chaque samedi La conversation scientifique sur France culture.
Les Garde-Temps
Luc Debraine
Luc Debraine
Les Garde-Temps
Luc Debraine
À l’occasion du vernissage, dès 19h, Luc Debraine présentera son travail et dialoguera avec Etienne Klein qui a préfacé le livre Les Garde-Temps (Noir sur Blanc, 2023).
Les garde-temps sont des horloges qui gardent un temps précieux : celui de la mémoire. Ils ont été arrêtés nets par des catastrophes naturelles ou humaines, du Titanic à Hiroshima, de Buchenwald aux tours du World Trade Center. Ils affichent encore des moments fatidiques. Certains ont été stoppés volontairement pour marquer une révolution, une libération, un événement singulier. Les garde-temps sont parfois hors d’usage, mais leur silence en dit long sur un destin hors du commun. Ils sont conservés dans des lieux publics, des musées ou chez des particuliers. Ils témoignent d’une volonté : ne pas oublier.
Par la photographie et le texte, Luc Debraine compose une
fresque de ces témoins muets de l’histoire. Il tire parti de sa quête menée pendant deux décennies dans le monde entier, pour interroger la nature profonde de la photographie et du temps. Prendre une image fixe d’une horloge arrêtée revient à suspendre le temps deux fois. Le geste permet de comprendre que la photographie et l’horlogerie, deux arts du temps, ont beaucoup en commun. Roland Barthes le disait : un appareil photo est une horloge à voir.
En partenariat avec les Editions Noir sur Blanc
En collaboration avec La Méridienne & le Musée international
d’horlogerie
Domaine(s) :
arts
PHILOSOPHIE
société
Mots clé :
photographie
temps (durée)
Luc Debraine
Luc Debraine est le directeur du Musée suisse de l’appareil photographique de Vevey. Il est également journaliste, photographe et commissaire d’exposition. Il a été chargé de cours en culture visuelle à l’université de Neuchâtel et est membre des rédactions du journal Le Temps et du magazine L’Hebdo.
ANNULÉ – La troisième guerre mondiale a commencé
Emmanuel Todd
B. Roscot
ANNULÉ – La troisième guerre mondiale a commencé
Emmanuel Todd
Au-delà de l’affrontement militaire entre la Russie et l’Ukraine, l’his-torien et anthropologue français Emmanuel Todd mettra en lumière la dimension idéologique et culturelle de cette guerre. Elle révèle l’émergence d’un nouvel ordre mondial et symbolise l’opposition toujours plus marquée entre l’Occident libéral et la reste du monde. Pour Emmanuel Todd, la Troisième guerre mondiale a bel et bien débuté, du fait d’un triple constat. D’une part, la résistance économique des Russes a pris de court l’Occident. D’un conflit territorial, l’affrontement économique est devenu global et implique des puis-sances telles que la Chine et les États-Unis. D’autre part, le conflit se prolonge et la contre-offensive ukrainienne s’enlise en dépit du soutien militaire et financier massif de l’OTAN, des États-Unis et des pays européens des puissances cobelligérantes. Et de surcroît, cette guerre révèle une fracture mondiale profonde et un conflit idéologique et culturel. « Pour le non-Occident collectif, la Russie affirme un conservatisme moral rassurant, s’érigeant comme un rempart aux transformations de la société occidentale. Ce contexte de guerre mondiale se joue à un niveau plus profond, renvoyant à des valeurs anthropologiques. C’est cette inconscience et cette profondeur qui rendent la confrontation dangereuse. (E.Todd) » Et son issue d’autant plus incertaine.
Docteur en histoire de l’université de Cambridge, il est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris. Historien, démographe et anthropologue, il a publié de nombreux essais, notamment l’ouvrage prémonitoire La Chute Finale (Robert Laffont, 1976) prédisant l’effondrement de l’Union soviétique. Fils du journaliste Olivier Todd, petit-fils de l’écrivain Paul Nizan, il signe plusieurs ouvrages de référence dans le domaine des sciences sociales tels que L’illusion économique (Gallimard, 1998), Après l’Empire, essai sur la décomposition du système américain (Gallimard, 2002). En 2015, Emmanuel Todd publie Qui est Charlie ? Sociologie d’une crise religieuse (Seuil), un ouvrage qui suscite un vif débat dans la presse. Son dernier ouvrage La Troisième Guerre mondiale a commencé paraît au Japon en 2022 et s’est déjà écoulé à plus de 100 000 exemplaires.
Une rentrée de tous les dangers
Hasni Abidi
RTS 19h30
Une rentrée de tous les dangers
Hasni Abidi
Cette conférence remplace celle d’Emmanuel Todd prévue initialement à cette date.
Au-delà de son impact politique et économique sur le continent européen, la guerre en Ukraine entraine l’émergence d’un nouvel ordre mondial : spectaculaire perte d’influence de la France sur le continent africain, front anti-occidental symbolisée par la montée en puissance du Sud Global, élargissement des BRICS à d’autres puissances émergentes comme l’Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis. La réconciliation inattendue entre l’Iran et l’Arabie saoudite ne rassure pas les alliés traditionnels du royaume wahabite. Sur le plan interne, contraints par les revendications populaires, les pouvoirs dans cette région ont introduit des ajustements ayant des conséquences sur la primauté du politique, la place de la religion dans les législations, la séparation des pouvoirs, la place de l’armée et les droits de la femme dans les systèmes juridiques et politiques. Cette région du globe, dont l’immobilisme a longtemps été souligné, est certes la région la plus courtisée au monde, mais elle est soumise à son propre défi : comment réconcilier les dynamiques internes et les contraintes externes ? Le politologue Hasni Abidi analysera les contours des mutations en cours dans l’espace arabo-musulman et les enjeux géopolitiques mondiaux dans le contexte d’une rentrée de tous les dangers.
Hasni ABIDI est politologue, spécialiste de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Il est membre du Panel international sur la sortie de la violence, cofondateur aussi en 1999 du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (CERMAM) à Genève. Titulaire d’un Doctorat en science politique de l’Université de Genève, il assure un séminaire au Global Studies Institute de l’Université de Genève sur « la Politique méditerranéenne de l’UE », un cours sur la « Géopolitique du Moyen-Orient » et un séminaire hebdomadaire sur les «Nouvelles dynamiques institutionnelles au Moyen-Orient ». Chercheur invité à l’Université Paris I durant plusieurs années, il enseigne à Sciences Po. Campus de Menton. Ses travaux portent sur l’évolution politique au Proche et Moyen-Orient et en Afrique du nord et les contours des transitions engagées dans le monde arabe. Focal est mise sur la participation politique des islamistes et la conversion politique et économique des jihadistes. Hasni Abidi a assuré aussi des mandats de recherches pour plusieurs organisations régionales et internationales dont l’UNESCO, CNUCED, UNAOC et le CICR. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et articles sur la région, notamment : Le Moyen-Orient selon Joe Biden, (dir, Erick Bonnier, 2021), Moyen-Orient, le temps des incertitudes (Erick Bonnier, 2018), Petit lexique pour comprendre l’islam et l’islamisme, (Erick Bonnier, 2015) ou encore Le Manifeste des Arabes (Éditions Encre d’Orient, 2011. A paraître en janvier 2024, Nouvelles dynamiques politiques et institutionnelles au Moyen-Orient (Encre d’Orient, Paris).
La journaliste Anne Nivat a été sur le terrain de plusieurs conflits importants, Afghanistan, Irak, Russie, ou même la France ! Elle prépare actuellement un ouvrage approfondi sur la société russe dont elle est une spécialiste reconnue. Elle évoquera au Club 44 les réflexions développées dans ce futur livre en amont de sa parution. Cela permettra de mieux comprendre la complexité du conflit en Ukraine où elle s’est rendue plusieurs fois depuis le début de la guerre. Anne Nivat s’est positionnée depuis ses débuts comme une écrivaine publique au service de celles et ceux qu’on n’entend jamais.
Anne Nivat est docteure en sciences politiques. Reporter de guerre indépendante, elle a vécu dix ans à Moscou basée en tant que correspondante pour des titres de presse francophone tels que Libération, Ouest France, Le Soir, Le Point, la radio RMC. Après avoir couvert seule, des années durant, la Tchétchénie, l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie, depuis une décennie elle porte son regard sur son propre pays. Elle est l’auteure de quatorze livres, dont « Chienne de guerre : une femme reporter en Tchétchénie »(Fayard, 2000), prix Albert-Londres, « Dans quelle France on vit »(Fayard, 2017), « Un continent derrière Poutine ? » (Le Seuil, 2018), « La France de face » (Fayard, 2022), et de deux romans graphiques dont « Dans la gueule du loup » (Marabulles, 2021).
Désinformation économique
ou la tendance à enjoliver les chiffres officiels
Myret Zaki
Désinformation économique
ou la tendance à enjoliver les chiffres officiels
Myret Zaki
Connaissez-vous votre véritable pouvoir d’achat ? Non, car l’indice d’inflation sous-estime certains coûts comme le logement et ne reflète pas le coût de la vie. Qu’en est-il de la statistique du chômage ? Elle exclut les chômeurs découragés, les inactifs, et n’informe pas sur le mal-emploi et le sous-emploi. Et les PIB des grands pays ? Ils sont souvent surestimés. La dette financière ? Sous-estimée. Les taux d’intérêt ? Ils ne reflètent plus le marché. Les principales monnaies ? Leur dévaluation passe inaperçue, sauf face à l’or... dont les cours sont manipulés. Et les rapports annuels des entreprises ? S’ils peuvent faire 500 pages, le marketing y dépasse parfois le reporting, et l’essentiel n’y figure pas toujours. On l’imagine réservée aux régimes autoritaires, mais la désinformation économique existe aussi dans les pays développés. Les statistiques officielles ne reflètent pas toujours l’expérience du plus grand nombre. La politisation des chiffres et l’embellissement des statistiques sont une réalité, souvent masquée par l’extrême mathématisation des calculs. On croirait presque qu’il s’agit de sciences dures, qui seraient apolitiques ; rien n’est plus faux. Derrière chaque chiffre, il y a des hypothèses et des choix de société. Outre la barrière technique, l’indépendance de l’information est menacée par l’essor fulgurant de la communication, du marketing et de la propagande idéologique et militaire du XXIe siècle. Mieux s’informer sur l’état réel de nos sociétés, recouper les informations n’a jamais été aussi primordial. Cet examen s’impose d’autant plus si l’on veut mieux comprendre le phénomène de perte de confiance dans les institutions et dans la parole officielle qui se manifeste dans les pays développés.
Myret Zaki est journaliste économique. Elle a été responsable des suppléments financiers du quotidien Le Temps et rédactrice en chef du magazine économique suisse Bilan. Elle a publié plusieurs best-sellers aux éditions Favre liés à l’actualité financière : « UBS, les dessous d’un scandale » (2008), « Le secret bancaire est mort, vive l’évasion fiscale » (2010), « La fin du dollar » (2011), et « La finance de l’ombre a pris le contrôle » (2016).
«Faire monde»
Rencontre autour de politique relationnelle et d’économie à venir
Rencontre autour de politique relationnelle et d’économie à venir
Felwine Sarr • Eric Tariant
L’économiste et écrivain Felwine Sarr reviendra dans cette rencontre sur les réflexions menées dans deux livres importants pour saisir sa pensée. Tout d’abord, « Habiter le monde, essai de politique relationnelle » (Mémoire d’Encrier, 2017) où il nous invite à se concevoir comme appartenant à un espace plus large que son groupe ethnique, sa nation, à pleinement habiter les histoires et les richesses des cultures plurielles de l’humanité. Autre ouvrage phare, « l’Économie à venir » (Les liens qui Libèrent, 2021). Il appelle dans ce dialogue approfondi avec Gaël Giraud à repenser l’héritage des Lumières, déconstruire le capitalisme, imaginer des gouvernements qui prendraient leurs distances par rapport au réductionnisme capitaliste... Mêlant philosophie, spiritualité, politique et économie, cet échange fluide rappelle que l’économie n’est pas une finalité et insiste sur la nécessité pour l’humanité de se définir un projet plus grand que la maîtrise des instruments. Felwine Sarr appelle constamment dans son œuvre, théorique et littéraire, à une réinvention du politique et du langage, fondamentale pour « habiter l’infini du monde ».
Et le 31 mai, à 20h30 au Centre de culture ABC, Felwine Sarr nous fera l’honneur d’une lecture d’extraits de son dernier roman «Les lieux qu’habitent mes rêves» (Gallimard, 2022), entrecoupée de quelques chansons.
Dans le cadre du Printemps culturel et en collaboration avec la librairie La Méridienne.
En partenariat avec le Centre de culture ABC où Felwine Sarr, le mercredi 31 mai, lira des extraits de son dernier roman, « Les lieux qu’habitent mes rêves » (Gallimard, 2022).
Felwine Sarr
Felwine Sarr est un écrivain et universitaire sénégalais, professeur à l’Université de Duke en Caroline du Nord après avoir enseigné à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis au Sénégal où il est Professeur Titulaire des Universités et agrégé en économie. Ses travaux académiques portent sur l’écologie des savoirs, la philosophie contemporaine africaine, les politiques économiques, l’épistémologie, l’anthropologie économique et l’histoire des idées religieuses. En 2016, il crée avec l’historien Achille Mbembé, « les Ateliers de la pensée de Dakar » qui est une plateforme qui réunit intellectuels et artistes du Continent et des diasporas pour penser les enjeux du monde contemporain. En 2018, il est chargé par le président français avec l’historienne de l’art Benedicte Savoy de rédiger un rapport sur la restitution du patrimoine africain présent dans les musées français. Il a publié à ce jour, « Dahij » (Gallimard, 2009), « 105 Rue Carnot »(Mémoire d’Encrier, 2011), « Méditations africaines » (Mémoire d’Encrier, 2012) « Afrotopia » (Philippe Rey, 2016), « Ishindenshin » (Mémoire d’Encrier, 2017), « Habiter le monde » (Mémoire d’Encrier, 2017), « Écrire l’Afrique-monde » (ouvrage collectif codirigé avec Achille Mbembé, Philippe Rey, 2017), « Restituer le patrimoine africain » (Philippe Rey/Seuil, 2018) avec Benedicte Savoy et « Politique des temps » (codirigé avec Achille Mbembé, Philippe Rey, 2019), « La saveur des derniers mètres » (Philippe Rey, 2021), « Traces » (Actes Sud, 2021), « l’Économie à venir » (Les liens qui Libèrent, 2021) avec Gaël Giraud et « Les lieux qu’habitent mes rêves » (Gallimard, 2022). Il est le coéditeur avec sa maison d’édition Jimsaan du Prix Goncourt 2021 de « La plus secrète mémoire des hommes » de Mohamed Mbougar Sarr.
Dans le cadre du Printemps culturel et en collaboration avec la librairie La Méridienne. En partenariat avec le Centre de culture ABC où Felwine Sarr, le mercredi 31 mai, lira des extraits de son dernier roman, « Les lieux qu’habitent mes rêves » (Gallimard, 2022).
Eric Tariant
Eric Tariant est journaliste indépendant. Il écrit sur l’art, l’écologie et les utopies réelles - des utopies expérimentées qui créent les conditions d’un avenir meilleur - dans les colonnes du quotidien Le Temps, du mensuel Connaissance des arts, du trimestriel WE DEMAIN, et de la revue source.
Le renouveau idéologique en Chine
Quelles conséquences pour le monde ?
Alice Ekman
Le renouveau idéologique en Chine
Quelles conséquences pour le monde ?
Alice Ekman
« La Chine ne peut pas exister sans l’Occident », entend-on souvent. En est-on vraiment sûr ?
Alice Ekman prend acte de la fin d’une époque, celle d’une Chine relativement ouverte, et analyse avec précision le début d’une autre, celle de la dissociation des mondes, et de l’émergence de ce qu’elle dénomme la « bimondialisation », structurée par des groupes de pays ennemis. Car c’est un fait : la Chine se ferme à l’Occident, et aux États-Unis en premier lieu, dans un contexte de tensions commerciales, technologiques mais aussi idéologiques prolongées. En parallèle, Pékin tente de bâtir une coalition alternative de pays, d’élargir son « cercle d’amis », au c œur duquel se trouve la Russie.
La Chine de Xi Jinping est désormais pleinement entrée dans une rude compétition entre systèmes politiques, et semble prête à payer le coût de ses choix géostratégiques. Le commerce n’adoucit pas les mœurs.
Grâce à sa fine connaissance de la politique étrangère chinoise et son travail de synthèse, Alice Ekman parvient par une analyse minutieuse à rendre compte de la nouvelle restructuration du monde, avec clarté et efficacité.
Reconnue comme l’une des meilleures spécialistes européennes de la Chine, Alice Ekman est analyste responsable de l’Asie à l’European Union Institute for Security Studies (EUISS). Parlant le mandarin, ses travaux portent en premier lieu sur la politique intérieure et extérieure de la Chine, les relations Chine-Europe/France, ainsi que sur les enjeux de sécurité en Asie de l’Est. Elle a notamment publié « Rouge vif – l’idéal communiste chinois » (Ed. de l’Observatoire), qui a remporté le prix du livre géopolitique 2020 et le prix Aujourd’hui 2020, et plus récemment « Dernier vol pour Pékin » (Ed. de l’Observatoire, novembre 2022).
Porté en commun avec le Centre du culture ABC, le Musée des
beaux-arts de La Chaux-de-Fonds et le Théâtre populaire romand, le projet « Shaeirat » (poétesses) veut nous faire découvrir des voix féminines de la poésie arabe contemporaine. Celles-ci s’inscrivent dans la lutte politique et sociale comme dans la revendication d’identités singulières. Un court spectacle poétique arabe-français performé dans une épure scénique par l’artiste qui les a écrits est ainsi programmé dans chaque lieu partenaire.
Le Club 44 accueillera en guise de dernier rendez-vous la performance de Soukaina Habiballah. La poétesse entrelace dans « Dodo ya Momo do », les voix d’une grand-mère et de sa petite fille qui se parlent à travers l’absence de la mère, et deux thématiques obsédantes : le trauma post-colonial de la grand-mère et la dépression post-partum de la petite-fille. Sur scène, Soukaina entrecroise les versions arabe et française du cycle de poèmes : elle devient sa propre traductrice. Comme si les deux voix alternaient dans son propre corps, sa propre psyché de poétesse. Comme si les deux femmes des poèmes vivaient en elle. La performance bénéficie d’un environnement sonore créé par Zouheir Atbane à partir de berceuses marocaines collectées auprès de très vieilles femmes dans tous les coins et toutes les langues du Maroc.
La performance sera suivie d’une discussion avec le metteur en scène et porteur du projet Henri Jules Julien. Celle-ci mettra en lumière la spécificité du « projet Shaeirat » et de la poésie arabe féminine, une poésie très peu connue, peu lue, peu traduite, et pourtant d’une grande puissance.
SAMEDI 13 MAI À 18H15
AU THÉÂTRE POPULAIRE ROMAND (TPR)
« Mishwâr » avec Lulu Rafat, la poétesse aux millions de followers, une invitation à déconstruire nos perceptions du monde, des autres et de nous-mêmes.
DIMANCHE 14 MAI À 11H
AU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE LA CHAUX-DE-FONDS
« À la saison des abricots » de Carol Sansour (Palestine), retour sur une histoire de vie tout entière, entre enfance, maternité et désirs inassouvis.
DIMANCHE 14 MAI À 18H & LUNDI 15 MAI À 19H
AU TEMPLE ALLEMAND (CENTRE DE CULTURE ABC)
«Celle qui habitait la maison avant moi» de Rasha Omran, un oratorio
à trois voix : celle en arabe, de la poétesse elle-même ; celle en français de la grande actrice syrienne francophone Nanda Mohammad ; et dans un idiome non identifié, la voix inouïe de l’improvisatrice française Isabelle Duthoit.
En partenariat avec le Centre de culture ABC, le Théâtre Populaire Romand et le Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds.
En collaboration avec la librairie La Méridienne.
Domaine(s) :
arts
Mots clé :
poésie
littérature
Soukaina Habiballah
Soukaina Habiballah est poétesse et romancière marocaine née à Casablanca en 1989. Elle est l’auteure de quatre recueils de poésie – « Un quart de siècle de regard » (Arab Scientific Publishers 2014), « Il n’y a pas besoin de toi » (The house of Poetry 2015), « Cinq papillons sans aile » (The Editions of Rawafid 2017) et « Plan B ». (Almutawassit Editions 2019), du roman « La caserne » (Arab Scientific Publishers 2016) et du recueil de nouvelles « Demain peut-être » (The Editions of Rawafid 2020). Elle a reçu plusieurs prix, dont le prix Buland Al Haidari 2015 pour la poésie arabe et le prix Nadine Shams 2019 pour les scénaristes arabes pour son court métrage « Who Left the Door Open ? ». Elle a été deux fois lauréate du Creative Writing Fund AFAC. Ses poèmes ont été traduits en français, en anglais, en allemand et en espagnol.
De plus en plus de citoyens du monde sont convaincus que la catastrophe écologique en cours ne peut être enrayée qu’en changeant de fond en comble nos relations aux milieux de vie et aux autres qu’humains. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Car un tel bouleversement ne passe pas seulement par des changements d’attitude individuels, une plus grande attention portée aux différentes manifestations du vivant, il passe aussi et surtout par un changement des institutions qui nous ont conduits à transformer les autres qu’humains en ressources, en objets de consommation et instruments de production. Dans quels projets de société cette nécessaire transformation peut-elle s’inscrire ? Et quels sont les moyens d’action pour la faire advenir ? En s’inspirant des données anthropologiques, des luttes territoriales et des combats autochtones, on esquissera la perspective d’une cosmopolitique hybride qui verrait s’articuler des structures étatiques renouvelées et des territoires autonomes dans un foisonnement des modes hétérogènes d’organisation sociale, de manières d’habiter et de cohabiter.
***Exceptionnellement, les réservations sont possibles pour cet événement. En tout temps pour les membres du Club 44, dès le 2 mai pour les non-membres, par email uniquement (info@club-44.ch).
En partenariat avec le Musée d’ethnographie, Neuchâtel. Philippe Descola donnera une conférence à l’aula du MEN le mercredi 10 mai sur « Les Formes du visible ». En partenariat aussi avec l’Université de Neuchâtel ainsi que le Centre de culture ABC et le Théâtre populaire romand dans le cadre de BIG BOUNCE : des rebonds pour penser et pour se réapproprier le présent.
Philippe Descola
Philippe Descola, anthropologue, a été professeur titulaire de la chaire Anthropologie de la nature au Collège de France de 2000 à 2019. Lauréat de la médaille d’or du CNRS en 2012, il est membre étranger de la British Academy et de l’American Academy of Arts and Sciences.
La poésie comme lieu de résistance
La voix poétique des femmes en littérature persane
La voix poétique des femmes en littérature persane
Leili Anvar
Qui tente de retracer l’histoire des femmes et de leurs productions intellectuelles ou artistiques se heurte partout dans le monde et en terre d’Islam en particulier, au silence des textes. Silence des historiens ou des politiciens, des hommes comme des femmes elles-mêmes, fruit de l’ignorance ou de la volonté délibérée de taire la voix des femmes et de les invisibiliser sur la scène publique. Les événements récents en Iran et en Afghanistan ne font que confirmer la permanence de la tension autour de la voix et du corps des femmes dans cette région du monde, alors même qu’elles sont désormais nourries des modèles européens. Or, depuis les débuts de la littérature persane, quelques femmes ont pourtant eu le courage non seulement de composer de la poésie, mais de la rendre publique (ce qui est beaucoup plus problématique). Rabi‘a de Balkh (Xe siècle), Mahsati de Ganja (XIIe siècle), et surtout, Simine Behbahâni, Forough Farrokhzâd et Nadia Anjuùan (XXe siècle) – inspirées des mouvements de libération des femmes en Europe – chacune des femmes évoquées a quelque chose à nous dire de notre rapport au féminin. À travers l’évocation de quelques-unes d’entre elles et une mise en parallèle avec les œuvres de Christine de Pizan, nous essaierons de montrer comment la poésie devient dans cette culture, lieu de résistance et espace de liberté, miroir du destin des femmes.
Dans le cadre de La Semaine de l’Europe et en partenariat avec le Printemps de la poésie qui organise le vendredi 31 mars à 19h30 au Temple du Locle le concert poétique «Liberté, elles chantent ton nom» donné par Leili Anvar, récitante, et Layla Ramezan, pianiste. Ce concert associe des œuvres musicales choisies, inspirées par l’Orient et des lectures de textes et de vers de poétesses iraniennes et afghanes depuis le Xe à nos jours, extraits notamment de l’anthologie «Le cri des femmes afghanes» publiée par Leili Anvar (Bruno Doucey, 2022). Car en Iran, en Afghanistan, comme ici, des femmes lisent et écrivent des vers, des chants, de la poésie. Pour mieux comprendre ce matrimoine persan, le concert sera suivi d’une table ronde intitulée « Musique et poésie : pour ne pas mourir de la réalité ».
En collaboration avec Payot Libraire.
Leili Anvar
Leili Anvar est une spécialiste de la littérature persane. Elle est maître de conférences à l’INALCO, chercheuse et traductrice. Elle a notamment publié : « Le cri des femmes afghanes. Anthologie de poèmes », (Bruno Doucey, 2022), « Leyli et Majnûn » de Jâmi, illustré par les miniatures persanes, traduction en prose poétique (Diane de Selliers, 2021), « Le Cantique des oiseaux de Attâr », traduction en vers (Diane de Selliers, 2014), « Paroles de Vérité, traduction de l’enseignement spirituel d’Ostad Elahi » (Albin Michel, 2017), « Malek Jân Ne’mati, la vie n’est pas courte mais le temps est compté » (Diane de Selliers, 2007), essai sur la vie et l’œuvre de la mystique kurdo-persane Malek Jân Ne’mati suivi d’une anthologie et « Rûmî » (Entrelacs, 2004) essai sur le poète mystique persan Rûmi suivi d’une anthologie.
Le Club 44 s’associe pour la première fois au Musée des beaux-arts, Le Locle (MBAL) pour présenter un cycle de réflexion en écho à leur exposition «Le Plaisir du texte» (24.03 – 18.09.2023). Pendant deux jours, le vendredi au Club 44 et le samedi au MBAL, des rencontres sonderont la place et le rôle social des magazines aujourd’hui et les perspectives de ses futures évolutions. En effet, dans un paysage médiatique radicalement reconfiguré par les nouvelles technologies, le format magazine est repensé, et traverse une mue certaine. Il reste pourtant un objet clé du quotidien, ancré dans notre société et témoin de ses évolutions.
D’autres rencontres suivront le samedi 29 de 10h30 à 15h30 au Musée des beaux-arts, Le Locle (MBAL).
La Suisse romande se distingue dès le 19e siècle par la densité et la diversité de sa presse écrite. Dans ce paysage, la presse magazine va jouer un rôle complémentaire à celui de la presse quotidienne : articulant de manière spécifique le texte et l’image, s’adressant aussi bien à des publics diversifiés tant sur le plan géographique que sociologique, ce secteur est marqué par des aventures au long cours («L’Illustré», «Femina») comme par des épisodes douloureux (la fin de «l’Hebdo» en 2017). Dans une période de transformations profondes du paysage médiatique, dans quelle mesure le magazine garde t’il sa spécificité et son identité.
Durant cette soirée au Club 44, nous porterons un regard particulier sur la presse magazine aujourd’hui. Une introduction de François Vallotton nous permettra de saisir l’histoire récente de ce segment éditorial. Puis les regards croisés de deux acteurs phares du paysage romand, nous permettront d’appréhender les enjeux concrets liés à la presse magazine aujourd’hui. En effet, Ariane Dayer a participé à l’aventure éditoriale de titres emblématique qui ont marqué l’histoire du journalisme romand. Julien Perrot, lui, a créé un magazine, «La Salamandre», une véritable success story. Cette revue fonctionne à contre-pied des modèles traditionnels et peut être une source d’inspiration pour repenser le magazine. Car aujourd’hui, à l’ère numérique, la notion de communauté réelle et le bénéfice social apporté à une région sont des piliers importants pour garantir la survie d’un titre, mais aussi sa nécessité et son rayonnement.
La soirée sera modérée par Séverine Cattin, conservatrice adjointe du MBAL, et par François Vallotton, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Lausanne, spécialiste des médias.
En partenariat avec le Musée des beaux-arts du Locle (MBAL). Dans le cadre de l’exposition Le Plaisir du texte présentée au MBAL (24.03–18.09.23)
Le samedi au MBAL, trois rencontres sur les magazines d’art, féminins
et généralistes permettront de poursuivre cet état des lieux de la place
et du rôle des magazines aujourd’hui, avec notamment Lucy Conticello
(M, le magazine du Monde), Alexandre Lanz (Femina) et Emanuela Mirabelli
(Marie Claire).
Ariane Dayer
Ariane Dayer est rédactrice en chef de la Rédaction Tamedia en Suisse
romande et du « Matin Dimanche ». Titulaire d’une licence en sciences politiques de l’Institut de hautes études internationales (HEI), Ariane Dayer a mené toute sa carrière dans le journalisme. Elle a notamment été rédactrice en chef du magazine « L’Hebdo » de 1997 à 2002. En 2003, elle a fondé l’hebdomadaire satirique « Saturne », qu’elle a dirigé pendant trois ans. Elle a intégré « Le Matin Dimanche » en 2005 et en est devenue la rédactrice en chef dès 2010, après un passage au quotidien « Le Matin », qu’elle a dirigé durant deux ans.
Julien Perrot
En octobre 1983, à l’âge de 11 ans, Julien Perrot écrit le premier numéro de la revue qui va devenir La Revue Salamandre. 40 ans plus tard, ce biologiste passionné est toujours aussi convaincu par la nécessité de réconcilier l’homme avec la vie sauvage. Référence dans l’univers naturaliste, Julien Perrot est régulièrement l’invité des médias en Suisse comme en France.
Séverine Cattin
Historienne de l’art, Séverine Cattin est conservatrice adjointe du Musée des beaux-arts du Locle (MBAL)
François Vallotton
François Vallotton, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Lausanne, spécialiste des médias.
Une exposition de Laure Marville.
Commissariat : Musée des beaux-arts, Le Locle (MBAL).
J’ai vu des pensées attendre sous l’orme est une installation évoquant un décor, réalisée spécialement pour l’occasion, qui mobilise des techniques diverses et chères à l’artiste telles que la linogravure, le dessin, l’écriture ou encore le collage. Des éléments figuratifs, des motifs décoratifs et des fragments de texte se déploient sur les parois de l’espace, à la manière d’un courant de conscience dont l’origine reste ouverte : Est-ce la voix de cette créature ailée prophétique, dont les indications sont condamnées à rester ignorées par les hommes que l’on entend ? S’agit-il simplement de l’artiste qui s’adresse au public ? Serait-ce une spectatrice qui partage un récit ? J’ai vu des pensées attendre sous l’orme utilise un vocabulaire fictionnel, humoristique et poétique pour transmettre des idées qui sont chères à Laure Marville, telles que le décloisonnement des catégories de savoir, le libre accès aux objets de connaissance ou encore l’émancipation des voix minorisées.
Vernissage suivi d’un apéritif dinatoire avec un dj’set (Y Otras Chicas)!
En collaboration avec le Musée des beaux-arts, Le Locle (MBAL)
Domaine(s) :
arts
Laure Marville
Laure Marville (*1990, vit et travaille à Genève) est une artiste diplômée
de la Haute école d’art et de design (HEAD) de Genève. Dans son travail,
elle a souvent recours à la linogravure sur tissu ou sur papier, répétant
des motifs qu’elle découpe et assemble dans des compositions où apparaissent
parfois des fragments de textes. Lauréate de nombreuses bourses
et résidences, elle a participé à des expositions de groupe en Suisse et
à l’étranger, et a entre autres bénéficié d’une exposition personnelle à la
Ferme de la Chapelle, Genève (2021). Parallèlement à son travail d’artiste,
elle est active dans les milieux alternatifs, notamment en tant que curatrice
et co-directrice des espaces d’art Zabriskie Point et Hard Hat à Genève.
Généalogie du soulèvement en Iran
Le mouvement Femme Vie Liberté
Chowra Makaremi
CNRS, Bronze
Généalogie du soulèvement en Iran
Le mouvement Femme Vie Liberté
Chowra Makaremi
Depuis septembre 2022, les Iraniens, souvent jeunes, se sont engagés dans un travail de conquête politique et d’ouverture des possibles qui nous remue à un endroit précis : celui de la possibilité du soulèvement. Chowra Makaremi aimerait porter sur ces événements un regard à double-focale : comprendre, d’un côté, l’actualité d’une révolte qui s’installe au jour le jour dans la durée, avec surprise, audace, incertitude ; déplier, d’un autre côté, l’histoire longue et les enjeux sociaux dans lesquels résonnent ces insurrections. Sans se départir de la distance paradoxale depuis laquelle on observe l’Iran (à travers les écrans), il s’agit de donner à cette irruption spontanée une profondeur de champ qui permet d’en identifier la généalogie multiple, mais aussi de saisir le basculement révolutionnaire irréfutable qu’elle représente, quel qu’en soit le futur.
Chowra Makaremi est anthropologue au CNRS à Paris. Elle a coordonné plusieurs collectifs de recherche sur le contrôle des frontières en Europe. Elle a aussi publié, sur la révolution iranienne, « Le cahier d’Aziz » (Gallimard, 2011) et avec Hannah Darabi « Rue Enghelab. Une révolution par les livres 1979-83 » (Le Bal/Spector, 2019). Elle a réalisé le film « Hitch. Une histoire iranienne » (Alter Ego, France, 78 min., 2019). Elle dirige le programme de recherche ERC Violence, State formation and memory politics: an off-site ethnography of post-revolution Iran.
Pénuries alimentaires :
trop de personnes sur terre, météo ou spéculations ?
Alessandro Stanziani
Pénuries alimentaires :
trop de personnes sur terre, météo ou spéculations ?
Alessandro Stanziani
Malgré les prouesses technologiques et la croissance des économies depuis quatre siècles, la faim dans le monde et la pénurie de céréales, de blé en particulier, constituent encore un problème fondamental. Cela s’explique en partie par l’effet combiné des spéculations marchandes et de la géopolitique du blé. Conflits et spéculations donnent lieu à des pénuries extrêmes alors que des millions de tonnes de blé sont détruites chaque année. Alessandro Stanziani suivra ce lien entre marchés et guerres, population et pénurie, à partir du milieu du 17e siècle avec la mise en place des puissances territoriales et des marchés « modernes », puis avec l’essor de l’agriculture dite moderne, avec l’expansion contemporaine de l’Empire russe d’un côté, des empires occidentaux de l’autre, aux Amériques notamment. Des affrontements qui portent essentiellement sur les céréales et qui se poursuivent au 20e siècle, à l’époque de la guerre froide et de la décolonisation, alors même que des marchés spéculatifs globaux se mettent en place. La fin de la guerre froide et la nouvelle globalisation conduisent à cette convergence entre guerres, géopolitique et spéculations autour des céréales et des blés en particulier.
Alessandro Stanziani nous expliquera pourquoi il est faux d’attribuer l’augmentation des prix des céréales et du blé en particulier uniquement à la guerre en Ukraine ou à la pression démographique (argument récurrent depuis le 18e siècle) et, donc, à l’insuffisance de l’offre comme le suggère la théorie économique. Il nous démontrera que ces pénuries sont liées en effet aux relations longues entre marchés, spéculations et tensions géopolitiques.
Dans le cadre du Festival Histoire et Cité, première édition programmée dans le canton de Neuchâtel.
Verre de l’amitié offert pour marquer le finissage de la manifestation !
Domaine(s) :
économie
environnement
société
Alessandro Stanziani
Alessandro Stanziani est directeur d’études à l’EHESS et directeur de recherche au CNRS (CRH). Il est titulaire de la chaire : Histoire globale des régimes économiques. Il a dirigé deux ouvrages collectifs et publié 150 articles et chapitres d’ouvrage. Il a dernièrement publié « Les métamorphoses du travail contraint » (Paris, Presses de Sciences-Po, 2020) et « Capital Terre. Une Histoire longue du monde d’après » (Actes Sud Payot, 2021). Il a aussi enseigné à Columbia University, à l’Université de Naples, Berlin, Stanford, Princeton, et à l’université de Tokyo (Todai).
Le travail de l’histoire
Un art des déplacements
Patrick Boucheron
Le travail de l’histoire
Un art des déplacements
Patrick Boucheron
L’histoire, aujourd’hui, ne tient plus en place. Saisie par le monde,
troublée par l’effervescence des mémoires, elle aspire à décloisonner
les savoirs et à déplacer les regards. Faut-il s’en inquiéter ? Oui sans
doute si on attend d’elle qu’elle nous conforte dans nos certitudes,
qu’elle rassure nos identités, qu’elle consolide nos continuités.
Mais on peut aussi penser que cette hygiène de l’inquiétude est
susceptible de nous aider à relancer le pari de l’universel. C’est la
position que l’on défendra ici, en s’appuyant sur différents exemples
développés par l’historiographie d’aujourd’hui, notamment pour la
période médiévale, mais pas seulement. En suivant notamment les
voyageurs et les découvreurs, de l’époque antique aux aventuriers
d’un monde devenu clos au XIXe siècle, on cherche aussi à rappeler
que l’histoire est l’art de se ménager des surprises.
En partenariat avec Payot Libraire et dans le cadre du Printemps culturel.
Domaine(s) :
histoire
Patrick Boucheron
Patrick Boucheron est professeur au Collège de France. Membre du comité de rédaction de la revue «L’Histoire» et directeur des publications de la Sorbonne, il s’intéresse à l’écriture et à l’épistémologie de la discipline historique. Il a consacré de nombreux travaux à l’histoire politique et urbaine de l’Italie de la Renaissance, depuis sa thèse «Le Pouvoir de bâtir. Urbanisme et politique édilitaire à Milan, XIVe-XVe siècles» (École française de Rome, 1998). Il a notamment publié « Ce que peut l’histoire » (Fayard, 2016), « Un été avec Machiavel » (Éd. des Équateurs, 2017), « La Trace et l’aura : Vies posthumes d’Ambroise de Milan (IVe-XVIe siècle) » (Seuil, 2019), « Quand l’histoire fait dates : Dix manières de créer l’évènement » (Seuil, 2022). Il est le présentateur de l’émission diffusée sur ARTE «Quand l’histoire fait dates».
Le 1er mars, une histoire européenne ?
Sylvie Aprile • Irène Herrmann
Le 1er mars, une histoire européenne ?
Sylvie Aprile • Irène Herrmann
Cette rencontre s’inscrit dans le programme des festivités commémoratives organisées par le canton de Neuchâtel en 2023. Elle inaugure un cycle de réflexion composé de trois séances thématiques qui se tiendront au printemps dans des institutions culturelles emblématiques du canton. Chacune d’entre elles verra deux spécialistes, aussi bien suisses qu’internationaux, dialoguer, entre eux et avec le public, autour des enjeux locaux, transnationaux et globaux des révolutions du milieu du XIXe siècle et de leurs inscriptions dans le temps.
La première conférence qui aura lieu au Club 44 interrogera notamment l’inscription de la révolution neuchâteloise non seulement dans le processus révolutionnaire helvétique ayant abouti en septembre 1848 à la création de la Suisse moderne, mais aussi dans le mouvement du Printemps des peuples ayant suscité de profondes mutations politiques dans l’ensemble de l’Europe.
En partenariat avec la Société d’histoire et d’archéologie du canton de Neuchâtel (SHAN), la Société d’histoire de la révolution de 1848 et des révolutions du XIXe siècle (RH19) et le NCCR – On the move.
Domaine(s) :
histoire
Sylvie Aprile
Sylvie Aprile est professeure d’histoire contemporaine à l’Université Paris Nanterre. Elle est spécialiste de l’histoire politique et sociale de l’Europe du XIXe siècle, et en particulier de l’histoire des révolutions de 1848.
Irène Herrmann
Irène Herrmann est professeure d’histoire transnationale de la Suisse à l’Université de Genève. Elle est spécialiste de la gestion des conflits, des usages partisans du passé, des mécanismes conceptuels et de la réception du politique dans la Suisse des XIXe et XXe siècles.
Frères migrants
« un monde est en eux, un autre monde s’ouvre en nous »
« un monde est en eux, un autre monde s’ouvre en nous »
Patrick Chamoiseau • Eva Baehler
Dans un dialogue avec Eva Baehler, Patrick Chamoiseau évoquera «Frères migrants» (Seuil, 2017), un texte à mi-chemin entre l’essai et le manifeste réfléchissant au drame des flux migratoires actuels. S’il rend hommage aux innombrables errants en provenance d’Irak, d’Afghanistan, d’Érythrée, du Soudan ou encore de Syrie, refoulés aux portes de l’Europe ou réduits à survivre de manière indigne au cœur même des jungles urbaines et périurbaines des villes occidentales, «Frères migrants» se révèle toutefois bien plus qu’une ode de circonstance. Chamoiseau y dénonce avec virulence la « barbarie néo-libérale qui a verrouillé le monde », un système déshumanisant qu’il situe dans le sillage de l’idéologie coloniale. Le gouffre méditerranéen où tant de migrants s’abîment encore ravive ainsi le souvenir de la traite atlantique, de la déportation et de l’asservissement massif de ceux qu’Édouard Glissant appelait les « migrants nus », dépossédés de tout. Mais face aux barbaries d’hier et d’aujourd’hui, Chamoiseau refuse de céder au désenchantement ou à l’oubli : par l’écriture poétique, il tente au contraire d’esquisser la voie d’un autre imaginaire relationnel.
En partenariat avec l’Université de Neuchâtel et en collaboration avec la librairie La Méridienne. Dans le cadre du Printemps culturel et de la Semaine neuchâteloise d’actions contre le racisme.
Domaine(s) :
société
Patrick Chamoiseau
Né à Fort-de-France (Martinique) en 1953, couronné du prix Goncourt pour son roman Texaco (Gallimard, 1992), Patrick Chamoiseau est l’une des grandes voix de la littérature contemporaine. Son œuvre éclectique comporte des contes, des manifestes, des essais historiques et autobiographiques dont la langue, hautement poétique, est marquée par la culture créole. Dans ses publications les plus récentes, « Le Conteur, la nuit et le panier » (Seuil, 2021) et « Le Vent du nord dans les fougères glacées » (Seuil, 2022), Patrick Chamoiseau revient sur la figure fondatrice du conteur antillais tout en expérimentant les possibilités formelles, poétiques et relationnelles offertes par ce qu’il nomme des « organismes narratifs ".
Eva Baehler
Eva Baehler enseigne le français au Lycée Blaise-Cendras. Elle a consacré sa thèse de doctorat à la question de l’intertextualité dans l’œuvre de Patrick Chamoiseau.
L’agroécologie
Des pistes d’action pour faire face à la crise environnementale
L’agroécologie se caractérise par une agriculture respectueuse des dynamiques naturelles, adaptée aux conditions locales, dans leurs dimensions environnementales et sociales. Elle veut œuvrer aussi en faveur de la santé humaine et de la sécurité alimentaire. Elle évite ainsi dans la mesure du possibles les pesticides et elle se pratique à une petite échelle, misant sur la coopération, et fonctionnant le plus souvent grâce aux circuits courts.
Cette table ronde nous permettra de saisir la multiplicité des pratiques dites « agroécologiques ». Elle mettra en lumière comment elles ouvrent des pistes d’action concrètes et efficaces en regard de la crise environnementale. Il s’agit de réfléchir collectivement aux moyens de renforcer ces initiatives positives et d’augmenter la durabilité de nos systèmes alimentaires.
La table ronde sera modérée par Jérémie Forney, professeur au département d’ethnologie à l’Université de Neuchâtel, spécialiste du monde agricole suisse.
En collaboration avec les Artisans de la transition. Dans le cadre de la campagne œcuménique de carême 2023 des trois œuvres d’entraide des Eglises : l’EPER, Action de Carême et Être Partenaires.
Domaine(s) :
environnement
Alex Aebi
Alex Aebi est Maître d’Enseignement et de Recherche en agroécologie à l’Université de Neuchâtel. Après une thèse de doctorat en entomologie, il s’est tourné vers une recherche plus appliquée en dirigeant un groupe travaillant sur la lutte biologique et les insectes invasifs à l’Agroscope. Il y a 6 ans, il a pris ses fonctions à l’Université de Neuchâtel où il est responsable d’un bachelor en biologie ethnologie. Il s’est formé en sciences sociales en menant des projets de recherche, au côté de professeurs de l’Institut d’ethnologie.
Diary Ratsimanarihaja
Diary Ratsimanarihaja, est née et a grandi à Madagascar, où elle a poursuivi des études pour devenir ingénieure agronome. Un choix pertinent dans un pays où 80% de la population dépend de l’agriculture. Elle s’est ensuite spécialisée en agroéconomie et obtient un diplôme de l’IHEID Genève en Politique et pratique du développement. Elle est actuellement membre de la coordination d’Action de Carême à Madagascar. En tant que responsable des thématiques agroécologie et changements climatiques, elle met son savoir et son énergie au service des populations locales dans le but de renforcer leur sécurité alimentaire et leur autonomie économique.
Danielle Rouiller
Depuis plus de 20 ans, Danielle Rouiller, agricultrice bio s’occupe de l’ancien domaine de l’Ecole d’Agriculture du site Evologia à Cernier. Elle s’engage activement pour des systèmes de production durables.
Jérémie Forney
Jérémie Forney a suivi toutes ses études à l’UniNE. Il passe sa licence en 2002, travaille ensuite sur différents projets ici et ailleurs, et est engagé comme assistant en 2005. Doctorat en ethnologie en 2010. Puis il collectionnera les bourses FNS : post-doc à l’Université d’Otago en Nouvelle-Zélande, recherche Ambizione à la Haute école spécialisée bernoise (HAFL), et depuis 2015, il est professeur boursier à l’UniNE et dirige une recherche sur les enjeux environnementaux liés à la production de nos aliments.