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Charles-Albert Cingria, un écrivain suisse méconnu
Pierre-Olivier Walzer
Charles-Albert Cingria, un écrivain suisse méconnu
Pierre-Olivier Walzer
Pierre-Olivier Walzer (POW), professeur à l’université de Berne, est le président de l’association des Amis de Charles-Albert Cingria. Dans son exposé, il tente d’expliquer pourquoi l’écrivain suisse Cingria reste méconnu du public. POW compare Cingria à Ramuz et s’insurge contre le fait que Cingria soit si injustement oublié. Selon lui, les deux écrivains méritent autant l’un que l’autre d’être reconnus. Toutefois, il précise qu’une publication rassemblant l’intégralité des oeuves de Cingria vient de paraître chez l’Age d’Homme et qu’il espére que cela contribuera à mieux faire connaître "l’une des plus grandes figures de l’expression littéraire romande du XXe siècle".
Monsieur Pierre-Olivier Walzer (PW), professeur à la Faculté des Lettres de l’Université de Berne, présente dans cet exposé l’expérience de l’amour dont Paul Valéry dispose et les leçons qu’il en tire à travers son oeuvre littéraire. La première partie de l’exposé de PW est consacrée au parcours de vie de Paul Valéry, qui fut une illustration de son époque et l’un des quatre plus grands écrivains du premier quart du siècle. Sa vie est parsemée de rencontres (Gide, Mallarmé) qui vont avoir une influence importante sur son oeuvre. A l’âge de 20 ans, Valéry tombe réellement amoureux pour la première fois. Cette femme, à qui il ne va pourtant jamais adresser la parole, le fait énormément souffrir. Il est lui-même étonné par cet événement qui le paralyse. En octobre 1892, ce qui a été nommé "la nuit de Gênes" va révéler au poète son destin. Durant cette nuit, Valéry a une prise de conscience qui l’amène à se libérer de toutes les idoles de la sensibilité et de la littérature pour leurs substituer une idole beaucoup plus rigoureuse, l’idole de l’intellect, ceci afin de travailler à l’édification d’un esprit aussi pur que possible. Cette renonciation à l’amour vient du fait qu’il ne peut pas supporter d’être si bêtement la proie du sentiment, de quelque chose de variable et insaisissable. Pendant 25 ans, Paul Valéry ne se mêle pas à la vie littéraire en s’enfonçant dans un silence remarquable. Dans la dernière partie de sa conférence, PW explique le changement qui a lieu à partir de 1920 dans la vie de Valéry alors âgé de 50 ans. Alors que jusque là, il est resté fidèle à la haine des idoles, il va peu à peu se laisser aller à reconnaître que la vie sans émotion est mécanique, ainsi la vérité spirituelle du poète se situe dans une sorte d’oscillation entre les deux pôles de son être, entre l’intellect et la sensibilité.
