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Révolution dans la montagne jurassienne, en Franche-Comté et en pays de Neuchâtel
Michelle Vovelle • André Bandelier • Philippe Henry • Claude-Isabelle Brelot • Philippe Gern • Jean-Luc Mayaud • Sylvia Robert • Jean-Marc Barrelet
Révolution dans la montagne jurassienne, en Franche-Comté et en pays de Neuchâtel
Michelle Vovelle • André Bandelier • Philippe Henry • Claude-Isabelle Brelot • Philippe Gern • Jean-Luc Mayaud • Sylvia Robert • Jean-Marc Barrelet
Colloque initié par la revue «Regard sur le Haut-Doubs", organisé au Club 44 à l’occasion du Bicentenaire de la Révolution française, présidé le matin par André Bandelier (AB), professeur à l’Université de Neuchâtel et l’après-midi par Claude-Isabelle Brelot (CB), maître de conférence à l’Université de Franche-Comté, avec la participation de Michel Vovelle (MV), professeur à l’Université de Paris 1.
(Début de matinée) AB ouvre le colloque, suivi des salutations du président de la Ville de La Chaux-de-Fonds, Charles-Henri Augsburger. Celui-ci loue le climat d’ouverture de la frontière franco-suisse et encourage la redécouverte de racines communes. [A 0:17:55] MV présente une analyse franco-suisse intitulée «Centralisation et fédéralisme". Comparant les fonctionnements des deux pays, il décrit la Révolution comme un pas essentiel dans la construction de l’idée nationale moderne française, il étaie son hypothèse en commentant des anciennes cartes de France montrant comment la centralisation module l’espace géographique. [A 01:00:15] CB présente son exposé sur «La Révolution française et la Franche-Comté: propositions pour une réinterprétation". Elle y décrit les résistances de cette province aux idées révolutionnaires, notamment le soulèvement de la «Petite Vendée» dans les hauts plateaux du Doubs en 1793. Puis analyse les causes de cette résistance d’origine religieuse, politique et institutionnelle (mouvement d’intégration nationale). Court débat avec MV sur les mouvements centralisateurs vs fédéralistes, associés aux Girondins vs Montagnards. [A 01:49:32] Philippe Henry, professeur à l’Université de Neuchâtel, présente la problématique de la politique d’asile dans la Principauté neuchâteloise durant la Révolution, dans un exposé intitulé «Aspects de l’histoire de l’émigration française dans la principauté de Neuchâtel pendant la Révolution (1789-1798)". Il décrit comment Neuchâtel devient de ce fait un siège de propagande contre-révolutionnaire, ce qui met le Conseil d’Etat dans une position diplomatique difficile, d’où plusieurs tentatives de durcissement et de renvois. [A 02:26:16] André Bandelier présente une synthèse régionale dans «Vivre la Révolution: Neuchâtel, Porrentruy, Montbéliard". Il commence par décrire l’historiographie concernant ces trois «petits pays". Son propos est de comparer les témoignages de la population locale avec la vision historiographique. Lors du débat, les auditeurs reprennent le thème de l’émigration en terre neuchâteloise qui les a visiblement beaucoup intéressés.
(Début d’après-midi) [A 02:57:40] Philippe Gern, chargé d’enseignement à l’Université de Berne, présente «Révolution et courants d’échange franco-suisses". II y décrit la croissance des échanges franco-suisses durant les années révolutionnaires suite au blocus, notamment le commerce de bétail et la contrebande à partir de la Principauté neuchâteloise, puis les conséquences du blocus sur la Suisse. [A 03:29:49] Jean-Luc Mayaud (JM), maître de conférence à l’Université de Paris 13, présente sa contribution «Logique économique et logique politique pendant la Révolution : la Petite Vendée des plateaux du Doubs". Il rappelle cette insurrection de paysans francs-comtois, démantelée sur le communal de Bonnétage le 6 septembre 1793, et qui fut réprimée de manière disproportionnée selon lui. Ces faits furent interprétés comme une petite Vendée et récupérés comme un événement martyr de la Révolution. JM analyse les différentes interprétations de cette révolte, puis décrit ses origines économiques. Lors du débat, il est question du rôle de la politique agricole et de la propagande politique sur les mouvements populaires, ainsi que de l’image conservatrice du Haut-Doubs.
(Deuxième partie d’après-midi) [A 04:27:35] Sylvia Robert, assistante à l’Université de Neuchâtel, présente sa contribution sur «Le mouvement des bonnets rouges et les Sociétés patriotiques de La Chaux-de-Fonds et du Locle. Elle décrit comment le mouvement de sympathie pour les idées révolutionnaires se répand dans les Montagnes, par des vecteurs tels que les soldats, les commerçants et les gazettes de Paris. Les foyers patriotiques se développent dans les cabarets puis donnent naissance à des sociétés constituées dont les sympathisants affichent des symboles révolutionnaires. Elle explique enfin les stratégies de répression des autorités cantonales. [A 04:53:25] Jean-Marc Barrelet (JB), archiviste adjoint aux Archives de l’Etat de Neuchâtel, présente sa recherche sur «L’émigration horlogère neuchâteloise à Besançon". Il analyse le mouvement d’exode suscité par la répression anti-révolutionnaire de familles d’horlogers attirées par le projet de fabrique horlogère à Besançon. JB se base notamment sur le journal inédit du Loclois Théophile Houriet. [A 05:17:15] CB présente les recherches entreprises sur la même thématique à l’Université de Franche-Comté: «La difficile intégration des Mégevand en terre comtoise". Un travail de filature a été entrepris pour suivre la trace des horlogers d’origine neuchâteloise. L’analyse statistique peut comptabiliser l’arrivée massive d’environ 2000 personnes à Besançon en 1793-1794, dont les 3/4 repartent suite à la faillite de la manufacture de Mégevand. CB donne aussi les statistiques d’émigration neuchâteloise jusqu’en 1860.
(Fin de journée) [A 05:45:00] Pour conclure le colloque, MV offre une synthèse à chaud sur le thème de la frontière comme lieu d’échange. Il souligne la richesse des recherches en cours, parfois en décalage comme le montrent les différences statistiques entre JB et CB. Lors du débat, les orateurs reviennent principalement sur cette question de l’exode des horlogers neuchâtelois en Franche-Comté.
NB : Voir les actes du colloque. «La Révolution dans la Montagne jurassienne (Franche-Comté et Pays de Neuchâtel)", Regards sur le Haut-Doubs et L’Impartial, 1989.
Historien, professeur d’histoire de la Révolution française à l’Université de Paris 1 (1989).
André Bandelier
Ecrivain, professeur à l’Université de Neuchâtel
Philippe Henry
Historien; professeur d’histoire suisse, UniNE.
Claude-Isabelle Brelot
Maître de conférence à l’Université de Franche-Comté (1989).
Philippe Gern
Professeur au Gymnase de Neuchâtel et à l’Université à Berne (1984).
Jean-Luc Mayaud
Historien, maître de conférence à l’Université de Paris 13 (1989).
Sylvia Robert
Historienne. Université, Neuchâtel
Jean-Marc Barrelet
Historien; archiviste-adjoint aux Archives de l’Etat de Neuchâtel (a pris sa retraite en été 2003).
Fidélité et soumission; aspects inédits des relations franco-suisses pendant la Révolution
Philippe Gern • Société d’histoire et d’archéologie du canton de Neuchâtel
Fidélité et soumission; aspects inédits des relations franco-suisses pendant la Révolution
Philippe Gern • Société d’histoire et d’archéologie du canton de Neuchâtel
Professeur au Gymnase de Neuchâtel et à l’Université de Berne, Philippe Gern (PG) présente une conférence historique sur les relations franco-suisses durant la période révolutionnaire et tout particulièrement la question de l’approvisionnement en sel. Il débute son exposé par un rappel de notions générales concernant le sel sur le territoire helvétique. Ensuite, PG s’intéresse à deux épisodes: le rôle de la Suisse dans l’approvisionnement français en sel au cours des années de crises 1792 et 1793 et la livraison forcée de sel à l’Helvétie à partir de 1798. Lors du débat, très court, il est notamment question de la nature des documents utilisés par PG, des salines de Rheinfelden ou du prix du sel. Cette conférence est organisée par la société d’histoire et d’archéologie.
