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Rosette Poletti, directrice de l’Ecole genevoise d’infirmières Le Bon Secours, évoque la nécessité de prendre en charge les souffrances morales des mourants. Cela nécessite une meilleure formation du personnel soignant et des infrastructures de soins palliatifs (le terme n’est pas utilisé à l’époque). Son exposé se termine par un film sur une maison de fin de vie en Angleterre. Le débat-table ronde est animé par Jacqueline Pécaut et Jean-Pierre Zürcher, infirmiers, et l’Abbé Pierre Prêtre, aumônier, tous trois à l’Hôpital de la Ville. Jean Bezençon (JB), médecin et directeur de l’Hôpital de La Chaux-de-Fonds, présente Rosette Poletti (RP) comme une personne ayant oeuvré pour la prise de conscience de la problématique des soins aux mourants. RP annonce s’exprimer au nom des personnes qui meurent, et en tant que soignante. Elle parle du paradoxe de la science médicale qui se trouve désemparée devant les personnes en fin de vie car elle considère la mort comme un échec. Au bénéfice d’une formation aux Etats-Unis, RP explique qu’elle donne des formations aux soignants sur la manière d’aider à mourir dans la dignité. Elle enrichit son discours avec des témoignages d’élèves infirmiers, désemparés face à leurs premier accompagnement de mourants, en raison du manque d’attention porté au malade, de l’acharnement thérapeutique et du manque de partage avec le personnel. Elle énumère les différentes formes de confort et de réconfort apportées aux mourants, médication anti-douleur, intimité, informations, contact physique, présence familiale… Après le film, et en ouverture de débat, JB fait part de son émotion face à cette thématique. Le public, composé de nombreux soignants, regrette que le sujet ait surtout attiré du personnel médical, car la mort est l’affaire de tous. On parle du manque de places pour les mourants dans les services de l’hôpital, un homme raconte qu’on les met en général à la salle de bain pour ne pas déranger les autres pensionnaires. Une dame fait rire la salle en proposant de les installer à la maternité, où il y a plus de lits libres. L’exemple de l’hospice anglais a conquis l’assistance. RP parle d’un projet lausannois d’accompagnement aux mourants par des bénévoles.
Infirmière en soins généraux et psychiatrie, Rosette Poletti est l’auteure de nombreux ouvrages d’orientation pratique sur le développement personnel, le deuil, l’acceptation de ce qui est la sérénité. Après un long séjour aux Etat-Unis où elle fait des recherches sur le deuil et l’autonomie individuelle, elle prend la tête de l’Ecole de Bon secours à Genève avant de devenir directrice à l’École Supérieure d’Enseignement Infirmier de la Croix-Rouge à Lausanne en 1988. Par la suite, elle exerce la psychothérapie, anime la rubrique du courrier des lecteurs du journal le Matin, est responsable d’un centre de formation à l’accompagnement des personnes en difficulté et travaille comme experte auprès de l’Organisation mondiale de la santé.
Jean Bezençon
Docteur, chef du service de médecine de l’Hôpital du Locle (1978).
Jean-Pierre Zürcher
Infirmier chef à l’Hôpital de La Chaux-de-Fonds (1978)