Le biologiste et médecin Jean Trémolières présente sa philosophie du mieux-être, fondée sur le "comportement" et les "motivations" de l’être humain. C’est en réalité à un magnifique exercice d’humanisme que se livre l’orateur, qui présente, de manière un peu décousue mais passionnante, son expérience en matière de santé - physique et mentale, puisque selon lui, corps et âme ne font qu’un. Passant en revue les phénomènes de l’obésité, de la drogue, de l’anorexie et des dépressions multiples, il n’hésite pas à convoquer les mythes grecs, Sophocle (Oedipe), la Bible, des philosophes comme Pascal ou des philosophes modernes comme Hannah Arendt pour transmettre son message positif et encourageant. Après un exposé extrêmement riche, en particulier sur le thème de la surcharge de poids, dont il analyse les causes avec brio, sa conclusion est ferme: il est impératif de retrouver les grands mots (comme le pain, "fruit de la terre et du travail des hommes") et les grands mythes évocateurs pour décrire nos maladies, réapprendre à vivre mieux et ainsi retrouver un sens. Ce qui implique de retrouver un système mental et une spiritualité dignes de nous permettre de "ne pas perdre l’espérance et d’assumer le mystère qui nous a été confié". C’est-à-dire, pour reprendre son "schéma de biologiste" comme il dit: redonner à l’émotion, à l’irrationnel et au sacré leur part essentielle dans l’acte de nourrir l’homme. Le débat qui s’ensuit (malheureusement coupé) est à la mesure de l’exposé et en reflète bien les fondements, puisqu’il tourne presque uniquement autour de questions philosophiques - la vie, la vie spirituelle, le temps, l’éternité, la morale, la raison, le sens.