Edgar Morin, considéré comme un des maîtres de la sociologie, auteur d’ouvrages importants, maître de recherche au Centre National de Recherche Scientifique, aborde dans cette conférence le thème de la jeunesse. Il dresse ainsi un portrait de la sociologie de la jeunesse et décrit l’adolescence comme un phénomène culturel, social et politique allant de pair avec les révoltes juvéniles. Dans un premier temps, Edgar Morin commence par expliquer que la jeunesse est actuellement considérée (années 1970) comme une sorte de vide qui sépare la maturité biologique et la maturité sociale d’une personne. Il dresse un historique de la perception de la jeunesse et explique ce qui se passe dans cette période dite de vide qu’est la jeunesse : - Les sociétés archaïques : elles ignorent l’adolescence à cause des rites d’initiation qui consiste en un rite de passage de l’état d’enfant à l’état d’adulte. - 17-18e siècle : Le passage à l’âge adulte se fait précocement. Il n’y a proprement parler pas d’adolescence. De nombreux enfants travaillent et agissent déjà comme des adultes. - 19e siècle : le concept d’adolescence se développe. - 20e siècle : le processus de développement et de reconnaissance de l’adolescence devient massif avec l’apparition des mass media (radio, TV, cinéma, etc…) aux environs de 1955-6 aux USA déjà. Cela va s’étendre ensuite au reste du monde. Il se produit alors une sorte de ségrégation culturelle pour l’adolescent. Une sous-culture adolescente naît (des signes de reconnaissance de l’adolescence : langage, habillement, coiffure, musique, etc). Des révoltes juvéniles contre l’obsolescence des valeurs traditionnelles voient ainsi le jour à cette époque.