Raymond Nicolet, avocat d’assises genevois, débute sa conférence par son premier contact avec l’Afrique, en Guinée, où il était chargé de faire libérer un ressortissant suisse accusé de complot contre le président de la république. Par ce récit, il veut premièrement montrer comment il s’est familiarisé avec ce continent qu’il ne connaissait pas, de par son métier d’avocat qui l’a fait beaucoup voyagé en Afrique et lui a permis de créer des liens directs avec la population. Il commence ensuite une analyse des problèmes politiques que rencontre l’Afrique et de l’attitude des grandes puissances (USA, URSS, Chine) à son égard. Par l’exemple du Congo et d’autres états africains, Nicolet montre comment les leaders des mouvements d’indépendance, comme en Algérie avec Ben Bella, sont la cause de l’instabilité politique en Afrique. En effet, c’est à cause des rivalités entre ces "libérateurs" que des gouvernements sont renversés les uns après les autres. De plus, les grandes puissances se servent de ces rivalités pour "s’acheter" des gouvernements en les armant ou par des dons financiers. Les grandes puissances s’affrontent donc en Afrique par gouvernements interposés. Mais il y a la jeunesse, de plus en plus revendicatrice qui risque de bientôt remplacer les leaders des mouvements d’indépendances au profit d’un nationalisme africain plus fort. Nicolet en vient à la position de la Suisse et à la façon dont elle pourrait vraiment aider l’Afrique. D’une part, elle a l’avantage de la faiblesse ce qui lui confère une plus grande confiance de la part des africains. D’autre part, elle a l’expérience de par son histoire, des mouvements de libération et d’une démocratisation réussie. Démocratisation qui ne peut passer que par la politisation qui elle-même n’est possible que par l’alphabétisation. Le conférencier conclu de ce fait que la Suisse ne doit pas faire de cadeaux inutiles à l’Afrique pour s’accorder son soutien comme les grandes puissances, mais doit plutôt aider à alphabétiser l’Afrique par l’apport de livres et de bibliothèques.