En partenariat avec l’Unité de formation professionnelle du CERAS dans le cadre de son 20e anniversaire, le philosophe et professeur Yves Michaud (Y.M) s’exprime sur la notion de mérite. Sur le sujet le conférencier a écrit en 2009 un essai : "Qu’est-ce que le mérite? ".
Pour Y.M le cœur de la problématique est le suivant : le mérite a réapparu dans la discussion politique. Ce retour n’est pas sans rappeler le mouvement du balancier: quand l’Etat des acquis sociaux et des droits collectifs prend trop d’importance, il semble nécessaire de revendiquer une place pour l’individu, son effort, son travail et ses capacités, constituant un véritable changement de perspective. Il montre qu’il ne s’agit pas d’un retour à la méritocratie républicaine telle que l’ont conçue la Révolution française et la plupart des pays européens au 19ème siècle, car le développement des théories égalitaires a fragilisé l’idée de mérite individuel. En même temps, la prise de conscience de l’importance de la chance et du sort aussi bien génétique que social rend problématique l’idée de mérite qui appartiendrait vraiment à l’individu et à lui seul.
Pour étayer ce propos Y.M développe trois points : le dysfonctionnement graduel du système méritocratique français et international, la difficulté de penser la notion de mérite du point de vue de la justice égalitaire et les formes actuelles du mérite dans un système évaluatif.
Dans la partie réservée aux questions et commentaires de l’auditoire sont abordés les thèmes de l’inégalité financière, la reconnaissance sociale, l’instrumentalisation des mythes américains, l’héritage, l’effort récompensé, le capitalisme solidaire, la chance et le mérite, la détermination causale, l’attribution de postes par rapport aux compétences,
