A partir d’exemples précis, tirés de l’histoire «officielle» de la photographie, François Cheval remet en cause les présupposés de l’histoire de la photographie, écrite tardivement par des critiques et des historiens anglo-saxons et privilégiant le tirage rare, au détriment d’un médium inventé pour sa qualité première, la reproduction. La photographie se voit donc coupée de ses origines au profit exclusif de la vision du marché qui préfère « l’unica » à la communication. Depuis quelques années, cette conception restrictive du médium doit cependant tenir compte de travaux qui recentrent notre attention sur des phénomènes photographiques aucunement périphériques mais centraux, comme le livre photographique, la photographie de presse, les magazines, etc.
Formé à l’histoire et à l’ethnologie, François Cheval est conservateur de musée depuis 1982, successivement dans le Jura et à La Réunion. De 1996 à 2016, il dirige le musée Nicéphore-Niépce à Chalon-sur-Saône1, où il entreprend de débarrasser la photographie de ses présupposés et de présenter l’originalité du « photographique » à travers une muséographie et un discours renouvelés. Il a notamment pris l’initiative de rétrospectives remarquées et défend une jeune photographie exigeante. Commissaire de plus de cent expositions, François Cheval s’attache à remettre en cause dans chacune d’elles les certitudes de l’histoire de la photographie, en créant des moments de découverte, de plaisir, d’interrogation et de surprise.