Plus d’un demi-million de Suisses à l’écart de la communauté nationale!
Guido Poulin (GP) aborde la question méconnue des Suisses vivant à l’étranger. Cette situation est la sienne depuis 1947, et il a peu à peu découvert les bizarreries de ce statut; il avertit pourtant que son point de vue sera personnel. Quittant le pays, ces gens ne se soucient pas de questions politiques ou autres, mais de leur nouvelle vie. Or, leur statut les prive de l’exercice des droits politiques; les ambassades et consulats n’ont pas charge de les accueillir; un des rares liens effectifs avec le pays est la taxe militaire… A Paris dès 1947, GP apprit vers 1954 seulement, et malgré ses contacts personnels, que l’on y célébrait la fête nationale suisse! Et au pays, on jalouse leur réussite ou méprise leurs échecs. La Nouvelle Société Helvétique est bien active pour les Suisses de l’étranger, mais en Suisse, et non représentative. GP et d’autres réfléchirent dès 1955 à un organisme privé avec délégués élus, et consultatif auprès des autorités fédérales: refus de la NSH, qui n’examina le dossier que soumis par la société des étudiants. Un rapport fut diffusé, en français uniquement, mais ni consulats ni ambassades ne relayèrent l’information. Tout cela va très lentement, on présente encore des arguments contre les droits demandés, alors que les Italiens de Suisse en disposent. Pour le moment, on ne prévoit ni article constitutionnel ni représentation parlementaire (celle-ci existe en France). Et GP de lancer comme un appel au Club 44 lui-même (il insiste sur son importance): une action civique à l’étranger est nécessaire, on a créé des groupes d’études, selon GP comme des Clubs 44; des parrainages, avec la NSH aussi, sont-ils possibles? C’est que les Suisses de l’étranger font corps avec leur patrie, veulent pouvoir partager les responsabilités, Ils auraient un rôle à jouer face au problème difficile de l’intégration européenne de la Suisse, lourd de dangers pour cette dernière.