Petite philosophie du retard : ponctuels et retardataires: le débat est ouvert
Dans le cadre des manifestations Hors Serre, au restaurant du centre de culture ABC, Guenda Bernegger (G.B) collaboratrice à l’Observatoire pour les Medical Humanities de la Haute Ecole Spécialisée de la Suisse italienne et cofondatrice de divers cafés philo en Suisse romande, à Turin et au Tessin, introduit le débat sur la question philosophique et joue ensuite le rôle de facilitateur.
G.B à titre provocateur fait tout d’abord un portrait type du retardataire. Dans ce monologue, le rapport au temps tient une place centrale. Selon G.B le retardataire est par exemple ambitieux et perfectionniste. Lorsqu’ une activité n’est pas aboutie, il donne volontiers la faute au temps. C’est une manière de se déresponsabiliser.
Malgré l’enregistrement et la présence de la presse, les prises de parole et questions fusent dans le café philo. Les retardataires sont-ils méprisants envers les personnes ponctuelles ? Le retard n’est-il pas plutôt un sujet psychologique ? Est-ce si important d’être à l’heure ? Pour des raisons économiques, le temps ne doit-il pas être obligatoirement quantifié ? Qui détermine le temps ? Le temps de retard ne peut-il pas devenir une richesse personnelle ? L’imprévu a-t-il encore sa place dans notre société ? Qu’est-ce que le temps favorable ? Pourquoi l’être humain s’impose-t-il des limites, des heures ? Le retardataire idéal existe-t-il ? Être à l’heure n’est-il pas une question de respect ? Accepter le retard n’est-ce pas faire preuve de romantisme ? Qu’est-ce être en avance ? Qui résiste mieux à la dictature du temps, le retardataire ou la personne en avance ? Être retardataire n’est-ce pas une question de rythme biologique ?