Où en est la Suisse dans le domaine de l’énergie nucléaire?
M. Pierre Krafft, ingénieur et chef de la centrale nucléaire expérimentale de Lucens, présente premièrement ce qu’est techniquement un réacteur nucléaire. Puis il explique qu’il y a plusieurs types de réacteurs et donne trois critères qui permettent de les classifier. Premièrement, le niveau de développement du réacteur au niveau technologique. Deuxièmement, le coût de revient de l’énergie produite par le réacteur. Troisièmement, la capacité du réacteur à convertir de l’uranium 238 en plutonium. En effet, seul 0.7% de l’uranium naturel est directement fissible, le reste, l’uranium 238, doit être soumis à un flux de neutrons pour être transformé en plutonium, qui lui, est fissible. Le conférencier explique que l’enjeu du convertissement de l’uranium 238 en plutonium fissible, durant la fission de l’uranium directement fissible, est un enjeu de taille pour deux raisons. D’une part, l’uranium n’est pas une ressource inépuisable, il faut donc tenter d’améliorer le rendement de sa combustion si l’on veut pouvoir en profiter longtemps. D’autre part, l’uranium à un certain coût et l’énergie d’un réacteur qui serait un bon convertisseur aurait de ce fait un coût de revient plus avantageux. Il ajoute encore qu’actuellement, les mauvais convertisseurs sont les plus utilisés car leur technologie est la plus simple et la plus aboutie, mais que nous nous tournons progressivement vers des meilleurs convertisseurs comme les réacteurs à eau lourde qui sont le type de réacteurs fabriqué à Lucens. M. A. de Senarclens prend la parole en fin de conférence pour faire un court historique de la fission atomique et de l’investissement dans cette énergie en Suisse, et affirmer l’importance capitale pour un pays industriel de développer cette énergie et d’investir encore beaucoup plus dans la recherche sur cette énergie.