Frank Jotterand

Notre prospérité dépend-elle de la main-d’œuvre étrangère?

M. Frank Jotterand, journaliste de la gazette de Lausanne, commence par parler de l’image de la Suisse à l’étranger. L’image des pâturages, de la tranquillité et de la terre d’asile. M. Jotterand attaque premièrement l’image de la terre d’asile en évoquant les grands refoulements d’ouvriers italiens opérés récemment et le refoulement massif de juifs aux frontières durant la deuxième guerre mondiale. De ces exemples, il montre que la plupart du temps, les immigrés sont assimilés à un danger économique par la population ce qui explique la peur et le rejet de l’immigration. Dans un deuxième temps, M. Jotterand montre que les deux atouts majeurs de la Suisse, les axes de communications et l’industrie d’exportation, doivent beaucoup aux étrangers. Le St-Gothard fut financé et construit par les allemands et les italiens pour relier Berlin à Rome par voie ferroviaire. D’autre part, les immigrés protestants français au XVIIIème siècle ont beaucoup contribué au développement de l’industrie en Suisse, comme les allemands au XIXème et les italiens au XXème siècle. La prospérité économique de la Suisse est donc dépendante en grande partie de l’étranger au niveau ouvrier comme intellectuel. Cependant, l’immigration peut également provoquer des tensions dans les périodes de mauvaise conjoncture. C’est dans ces périodes que la xénophobie s’installe. Enfin, Pour M. Jotterand, il est clair que la main d’oeuvre étrangère est capitale pour la Suisse et pour améliorer l’intégration de ces étrangers, il faut les faire participer plus activement à la vie civique suisse.
Audio

Frank Jotterand

Journaliste (1965)
Type d’événement
Conférence
Mots clés
Suisseémigration et immigrationxénophobiecroissance économique
Partager la page