«J’habite une mégapole depuis ma naissance et depuis ma naissance la ville m’habite ; depuis ma naissance la ville me dévore et je dévore la ville. Pour moi, elle n’est pas un objet mais une pratique, un mode d’être, un rythme, une respiration, une peau, une poétique.» Régine Robin évoquera son amour des grandes villes - New York, Tokyo, Buenos Aires et Londres - mutantes et aux contours indécis. Dans ses déambulations, tout la fascine, les néons ou la lumière d’un couchant, la mélancolie d’un quartier déglingué et les rubans enchevêtrés des échangeurs routiers, sans établir de hiérarchie entre l’authentique et le toc. Nouvelle flâneuse de la postmodernité, elle invite à un changement de regard sur l’environnement urbain en questionnant notre approche de ces cités monstres. Comment représente-t-on ou se représente-t-on les villes ? Véritables palimpsestes, les mégapoles sont-elles encore assimilables et si oui de quelle façon? Peut- on encore avoir un regard vierge ou le cinéma nous impose-t-il désormais toujours une première vision? Quelles en sont les structures directrices ? Les monuments historiques et artistiques ? Les lignes de métro ? Les bistrots ? Les centres commerciaux ? Disant d’elle-même qu’elle est un travelling permanent, l’historienne et sociologue livrera ses analyses pertinentes.
Vivant entre Montréal et Paris, Régine Robin est historienne. Docteur d’État, professeure de sociologie à l’Université du Québec à Montréal pendant de longues années, elle est à présent Professeure émérite. Romancière et essayiste, elle a écrit une vingtaine de livres portant sur la mémoire collective, la Shoah, l’identité, l’autobiographie, les transformations des grandes villes, notamment dans « Mégapolis et Berlin Chantiers » pour lequel elle a reçu le Grand prix du livre de Montréal (2001).
Dans le cadre de l’exposition Cosmopolis : explorer la mondialisation des villes et en partenariat avec l’Université de Neuchâtel et la SIA.
En collaboration avec la librairie La Méridienne.
