Lucy fossile, Lucy symbole ou notre portrait il y a trois millions d’années
Le paléontologue-anthropologue Yves Coppens parle du célèbre fossile "Lucy". Michel Egloff, qui le présente, explique comment Coppens a révolutionné la science paléontologique en proposant une approche interdisciplinaire, basée sur des croisements entre l’archéologie et l’ethnologie. Il commence par situer Lucy dans le temps - aux environs de 7-8 mio d’années, moment à partir duquel la famille humaine, comme il dit, devient indépendante. Il distingue en effet deux phases durant ces 8 mio d’années: une première "pré-humaine" qui dure depuis ces 7-8 mio d’années à 1 mio d’années, la seconde "humaine" qui s’étend d’1 mio d’années à aujourd’hui (ou demain). Lucy, qui est australopithèque, se situe dans la première phase "pré-humaine". Coppens évoque ensuite les grandes étapes de l’histoire des recherches en Afrique orientale, qui l’ont mené dans le désert éthiopeien en 1974. Il distingue 3 étapes: 1. Les "années pionnières": du début du 20e siècle à 1960, qui correspondent à une approche coloniale; 2. Les "années folles" qu’il a vécues de près: 1960-1980; 3. Les "années héritières": actuellement, depuis 1980. Il analyse Lucy en détail, en décrivant ses 10 vertèbres, qui montrent qu’elle (ou il? Le saura-t-on un jour?) se tenait debout à certains moments - sa bipédie n’est pas tout à fait la nôtre, car il lui manquerait un ou deux vertèbres. Coppens raconte qu’il souhaiterait pouvoir travailler avec une compagnie de danseurs qui simuleraient la marche "houlée, ondulante" de Lucy. Il dévoile enfin l’origine du prénom "Lucy" - appelée ainsi lors d’une de ces soirées sur le terrain en 1974, au cours de laquelle l’équipe de chercheurs écoutait les Beattles et leur fameux tube "Lucy in the sky"… Sa présentation est suivie d’un commentaire de quelques diapositives, puis d’une discussion.