Les écrivains face à Dreyfus : ou comment la fiction peut dire la vérité
Etienne Barilier (E.B), traducteur, écrivain d’une quarantaine d’ouvrages, romans et essais, présente un de ces derniers livres paru aux éditions Zoé en 2008 "Ils liront dans mon âme. Les écrivains face à Dreyfus".
En préambule, E.B évoque la célèbre lettre qu’Emile Zola a envoyée aux Chaux-de-fonniers pour les remercier de leur cadeau horloger. Ce document lui permet d’embrayer sur la question éternelle, la littérature appartient-elle exclusivement à la création artistique ou doit-elle faire preuve d’engagement lors d’évènements sociaux ou politiques d’importance ? E. B souligne que cette interrogation prend toute son importance lors de l’affaire Dreyfus.
Il s’est donc intéressé aux écrivains, comme il le précise dans son résumé réalisé pour le programme du club 44, "qui ont mis l’Affaire au coeur de leurs oeuvres de fiction: Zola lui-même (dans le roman Vérité), Anatole France, Romain Rolland, Roger Martin du Gard, et surtout Marcel Proust. Pourquoi l’ont-ils fait? Qu’est-ce que leurs romans ont apporté à la compréhension de l’Affaire? Est-ce que la fiction peut contribuer à la manifestation de la vérité"? E.B répond à ces questions en faisant appel à son capacité d’analyse et aux textes des écrivains.
Dans sa conclusion, E.B souligne que dès lors que la littérature s’engage dans les affaires du monde, la dimension éthique apparaît et devient incontournable. Il s’appuie volontiers sur Proust pour expliquer que l’écrivain se doit d’aller au plus abouti dans sa création et pouvoir ainsi délivrer un message crédible et efficace sur le monde qui l’entoure.