Le corps ne peut être envisagé comme une seule donnée biologique, mais plutôt comme support et ancrage identitaire et qui se construit également dans notre relation à autrui. Partant de cette idée, la santé est alors perçue comme un processus de développement et d’inventivité ; elle s’oppose à la pathologie du banal dont la caractéristique est un imaginaire bridé, lorsque la personne se contente de survivre et de s’adapter – donc de se soumettre – à la pression ambiante (pression relationnelle familiale et professionnelle en particulier).
Si le corps est ce vecteur et cet espace où se mettent en place la relation, l’affectivité et la pensée, il est logique dès lors d’envisager son engagement dans une pratique psychocorporelle et/ou artistique. La danse, mais aussi le théâtre et d’autres pratiques corporelles peuvent dès lors apparaître comme un travail d’instauration imaginaire et créatrice. Comment expliquer ces effets thérapeutiques ?
Docteur en sciences humaines, médecin, formateur en danse-thérapie et structuration psychocorporelle, Benoit Lesage est également chargé de cours à Paris VI (cursus de psychomotricité) et Paris V (master de danse- thérapie). Danseur, il a dirigé une compagnie de danse contemporaine au sein de l’Université de Reims avant de se consacrer à la clinique et à la formation professionnelle continue. Il est l’auteur de La danse dans le processus thérapeutique (éditions Eres en 2006) et de Jalons pour une pratique psychocorporelle (éditions Eres en 2012).