L’une des préoccupations qu’on retrouve chez Jean-Pierre Martin, dont le parcours intellectuel présente une polymorphie des plus stimulantes, consiste à se prémunir de tout dogmatisme, de toute moutonnerie, comme le disait si joliment Nathalie Sarraute. En d’autres mots, comment faire aujourd’hui pour penser par soi-même, pour ne pas endosser le prêt-à-penser ? Comment faire pour ne pas être sous l’influence de la pensée des autres ? Certains auteurs, comme Queneau, lui ont permis d’échapper à l’embrigadement. Jean-Pierre Martin se demande, aussi bien dans ses essais que dans ses romans, comment se situer les uns par rapport aux autres, sans tomber dans un magma collectif.
Écrivain, essayiste, professeur de littérature contemporaine à l’Université Lyon II, né en 1948 à Nantes, Jean-Pierre Martin publie en 1995 chez Champ Vallon, Le Laminoir, une fiction inspirée de son expérience de militant de la Gauche prolétarienne établi en usine. Il développe une œuvre de critique littéraire et publie entre autres une remarquable biographie d’Henri Michaux (Gallimard, 2003), au Seuil, Le Livre des hontes (2006, Grand Prix de la Critique) et Éloge de l’apostat (2010), évocation des auteurs qui ont osé « devenir autres ». En 2011, il publie un essai qui ausculte les lieux communs de l’enseignement et de la critique littéraire (Les Écrivains face à la doxa, José Corti), un hommage aux multiples visages de Queneau (Queneau losophe, Gallimard) et un roman polyphonique sur les rencontres amoureuses à l’heure du TGV (Les Liaisons ferroviaires, Champ Vallon). L’autre vie d’Orwell paraîtra en janvier 2013 chez Gallimard.
En partenariat avec le Centre régional du livre de Franche-Comté dans le cadre du festival littéraire itinérant Les Petites Fugues et en collaboration avec la librairie La Méridienne.
