L’écrivain et journaliste libre Lorenz Stucki (L.S) introduit sa conférence par le contraste suivant : la Suisse est un pays très peu fertile en matières premières mais un des plus riches au monde si l’on tient compte du revenu par tête d’habitant. Pour L.S l’explication tient dans le travail et la fantaisie fournis par les Suisses pour s’extirper d’une grande pauvreté passée. Des matières premières bon marchées sont importées puis transformées en produits de plus grandes valeurs (montres, tissus) pour être revendus dans le monde. Cela implique le goût du risque et de l’abnégation. Il s’agit d’un comportement impérialiste. L.S a constaté que par le passé, faute de vouloir utiliser et réinvestir à bon escient leurs richesses naturelles, les puissants des pays dits sous-développés ont laissé à d’autres nations les profits que par l’exemple une industrie peut créer. De plus une certaine mentalité carpe diem contraste avec la volonté des pays tels que la Suisse d’assurer l’avenir. En 1971, avec une pauvreté frisant la misère, une information radiophonique toujours plus universelle, et un nationalisme émergeant, les pays les moins nantis aspirent à un plus grand pouvoir économique et technique. Pour L.S il ne faut pas empêcher le développement industriel des pays du tiers monde mais au contraire les aider afin qu’ils deviennent des partenaires fiables. Cela passe par une grande diversification de la provenance des capitaux investis. Ainsi on évite une domination d’une grande firme sur une nation. L.S dans le futur entrevoit entre autre, pour la Suisse une grande spécialisation au niveau industrielle, sous-traitant au pays en voie de développement des activités industrielles traditionnelles à forte main-d’oeuvre.