Jean-Claude Nicole, administrateur-délégué de Sonor S.A, éditeur du journal La Suisse expose les dangers et lignes directrices de l’évolution de la presse écrite durant les trente prochaines années. Malgré la concurrence inévitable de la radio et de la télévision, la presse répond à un réel besoin qualitatif de rapporter l’information sous la forme écrite. Le danger d’affaiblissement proviendrait de la presse écrite elle-même. A cause de moyens de productions toujours plus développés et couteux, les éditeurs de journaux suprarégionaux investiront plus et seul un tirage important dans une zone géographique large les amortira. Quant aux journaux locaux, ils ne seront pas concernés s’ils s’en tiennent à un espace délimité et qu’ils répondent aux besoins d’informations et de publicité. De manière plus spécifique, la presse d’opinion partageant le même courant de pensée, sera condamnée à fusionner. L’évolution d’un journal s’opère sur quatre niveaux: rédaction, impression, de distribution et le marketing. Sur le fond, le journaliste devra synthétiser et commenter lisiblement une information toujours plus nombreuse afin de susciter l’attention du lecteur. Sur la forme, notamment pour la mise en page, il devra s’appuyer sur l’ordinateur. Dans la composition les procédés optiques et photographiques primeront sur le typographique. Des méthodes d’impressions révolutionnaires apparaîtront. Le travail de distribution sera automatisé. La manière de gérer un journal se rapprochera du savoir faire de l’économie. Pour toutes ces opérations cela nécessitera un grand un effort d’adaptation tant technique qu’intellectuelle.
