José Bidegain (JB), industriel, est président du Cercle des Jeunes Patrons, mouvement créé en 1936. Les initiateurs de ce mouvement provenaient en partie des milieux catholiques; selon eux, le patronat d’alors n’avait rien vu ni prévu des changements en cours, et il fallait faire évoluer les esprits, ce qui fut possible après la guerre. JB voit plusieurs mutations en cours: des hommes (de plus en plus jeunes, mais l’encadrement vieillit); de la formation, due à la scolarité et aux techniques (on passera du certificat pour 10% des gens au bac pour 100%), et diriger sera emporter l’adhésion des employés; refus de la fatalité en économie, que l’on entend dominer; des marchés, la CEE impliquant une révolution. Pour la France, JB voit que les guerres fréquentes ont toujours déterminé un renouvellement, et que le cas se retrouve maintenant, industrie et syndicats y étant confrontés. De cette analyse, il dégage quelques «axes de marche»: primat de l’homme sur l’économie ; liberté, donc responsabilité: le pouvoir économique ne dépend plus de la seule industrie, mais aussi de la CEE, des syndicats. Ces axes portent sur trois plans: les hommes (patrons à mieux former); le syndicalisme patronal, la nouvelle génération devant prendre sa place; solidarité de génération. De gros problèmes viennent, à régler en peu d’années: excès d’agriculteurs, manque de maîtres et locaux pour l’enseignement supérieur. En résumé, JB redit les grands choix à venir: à quoi destiner la richesse créée? quel projet de civilisation (fureur de vivre et consommer, ou autre chose)? enfin, le problème croissant du tiers-monde. Conférence utile, sur un sujet a priori peu attirant, son auteur sachant bien articuler son domaine avec les autres aspects de la société.
