Rien ne semble vraiment avoir changé en France depuis la suppression des non-lieux pour les malades mentaux criminels et l’instauration d’une nouvelle procédure aboutissant à des «décisions de culpabilité civile» (loi du 25 février 2008) : la proportion de malades mentaux incarcérés continue d’augmenter. Comme si, en niant la folie, les experts se soumettaient, probablement involontairement, à la demande de l’opinion, parfois même des politiques. Paul Bensussan est partisan d’une approche plus scientifique (vérifiable ou réfutable), plus technique, dénuée d’idéologie, indispensable pour élever le niveau du débat et ne pas déshonorer la justice par une trop grande part d’arbitraire.
Psychiatre, expert agréé par la Cour de cassation et par la Cour pénale internationale de La Haye, le Docteur Paul Bensussan est l’auteur de nombreux ouvrages (dont deux co-écrits avec l’avocat Jacques Barillon) et publications, notamment consacrés aux fausses allégations d’inceste ou de viol. Il s’est notamment investi dans la psychologie du témoignage et l’évaluation de la fiabilité des déclarations. Entendu à la demande de la défense dans l’affaire de pédophilie d’Outreau, la rigueur de sa méthodologie a contribué à éclairer la Cour sur l’arbitraire de certaines expertises.
Dans le cadre des Journées Portes ouvertes 2017 des autorités judiciaires neuchâteloises organisées le 11 mars à Neuchâtel et le 25 mars à La Chaux-de-Fonds et en collaboration avec le Centre de culture ABC.