Le professeur et écrivain tunisien de confession juive, Albert Memmi (A.M), s’exprime sur les relations judéo-arabes. En premier lieu. A. M pose un cadre théorique fiction-réalité. Il souligne le nombre de mythes existant. Ils sont commodes mais empêchent de voir la réalité. Dans le conflit israélo-palestinien il n’y a pas deux mais quatre partenaires : les juifs, les Israéliens, les arabes et les Palestiniens. A.M n’oublie pas d’énumérer également les petites, moyennes et grandes puissances. Il existe pour A.M. un univers fictionnel juif. Il repose sur la mission de propagation de la parole divine et les valeurs morales qui en découlent. Un fort lien existe avec la terre d’Israël. Les dures conditions de vie des juifs font qu’ils s’accrochent à cet univers symbolique. Israël est la tentative de mettre fin aux difficultés existentiels des Juifs. Il faut bâtir une nation dynamique, prospère et protectrice. Du coté arabe, la souffrance existe également, mais elle provient de leur ancien statut de pays colonisés. L’émergence d’états-nations s’est réalisée, cependant ils ne se trouvent pas tous au même stade de développement politique et économique. Donc la création mythique, nassérienne de l’unité, constitue un commode et rassurant refuge. Tout ce qui peut empêcher cela est malfaisant. Il est plus simple de s’en prendre à un ennemi commun, Israël, que de faire face aux difficultés sa propre diversité. Pour A. M, La misère, la souffrance, l’exil, l’absence d’entité politique constituent la réalité du peuple palestinien. A cela se greffe une floraison de mythes : Le palestinien est le moteur du monde arabe et mondial. Les palestiniens sont la vitrine de l’unité et de la pensée révolutionnaire arabe.