Des mutilations d’animaux au sadisme zoophile : lorsque l’erreur judiciaire se conjugue à l’emballement des médias
Olivier Guéniat, chef de la Police judiciaire du canton de Neuchâtel, analyse la gestion de l’affaire des "mutilation d’animaux.". Les faits qui se sont déroulés en Suisse durant l’été 2005 sont les suivants : différents animaux ont été retrouvés vivants ou morts, en partie dévorés. Neuchâtel est confronté à quelques cas. Très vite une erreur malheureuse de la police neuchâteloise, vite amplifiée par des journalistes, laisse à penser que les animaux auraient été la proie d’un ou de plusieurs sadiques, alors que finalement il s’agit de l’œuvre de plusieurs animaux prédateurs.
Les enquêtes journalistiques, qui accouchent de plus de trois cents articles sur le sujet, intéressent plus d’un pays et donnent donc très vite une dimension anxiogène et exagérée à cette série de mutilations d’animaux. Le concours regrettable de certains experts tels que les psychiatres conforte l’hypothèse d’un sadique zoophile. Renforcée par cette assise pseudo-scientifique, l’affaire prend très vite un caractère émotionnel. Une dérive qu’O.G dénonce dans sa conférence avec force. En ne privilégiant pas la raison, les protagonistes ont créé un effet de contexte et de conformisme, sources de fausses informations. Il aurait fallu dès le départ se demander s’il n’y pas d’autres hypothèses que celle d’un sadique ou d’une intervention humaine. Cela passe par un travail d’équipe et une méthode d’investigation rigoureuse. O.G présente la manière correcte de procéder puis confronte celle-ci à une enquête bâclée et racoleuse, faite par la chaine de télévision française TF1, lors des évènements de 2005 [01:02:05]-[01:15:47].