Apprendre la docilité : que reste-t-il aujourd’hui de l’enseignement médiéval?
Gaelle Jeanmart (G.J), chercheuse belge, spécialiste du Haut-Moyen-âge, place la docilité - capacité à apprendre ou à obéir- au cœur du système éducatif médiéval. Pour accéder à la formation monastique, deux épreuves probatoires, humiliantes, doivent être surmontées. L’objectif de ces tests consiste à rendre le postulant humble et sage.
Pour G.J, le développement de la pédagogie au fil du temps a rendu la docilité obsolète comme objectif d’éducation. Cependant il existe encore aujourd’hui quelques traces de cette manière de faire dans les monastères et dans la vie communautaire en générale. Cela se perçoit dans le rythme de vie, dans la propriété du territoire, et dans la codification de la parole.
Dans n’importe quelle institution, le rythme devient rapidement un instrument de pouvoir. L’individu doit très souvent se plier aux exigences de la société. Et il lui est donc très difficile de vivre à son rythme sans se marginaliser.
Au travers de nombreux exemples, la conférencière souligne également à quel point préserver son intimité dans un territoire donné relève du combat personnel.
Enfin pour G.J, la vie collective, au travers d’une série de réglementation, impose une codification des corps et de la parole. L’objectif est d’encourager des attitudes qui produisent une distance physique et psychique.