Amour et politique : faut-il être d’accord pour s’aimer ?
En partenariat avec le Centre de culture ABC et en collaboration avec la librairie La Méridienne, le club 44 donne la parole à Anne Muxel (A.M) directrice de recherche au CEVIPOF (Centre de Recherches Politiques de Sciences Po) à Paris. Elle travaille sur les phénomènes de construction de l’identité politique, et plus largement sur la transmission intergénérationnelle des valeurs. Les thèmes abordés durant cette conférence sont l’amour et la politique.
D’entrée A. M souligne que les convictions politiques d’un individu n’échappent pas à la confrontation avec celles de l’Autre. C’est dans le cadre familial et amical que l’on parle le plus de politique. L’accord prévaut mais en cas de grandes différences entre les personnes, une profonde douleur se manifeste. L’oratrice a fait un recensement des cas de figures existant. Dans la sphère de l’accord politique, il existe : l’idéal de fusion ou accord absolu, l’accord comme un impératif catégorique, l’Eros politique, l’emprise, le silence d’or. Dans le domaine du désaccord, il existe les formes suivantes : Piment ou stimulation de la confrontation, la scène politique à répétition, la rupture, la figure de l’intimité démocratique, le malaise, le tabou.
Dans sa conclusion A.M tire cinq enseignements de son analyse : l’impact du désaccord politique sur les liens amoureux dépend du degré de politisation des individus, les femmes accordent plus de place à la dynamique des échanges, l’accord et le désaccord politique n’affectent pas de la même manière tous les liens d’amour, les disputes politiques n’ont pas les même incidences selon leur objet, il existe une obligation d’accord politique dans les liens affectifs.
