Le piano a été en quelque sorte l’alter ego de Chopin : le médium de sa communication avec le monde des idées, avec lui-même et les siens, avec la société. Reflet de son être, le piano est aussi le lieu de sa création, car Chopin compose à l’instrument, constamment habité par le flux de l’improvisation. Une dimension essentielle de son art a été de capturer l’insaisissable pour tenter de le fixer dans une rédaction exigeante - ce qu’il a appelé son «tourment écrit». Prêter l’oreille au récit des rares témoins de cette éclosion et interroger les signes de la partition permettront-ils de déceler dans son œuvre les traces du geste originel de l’improvisation ?
Musicologue, Jean-Jacques Eigeldinger est professeur émérite de l’Université de Genève. Il a publié plusieurs volumes, traduits en anglais, chinois, italien, japonais, polonais, portugais, dont «Chopin vu par ses élèves», «L’Univers musical de Chopin», «Chopin et Pleyel», «Chopin, âme des salons parisiens (1830-1848)», ainsi que les Esquisses pour une méthode de piano de Chopin. Lauréat 2001 de la Fondation Internationale Frédéric Chopin (Varsovie), rédacteur de «The Complete Chopin, A New Critical Edition» (Londres, Peters), il est chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres (Paris 2011) et titulaire du Prix 2015 de la Fondation Meylan (Lausanne).