Expo : L’érotisme questionné

« À notre époque, l’expression « révolution sexuelle » a pris une tournure tristement appropriée. Comme dans toutes les révolutions, la pyramide renversée ne résiste pas aux lois de la gravité et l’entité politique autrefois réprimée tombe insidieusement dans les travers de celle qu’elle a combattue. Arrivée à une certaine forme de pouvoir, elle martèle à son tour des dictats. Les nouveaux leaders du monde libre nous conseillent avec véhémence sur les aspects les plus intimes de notre quotidien: pro- portions, dimensions, fréquence des rapports, performances. À l’instar de la productivité dans les kolkhozes, le plaisir est devenu obligatoire. Tel un ancien guérillero, Eros s’affiche sans pudeur, se vautre dans les médias, armé d’un sourire bienveillant. Comme lui, il diabolise le passé, sans distinction, renvoyant dos à dos pudibonderie, censure, romantisme, pudeur et amour courtois. Au travers de mes photos, j’ai eu envie d’explorer les différentes facettes de cette passation de pouvoir. Dans ce contexte, la Barbie me semblait des plus appropriée. Première confrontation des jeunes filles avec un idéal chimérique, elle réussit l’exploit oxymorique de véhiculer une hyper-sexualité tout étant totalement dépourvue de zones érogènes. Difficile de trouver meilleur reflet de l’hypocrisie ambiante. » Laurent Pheulpin Exposition ouverte les soirs de conférence ou sur demande durant les heures de bureau jusqu’au 29 juin 2012.
Type d’événement
Exposition
Domaine(s)
Arts
Mots clés
médiasphotographieérotisme
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