Les fabriques des utopies en période de crise : l’idéologie masquée par la réalité et par ses images
En partenariat avec le Réseau urbain neuchâtelois (RUN) et dans le cadre de la Biennale de la Métropole Rhin-rhône, l’anthropologue, économiste, méthodologue et professeur de projets culturels, Fabrizio Sabelli, s’exprime sur le concept de fabriques des utopies. Comment F.S le définit-il ?
En se basant sur des sources comme Jean Ziegler, Cioran, John Kenneth Galbraith ou Joseph Stieglitz ,F.S suggère comme il le précise dans le programme du club 44 "une interprétation anthropologique des phénomènes à l’oeuvre dans l’adhésion presque unanime des opérateurs économiques aux thèses de la primauté des mécanismes du marché sur les autres formes de communication humaine. Le marché autorégulateur apparaît comme «véritable acteur dans des récits utopiques du monde contemporain » et l’idéologie, qui l’a engendré et le légitime, demeure effacée derrière un écran façonné par des matériaux les plus divers, présentés comme réalités incontournables, tels que les actes d’autorité, les donnés statistiques, les prévisions, les modèles, les tendances".
La fabrique des utopies se compose anthropologiquement des résonnances mythiques, le pouvoir, la compétition et la dissimulation. Elle est relayée quotidiennement par les médias qui maintiennent sciemment l’individu dans l’ignorance. Pour illustrer concrètement le fonctionnement de la fabrique, F.S décortique les comportements et mécanismes des marchés économiques, des paradis fiscaux, de la dette globale, des calculs provisionnels, l’algorithme, l’industrie post-industrielle rédemptrice.
