Droits humains et développement au Congo : interdépendance entre respect de la personne et essor économique?
En écho à la création de Woyzeck par Andrea Novicov au TPR, la candidate à la présidentielle la République Démocratique du Congo, Marie-Thérèse Nlandu (M.N), avocate de droits humains, déclarée par Amnesty International prisonnière de conscience en 2006-2007, qui vit depuis mai 2007 en exil en Grande-Bretagne, fait un état de la situation des Droits humains et du développement au Congo.
Les questions du respect de la personne et de l’essor économique sont expliqués en tenant compte du cadre historique qui se divise en trois périodes la colonisation (1886-1960), la dictature de Joseph-Désiré Mobutu (1965-1997), et l’après 1997.
M.N explique l’héritage politique de Léopold II, roi des belges. Il se situe dans l’absolutisme exercé jusqu’à actuellement. La ruse, la corruption et la terreur a permis à la Belgique de régner sur le Congo jusqu’à l’indépendance en 1960. A l’aide de divers témoignages, les droits humains n’existent pas. Les conditions de vie sont atroces, les gens plongés dans la servitude. L’ivoire, le caoutchouc et autres ressources du pays ont été pillés.
L’indépendance laisse rapidement place au désordre politique. Le premier ministre Patrice Lumumba est exécuté en 1961. La police et l’armée commettent des abus sur la population civile. Mobutu promet l’ordre. Il ne tient pas ses promesses et reste au pouvoir durant 32 ans. Sur le plan théorique le droit a avancé, sur le plan pratique, massacres et corruption règnent.
Comme il est précisé dans le programme du club 44 "A l’est du Congo, la guerre imposée depuis 1996 par l’un des pays limitrophes, le Rwanda, est une guerre d’agression et non une guerre civile. Les victimes congolaises s’élèvent depuis 1998 à plus de 5400000 morts selon International Rescue Committee et le viol constitue une arme de guerre. A l’ouest du Congo, les massacres de Bakongo en janvier-février 2007 et mars 2008 par le régime de Joseph Kabila révèlent une justice instrumentée, une opposition muselée, des arrestations arbitraires".
Le Congo continue à être un des pays les plus pauvres de la planète.