La haine de l’Occident : l’hostilité du Sud envers le Nord : raisons et conséquences
Ancien Professeur de sociologie, essayiste et membre du comité consultatif du conseil des droits de l’homme des Nations Unies, Jean Ziegler (J.Z) est l’auteur de plusieurs livres sur la mondialisation et sur ce qu’il appelle les crimes commis au nom de la finance mondiale et du capitalisme, condamnant en particulier le rôle de la Suisse. Durant cette conférence il présente son dernier livre "La haine de l’Occident".
J.Z perçoit deux formes de haine des pays du Sud contre l’Occident. Une haine pathologique exprimée par les terroristes et une haine raisonnée et insurrectionnelle. Il centre ses propos sur la seconde. Les sources de cette aversion proviennent de la renaissance de la mémoire collective et l’ordre cannibale du monde. Cela signifie que la reconnaissance et la réparation des erreurs du passé doivent primer sur les intérêts économiques présents. De plus la tyrannie séculaire des occidentaux, soit disant représentants des valeurs des droits de l’homme, ne passe plus auprès des pays du Sud.
Dans la dernière partie de son intervention. J.Z se veut tout de même porteur d’espoirs. Cela se manifeste par une riposte sociale dans certains pays. La Bolivie en est le meilleur exemple. Et l’ordre cannibale lui-même est en crise. Selon J.Z les masques tombent. Les néolibéraux dévoilent face aux difficultés économiques leur arrogance, leur avidité, le cynisme. Devant cette manière de se comporter et la souffrance des plus démunis, une prise de conscience s’opère et pourrait déboucher sur un nouveau contrat social.
Rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation de 2000 à 2008, Jean Ziegler est aujourd’hui vice-président du comité consultatif du conseil des droits de l’homme de l’ONU. Professeur émérite de sociologie à l’Université de Genève, il consacre l’essentiel de son œuvre à dénoncer les mécanismes d’assujettissement des peuples du monde notamment dans « L’empire de la honte » (2005), « La haine de l’Occident » (2008) et « Destruction massive » (2011).