Dialogue interculturel : impasse ou carrefour? Pour une défense des différences culturelles
Lorenzo Bonoli (L.B), Docteur en philosophie, centre ses propos sur le dialogue interculturel et tient à dénoncer comme il est précisé dans le programme du club 44, "la tendance à banaliser les différences culturelles et à sous-estimer la difficulté d’instaurer un dialogue interculturel authentique". Le dialogue interculturel institutionnalisé s’inscrit souvent dans une opération de communication sous forme de discours planifiés et superficiels. En Occident cette vision simpliste a pour but d’imposer ses propres valeurs aux cultures. Pour L.B, un véritable dialogue entre cultures peu connues et éloignées demande de passer au dessus de difficultés telles que l’inadéquation de la conception de la traduction, la bonne conception du temps ou la formulation d’hypothèses interprétatives.
Pour illustrer ses propos il se base sur des textes d’anthropologues comme Bromnislaw Malinoski, Maurice Leenhardt, Alain Gheerbrant, Clifford Geertz, Philippe Descola, Edward Evans-Pritchard, Denise Paulme, qui sont allés à la rencontre d’autres cultures. De ces témoignages L.B en conclut que le dialogue interculturel après un temps écoulé est possible, mais cela ne se fait pas sans efforts et une prudence certaine.
Lorenzo Bonoli est docteur ès lettres à l’Université de Lausanne avec une thèse en Philosophie, publiée sous le titre «Lire les cultures» (Paris, Editions Kimé, 2008). Il s’intéresse principalement aux questions épistémologiques concernant le langage et le texte dans le domaine des sciences humaines. Il travaille actuellement comme Senior researcher à l’Institut Fédéral pour la Formation Professionnelle (IFFP) à Lausanne.