Les trente-six stratagèmes : l’art de la ruse cultivé en Chine, négligé en Occident
Harro von Senger (H.S), avocat, professeur de sinologie de l’Université de Fribourg en Brisgau et expert du droit chinois à l’Institut suisse de droit comparé (ISDC) à Lausanne, traite de l’art de la ruse cultivé en Chine.
En évoquant, à la fois les paroles du Christ sur la nécessité d’adopter la prudence du serpent et la simplicité de la colombe, et la manière dont elles sont interprétées en Chine et en Occident, H.S met en avant la différence de mentalité existante en matière de ruse. Conscient de la difficulté de faire facilement la différence entre le stratagème, la ruse, la stratégie et la tactique, l’orateur se lance dans le périlleux exercice des définitions. Dans le pays de Confucius, depuis des millénaires le stratagème et la ruse ne sont pas associés avec la tromperie mais plutôt avec la sagesse. Un homme sage doit connaître les stratagèmes afin de ne pas tomber dans la stupidité et le ridicule. La civilisation chinoise a classifié les diverses techniques de la ruse dans le catalogue des 36 stratagèmes. En se référant à l’ouvrage, H.S aborde les différentes catégories de ruse : la simulation, la dissimulation, l’information, la manipulation, la fuite. Les 36 stratagèmes sont une source incontournable dans la conception d’ouvrages qu’ils soient économiques ou autres. Pour H.S l’on peut être insensible, moyennement sensible ou supérieurement sensible à la ruse. Ce dernier degré se trouve dans la culture chinoise et n’existe pas en Occident. Enfin H.S explique que la ruse peut s’avérer efficace dans le cadre de négociations politiques internationales.
