Olivier Favre (O.F), docteur ès sciences sociales, pasteur, membre et chercheur affilié à l’Observatoire des Religions en Suisse (ORS) fait la revue de l’univers évangélique suisse. Pour cela, il se base essentiellement sur une enquête sociologique et quantitative dont les principaux résultats figurent dans son ouvrage, les Eglises évangéliques de Suisse, origines et identités (Genève, Labor et Fidès, 2006).
O.F évoque tout d’abord les cinq critères indispensables pour qu’un groupe religieux appartienne à la communauté évangélique. Il s’agit du rapport à la bible, du christianisme de conversion, de la centralité de la personne de Jésus-Christ, la forte insistance sur l’évangélisation, le caractère "inter-dénominationnel". La réalité évangélique helvétique est issue des courants anabaptiste, piétiste, du réveil religieux et pentecôtiste, et compte plus de 1500 Églises et Communautés. On y trouve trois grandes orientations : les fondamentalistes, les pentecôtistes et les modérés. O.F accumule les statistiques portant notamment sur l’âge, l’état civil, les statuts socioculturel et socioprofessionnel des évangélistes. Les questions de l’avortement et de l’appartenance politique sont également abordées.
En conclusion les évangéliques constituent un groupe diversifié qui ne se démarque pas de la population suisse en matière de scolarisation ou du niveau socioprofessionnel. Par contre, ils sont beaucoup plus insistants sur les valeurs traditionnelles et familiales telles que le mariage et la place de la femme au foyer.