Pro Helvetia, son rôle dans le pays à l’heure européenne
Le Directeur de Pro Helvetia, Urs Frauchiger, présente les objectifs de Pro Helvetia, ses stratégies et les instruments à sa disposition. (L’antenne romande, basée à Genève, existe depuis cette année 1992 par exemple.) Il relève l’importance croissante des régions culturelles (ex. Jura, région lémanique, Italie du Nord, Constance); la culture européenne n’apparaît en effet pas unifiée, ce qui ne signifie pas qu’il ne faille pas mettre en oeuvre une véritable politique culturelle. Il aborde ensuite ce qu’il appelle son "essai automnal", subjectif et lyrique. Il insiste ici sur les fondements psychologiques et philosophiques de l’échange culturel qui doit s’opérer entre individus, et non seulement entre institutions. Le but premier dans le domaine culturel est d’échanger, c’est-à-dire non pas de remplacer une chose par une autre, mais bien de mettre à disposition certains biens à titre réciproque. Mais comment échanger une culture sans l’annexer? Et comment dissocier "échange culturel" et simple "mobilité" (déplacement dans l’espace, dans un environnement social différent)? Tout l’enjeu est là, puisque cette mobilité entrave en effet les véritables échanges culturels. Le secret? Favoriser une certaine dynamique et la réceptivité, en renseignant mieux la population sur l’intérêt de ces échanges. La conférence, enrichie d’extraits musicaux (M. Frauchiger est musicien), est suivie d’une discussion.
Ecrivain; ancien directeur, Gymnase de La Chaux-de-Fonds; vice-président de la Fondation Pro Helvetia; principal rapporteur du Rapport fédéral sur la culture (dit Rapport Clottu,1975); président de la Commission nationale suisse pour l’Unesco (1985-92)