Femme reporter genevoise, auteure de plusieurs livres sur son expérience et la condition féminine au Moyen-Orient, Laurence Deonna (LD) raconte librement son métier, le regard de la société sur elle, sa philosophie de reportage et son art d’écrire. Suit une longue discussion avec le public. Présentée comme une personnalité hors cadre, éprise d’indépendance, LD explique les difficultés du reportage sur le terrain, elle définit ce qu’elle considère comme du grand reportage. Elle décrit les aléas du métier, sa condition de femme – avantages et désavantages sur le terrain, et en Suisse, dans les rédactions et socialement (par exemple elle n’a pas pu se marier), - puis le retour au pays, la rédaction du reportage et l’accueil dans les journaux. Lors du débat, il est question notamment d’autocensure, de son intérêt pour le Tiers-Monde.
Laurence Deonna est née à Genève en 1937, d’une famille de la haute bourgeoisie. Mais la rigidité du calvinisme l’étouffe. Elle se marie, puis elle fuit. Toutes sortes de petits boulots. De 1962 à 1967, elle assiste Jan Krugier, marchand d’art contemporain mondialement connu, avant de s’en aller sur les routes du monde qu’elle ne quittera plus. Spécialiste du Moyen-Orient et de l’Asie Centrale depuis près d’un demi-siècle, elle est l’auteure d’une douzaine de livres, tous traduits, ainsi que d’expositions de photos en Europe, aux Etats-Unis et au Canada. On lui doit également des films. En 1987, le Prix de l’Unesco pour l’éducation et la paix lui a été décerné pour l’esprit de son œuvre.