Psychiatre psychanalyste, fondateur du premier institut de sexologie d’Europe et professeur assistant à la faculté de médecine, à Genève, Willy Pasini (WP) parle de l’approche nouvelle de la santé sexuelle et décrit les formes de thérapies offertes par son équipe interdisciplinaire : médicamenteuse, psychologique, conjugale et corporelle. « La sexualité est une réalité dont on doit tenir compte désormais », annonce le présentateur. Puis, WP explique que la sexologie est un terme officialisé par l’OMS depuis 1974. Jusqu’à récemment, les médecins étaient formés à soigner la souffrance, la notion de plaisir sexuel était laissée aux autorités religieuses. En matière de thérapie médicamenteuse, il n’y a pas de miracle, énonce-t-il de son accent italien. La meilleure approche est par le psychisme. Freud a ouvert la voie royale de la compréhension des difficultés sexuelles en parlant du monde des fantasmes, la sexualité n’étant plus cantonnée à la seule reproduction. Mais la psychanalyse se passe seulement sur un mode verbal et intellectuel. La sexualité est une affaire de communication dans le couple. WP décrit la thérapie de couple de Masters et Johnson qui soigne les problèmes sexuelles par la pratique. Mais, pour certains cas, cette approche ne permet pas d’intervention du thérapeute sur le corps du patient, en un mot par le toucher. Dans son institut, WP a monté une équipe interdisciplinaire de sexologie, dont font partie des physiothérapeutes. Pour récupérer son intégrité sexuelle, il faut déjà récupérer son intégrité physique, explique-t-il. Par des jeux simples et des mouvements, son équipe aide les patients à retrouver des sensations et une meilleure énergie physiques. « L’approche corporelle en sexologie », film tourné dans son institut est projeté, puis le débat est ouvert, ponctué de rires. Les questions (toutes posées par des hommes, sauf une!) portent notamment sur les difficultés sexuelles comme cause fréquente de divorce. WP interpelle le juge Pierre-André Rognon sur le sujet. En conclusion, WP souligne le fait que le corps révèle des choses que la tête ne veut pas dire.
