André Vergez s’interroge sur la folie dans un monde qui se veut rationnel, et sur le terme de "fou", jugé injurieux et remplacé par "malade mental", choix qu’il rejette. Il discute de la distinction faite entre un fou et un idiot, à laquelle il préfère l’opposition fou/sage, expliquant que la folie (paranoïa) de J.-J. Rousseau par ex. ne l’empêchait pas de raisonner, mais qu’elle était le signe d’un excès de subjectivité. Il distingue trois catégories de fous: "fous du cerveau" ou "fous organiques" (par ex. Nietzsche et Maupassant); "fous socio-culturels et politiques" (par ex. Soljénitsyne et les objecteurs de conscience) et enfin "fous énigmatiques" (folie mystérieuse aux causes pas vraiment connues). Il passe ensuite en revue les trois grands acteurs du progrès en matière de psychiatrie au 20e siècle, qui ont permis de réduire les barrières entre le malade, le bizarre et le normal: la psychanalyse, la théorie de la communication de Gregory Beitson (?) et la sociologie. La conférence se termine sur la lecture d’une lettre du médecin-chef de l’Hôpital psychiatrique cantonal de Perreux attaquant le prof. Vergez et à laquelle ce dernier répond avec verve.