Le professeur et traducteur Georges Nivat (G.N.) présente l’oeuvre d’Alexandre Soljenitsyne dans la tradition de la littérature russe. Le conférencier débute son exposé en évoquant le cheminement qui a conduit le mathématicien russe à la littérature. L’expérience du Goulag permet à Soljenitsyne de se distancier de l’héritage culturel russe et d’adopter une position critique face au régime. G. N présente les deux monstres sacrés de la littérature russe Tolstoï et Dostoïevski. Cela lui permet d’établir des liens entre leur pensée et celle de l’opposant stalinien. Quelle attitude faut-il adopter face à un système concentrationnaire qui nie les aspirations de l’homme ? Faut-il appliquer la sage philosophie de Tolstoï ou comment se conforme-t-il aux visions existentialistes complexes des personnages des romans de Dostoïevski? Selon G. N, Soljenitsyne, bien que très inspiré par les idées de l’auteur du Journal d’un écrivain, construit avant tout sa propre pensée en refusant les idéologies communistes. Si la Russie doit se repentir, l’auteur est également persuadé que c’est l’ensemble du monde occidental qui doit en faire de même. Georges Nivat donne enfin quelques pistes sur le genre littéraire auquel appartient l’oeuvre de Soljenitsyne. Il écrit avant tout parce qu’il a quelque chose à dire. S’il s’est essayé à l’écriture poétique et de pièces de théâtre, le récit, convient beaucoup mieux à ce besoin de délivrer un messag
Professeur à Genève; directeur de l’Institut européen; président des Rencontres internationales de Genève; traducteur de Soljenitsyne; auteur de « Russie-Europe, la fin du schisme: études littéraires et politiques » (1993).