Dans son historique du conflit sino-soviétique, le journaliste au Monde, Michel Tatu, souligne que la mort de Staline en 1953 marque un réchauffement dans les relations des deux pays. En 1957, Khroutchev donne les procédés de l’arme atomique à la Chine de Mao et provoque, en parallèle du conflit aux enjeux multilatéraux existant sur le détroit de Formose, un second contentieux. Dans les deux cas, quelle position adopter envers son voisin et les États-Unis ? Cette question empoisonnera dès lors les relations sino-soviétiques. En 1969, le conflit des frontières entre les deux voisins demeure d’actualité. Ses causes sont la volonté chinoise de s’accaparer le leadership communiste mondial; les débats politiques que la Chine cultive à l’interne envers Moscou; la transgression antérieure des frontières par les deux camps. La position des chinois est révisionniste, puisqu’elle remet en cause tous les traités du passé sur la question. Il faut également renégocier puis récupérer certains territoires. L’opposition dans le conflit se fait d’une manière directe sur 7000 kilomètres. Le rapport de force en matière d’armée se situe largement en faveur de la Russie. La Chine essaie de compenser par ses atouts démographiques et géographiques. Les intentions des deux belligérants totalitaires restent peu claires. Dans les deux camps certaines minorités guettent une possible faiblesse en cas de conflit armé. Pour l’instant les négociations prévalent, malgré les menaces de guerres préventives, surtout du coté soviétique.