François Nourissier

Qu’est devenue la notion d’engagement en 1968?

François Nourissier (FN), conseiller littéraire des Éditions Grasset et critique des Nouvelles littéraires, s’attache dans les années 1960 à remettre en question le rôle de l’écrivain et de la littérature dans la société moderne, notamment en ce qui concerne la notion d’engagement. FN choisit de parler de la notion d’engagement dans la littérature française du milieu du XXe siècle, suite aux "secousses" du printemps 1968. Ce mouvement de révolte est une occasion de montrer comment les écrivains se manifestent. Malheureusement pour FN, il constate que le goût chez les écrivains pour la confrontation, la contestation ont quelque peu disparu. Plus aucuns écrivains n’est en danger de mort ou d’exil, le confort est tel qu’il ne semble plus y avoir d’engagement politique, les mots de l’écrivain ne servent plus à éclairer la communauté sur les réalités de la société. Les auteurs essaient tout de même de faire des beaux gestes en signant des manifestes, des pétitions pour une société meilleure, mais pour FN, cela ne sert à rien. L’engagement d’un écrivain doit se faire uniquement à travers son oeuvre, et elle doit être contestataire et montrer la réalité, ce qui est un "danger nécessaire" pour l’écrivain. FN s’intéresse également au langage, qui est l’instrument de l’écrivain. L’aventure des mots et du style est essentiel, plus l’oeuvre sera belle et bien écrite plus grand sera le retentissement de l’engagement, au contraire, si l’écriture est bâclée, la cause en sera amoindrie.
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François Nourissier

Romancier, critique et essayiste français (1969)
Type d’événement
Conférence
Domaine(s)
Sciences humaines
Mots clés
écrivainépoque contemporaineécriturelangagecontestationmilitantisme
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