L’affaire tchécoslovaque et le problème de l’information dans un Etat moderne
M. Jean Schwoebel (JS), de Paris, rédacteur diplomatique du "Le Monde". L’intervention des forces soviétiques sur le territoire Tchécoslovaque en 1968 fait ressortir le rôle primordial de l’information. Les Tchécoslovaques qui veulent un socialisme un peu plus humain, ont libéralisé la presse. Cet acte a été fortement réprimandé par les Soviétiques et c’est une des raisons de l’invasion des troupes du Pacte de Varsovie. L’URSS voulait contrôler l’information, car la liberté de la presse pouvait remettre en question la tutelle de l’union soviétique sur les pays rattachés. Ce problème tchécoslovaque pose donc clairement l’importance de l’information pour avancer dans la modernisation. La liberté d’information est la garantie fondamentale de l’indépendance d’un peuple, de la condition de la liberté d’un individu et de la possibilité de progrès. Ce problème posé, JS s’interroge sur la liberté et l’indépendance de la presse dans le monde occidentale ; est-ce qu’elle est vraiment libre ? La conclusion est que dans l’ensemble la liberté de la presse, qui est liée à la liberté d’expressions, n’est pas chose courante. Les libertés d’expressions sont étroitement liées à une industrie qui exige des investissements immenses. Donc seuls des groupements financiers, de quelques hommes, ont la liberté d’informer les citoyens. De plus, la publicité jouant un rôle important dans l’économie d’un journal, les tirages doivent être importants et donc plaire aux plus grands nombres de personnes, ce qui n’est pas un critère très "sérieux" pour l’information. Néanmoins, un mouvement, lancé par le journal "Le Monde" en France, tente peu à peu de changer cette image de la presse et son influence est grandissante en France et dans les autres pays de l’Europe occidentale.
Journaliste, rédacteur, rédacteur diplomatique pour « Le Monde"; auteur de « La Presse, le Pouvoir et l’Argent » (1968) La BNF ne signale pas la forme « Schwöbel"