Homme politique, chargé de mission par le gouvernement français dans cette région du monde, Diomède Catroux présente l’état de la question du Moyen-Orient [notion américaine correspondant à ce que l’on nomme en Europe le Proche-Orient]. La Grande-Bretagne prétendait disposer d’un monopole sur cette question, mais sans tactique arrêtée. Elle fut évincée dès 1958, sans renoncer à recouvrer son influence, ce en quoi les Etats-Unis n’ont pu l’aider. L’URSS, maintenue à l’écart, agit en sous-main. Du coup, le nationalisme arabe s’exacerba, Israël servit de bouc émissaire, les rois arabes surenchérirent en fait de rigueur religieuse. Telle est donc la situation présente: Israël, «ce miracle de chacun, ce miracle de tous», avec un peuple réalisateur et audacieux, un état véritable créé en dix ans, paraît seul stable dans la zone, et seul point sûr de présence occidentale; paradoxalement, l’Europe ayant voilà peu détruit et chassé les Juifs. A défaut, tout le Moyen-Orient serait sous contrôle de l’URSS, qui aurait dès lors l’Afrique en ligne de mire. Israël, «élément certain de paix et de renouveau au Moyen-Orient», y est ainsi la seule base possible de toute politique occidentale; la haine arabe à l’égard de ce pays n’a plus lieu d’être, et il est prêt à participer à la solution du problème des réfugiés palestiniens. De même l’Occident, après diverses erreurs, doit faire mieux, tout en laissant sa place à l’URSS. Bref, on ne peut assez «rendre grâce» (la formule revient trois fois) à Israël d’avoir été «notre avant-poste» dans la région. D’allure factuelle, cet exposé porte sans doute la marque de son époque, y compris en termes de propagande. Actuellement (7.3.2007), DC est membre du comité d’honneur de l’Association France-Israël. En ouverture, après les applaudissements, DC évoque la réputation à Paris du Club 44, et ajoute qu’il n’a pas balancé sur l’honneur qui lui était fait, trois semaines auparavant, d’être convié à s’y exprimer. Il achève sa conférence en souhaitant «le plus de questions possibles